Chapitre 8

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Le réveil est dur, mais moins que ce que l'on pourrait croire.

    J'ai rarement une gueule de bois prononcée, peu importe la quantité d'alcool ingérée. J'ai toujours plaint ceux qui sont incapables de faire quoi que ce soit un lendemain de soirée.

    Il est neuf heures quand je me décide à sortir du lit. Je passe par la salle de bain, encore plongée dans mes pensées. Après un rapide coup d'eau sur mon visage j'enfile un pantalon et me sors de mon antre, entendant du bruit au salon.

    Manon et Yann sont en train de regarder la télé, les yeux à peine ouverts. Je ne tique pas tout de suite en les voyant, avant de me rendre compte que c'est étrange qu'ils soient déjà réveillés. Normalement, un samedi matin, je ne les vois pas avant midi.

    Etrange.

    Je vais à la cuisine me préparer un café, quand je repense aux évènements de la veille. Je n'ai pas hâte que George se lève, pour me confronter à nouveau à lui après les horreurs qu'on s'est balancés hier.

    Je déteste me prendre la tête avec quelqu'un, car je suis toujours la personne la moins rancunière, qui revient assez vite dans une zone de paix. Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas de la personne en face, et j'ai horreur de ceux qui se renferment quand quelque chose les contrarient. Mais le monde n'est pas parfait, chacun a son caractère, il faut s'y faire.

    Je retourne au salon et m'assoit dans le canapé avec mes deux protégés, essayant de m'intéresser à leur série. Mais mes pensées divaguent. J'angoisse à l'idée d'avoir une confrontation.

— George dort encore ? Leur demandai-je pour avoir une idée du temps qu'il me reste avant de devoir aller au conflit, encore.

    Manon tourne la tête vers moi, les sourcils froncés.

— Il ne t'a pas dit au revoir ?

— Comment ça ?

    Je déglutis. Je sais qu'il devait partir aujourd'hui, mais je ne pensais pas que ce serait si tôt, et encore moins qu'il partirait sans prévenir. Je dois me tromper, il doit y avoir un malentendu.

— Il est parti il y a deux heures, il nous a dit qu'il avait un avion à prendre. Tu ne le savais pas ? M'informe Yann.

    Je déglutis, à nouveau. C'est réel, il n'y a aucun malentendu. Il est parti sans un mot.

    Moi qui allait m'excuser de mon comportement de la veille, moi qui allait lui pardonner la manière dont il m'a parlé. Moi qui croyait que les choses avaient changé entre nous, qu'il y avait une amélioration.

    Je n'en reviens pas. Il n'y a pas pire comportement que de partir sans dire au revoir. Au moins, il ne m'a pas fait de fausses promesses.

— Vous étiez déjà réveillés quand il est parti ?

— En fait, il est venu nous réveiller pour nous dire au revoir. Il nous a promis qu'on se reverrait, aussi.

    Je ricane doucement.

    Je crois qu'il ne nous reste plus qu'à voir s'il tient ses promesses. Sinon, je peux jurer qu'il ne s'en tirera pas comme ça, pas après avoir fait des promesses comme ça à mes gamins.

HELPWhere stories live. Discover now