- J'ai vu sa voiture en bas. 

Ma foutue voiture qu'il connaît trop bien puisque c'est lui qui me l'a achetée. J'aurais dû lui rendre, je le savais. Mais je ne pouvais pas. En dehors du fait que j'ai vraiment besoin d'une voiture et qu'il n'aurait pas accepté que je lui rende, elle représente tellement plus qu'un simple cadeau. 

Je ne peux pas rester planquée dans la salle de bain comme une enfant. Pour une fois dans ma vie, je devrais faire face à mes problèmes. Je prends une grande inspiration et regarde mon reflet dans le miroir. Je dois le faire.

- Elle se cache, admet Ayden.

- Ça me rappelle des souvenirs, rit-il doucement.

Je remet mes cheveux en place, essayant d'avoir l'air en pleine forme, malgré mes cernes apparentes, et me décide à franchir la porte. Il est hors de question qu'il croit que j'ai peur de le confronter. Je n'ai peur de personne dans cette pièce.

Je sors, à leur plus grand étonnement. Le regard de George se pose immédiatement sur moi. Je lui adresse un sourire crispé et me dirige vers mon téléphone. La notification d'appel manqué m'indique qu'Alex a essayé de me joindre. Décidément, mon meilleur ami a le don de me pourrir la vie quand il s'y met. 

- Tu aurais pu répondre, Ayden. C'était Alex.

Je ne sais pas pourquoi je ressens le besoin de dire que c'était simplement mon meilleur ami. J'aurais pu prétendre que c'était Jeff, ou même Julian, juste pour lui faire du mal. Mais en lui prouvant que je n'ai pas fauté, il n'a rien contre moi, il est le seul en tord. 

- Comment il va ?

Je me retourne lentement, étonnée qu'il m'adresse la parole. Je fronce les sourcils face à sa question.

- Aux dernières nouvelles tout allait bien. Tu n'es plus en contact avec lui ? 

Il laisse échapper un petit rire qui n'a rien de joyeux. 

- La situation est un peu tendue avec lui.

- La faute à qui.

Je retourne à mes cartons, montrant bien que je n'ai pas l'intention de partir, alors qu'Ayden nous observe, prêt à compter les points.

- Bien sûr, tu n'y es pour rien. Tu es parfaite, me lance-t-il, venimeux.

Je pose les verres que je commençais à déballer, et pose mes deux mains sur le plan de travail, en le regardant droit dans les yeux.

- Ce n'est certainement pas de ma faute s'il ne veut plus t'adresser la parole. Je traite mes amis correctement, tu devrais peut-être en faire autant.

- Oh mais je n'ai aucun doute sur le fait que tu traites tes amis correctement.

Je n'aime pas du tout le ton qu'il emploie. Je le déteste quand il est comme ça. 

- Je suis heureux de savoir qu'il a eu le droit aux mêmes avantages que tes autres amis.

Ses sous-entendus ne sont absolument pas subtiles. Ma colère monte. Il n'a pas le droit de me traiter de cette manière, pas après ce qu'il a déjà fait. 

- Toujours les mêmes accusations, tu devrais trouver autre chose, c'est lassant à la longue.

Il allait répliquer, mais je ne lui en laisse pas le temps.

- Pardon, j'oubliais, tu tiens beaucoup à tes habitudes. Tu devrais peut-être appeler Carmen pour savoir ce qu'elle en pense.

Je me remet à trier les verres dans le carton, les ranger dans un placard, et je continue en essayant de me déconnecter de la réalité malgré son regard oppressant. Je l'entends s'adresser à Ayden, mais je n'écoute pas ce qu'il lui dit. Je suis en boucle. Je repense à tout ce qu'il s'est passé cette année. Si j'avais su, je serais peut-être restée sur mes premières impressions de lui. 

Quand la porte de l'appartement claque, je pose tout ce que j'avais dans les mains et prend appuie contre le plan de travail pour reprendre une respiration cohérente. Mais je peine. 

Je me reprends une vague de souvenirs en pleine tête. Tous les moments que nous avons partagé, les bons comme les mauvais. Toutes les fois où il a été l'homme génial dont je suis tombée amoureuse. Puis la descente aux enfers. J'ai rarement vécu autant de choses en si peu de temps, et même si je me retrouve dans un état pitoyable, je dois le remercier pour m'avoir fait vivre pour moi-même.

La main d'Ayden se pose sur mon épaule, je sursaute. 

- Je suis désolé.

Je lui souris doucement. Il garde sa main sur moi, me permettant de me reconnecter à la réalité, de reprendre le contrôle de la situation et de mes émotions.

Je vais me positionner malgré moi près de la fenêtre, et je le vois, en contrebas. Il ouvre la portière de sa Mercedes, et jette un coup d'œil vers la porte de l'immeuble. 

Je devrais ouvrir la fenêtre, je devrais l'appeler pour lui demander de discuter réellement, lui demander de tout remettre en ordre et de reprendre là où nous en étions. Mais je l'observe seulement, protégée derrière le rideau. 

Il claque sa portière et fait demi tour, d'un pas décidé. Avant de se raviser en arrivant face à la porte. Il finit par monter dans sa voiture et s'en aller définitivement.

C'est ainsi que je regarde par la fenêtre l'homme que j'aime s'en aller, me laissant seule avec mes doutes et mes sentiments. C'est ainsi que je laisse partir le seul qui m'a appris à vivre, le seul qui m'a appris à aimer. 

Mais si la fin d'une histoire est censée être heureuse, est-ce vraiment la fin ?

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⏰ Son güncelleme: Oct 21, 2023 ⏰

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