Chapitre 28

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Je ressens une pointe de déception quand nous rejoignons Alex dans le hall de l'aéroport de Nice, avec Taylor et Lana, trop habituée à voir George avec sa casquette et ses lunettes de soleil.

Je suis quand même contente de le voir, mon ami me manque tous les jours, ce serait plus simple si nous habitions au même endroit, mais quelle idée de s'installer à Monaco.

La température est beaucoup plus agréable que chez moi, j'enlève immédiatement ma veste pour laisser les rayons du soleil taper sur ma peau.

La discussion va bon train entre Lana et Taylor à l'arrière de la voiture d'Alex, alors que je reste silencieuse, pensive, sur le siège passager. Je sens les coups d'oeil de mon ami qui veille sur moi, mais je fais semblant de ne pas le remarquer.

— Les essais se sont bien passé, ils sont confiants pour les qualif de cet après-midi, me dit-il. Il ne devrait pas partir en fond de grille.

Je hoche la tête. Je suis contente pour lui malgré tout, George est un pilote talentueux, il mérite de faire mieux, d'avoir de meilleures opportunités.

— Les autres, ça donne quoi ?

— Charles est en forme, la Ferrari est à l'aise. Il n'y a que Max qui a réussi à les battre, lui et Carlos, ce matin. Ça va être monstrueux cet après-midi. D'ailleurs, il faut que je me dépêche de vous déposer chez moi si je veux y être à temps.

Sur tout le trajet, je me demande si je veux y aller. Je ne veux pas le voir, c'est certain, mais je pourrais assister aux qualifications directement de là-bas. Après tout, si Charles est si bien parti que ça, je ne voudrais pas rater ça.

— Je peux venir avec toi ?

Il accepte avec grand plaisir. On s'arrête chez lui pour déposer Taylor et Lana qui ne sont pas venues pour la Formule 1, davantage pour faire les magasins. Je me change rapidement pour être présentable après l'avion, j'hésite devant la casquette Williams.

— Prends-là, rappelle leur qui tu es, me conseille Alex.

Sans hésiter une seconde de plus, je la met, avec une paire de lunettes de soleil, et nous fonçons au circuit. La première manche a commencé, Alex m'emmène loin du garage Williams, ayant bien compris que je ne voulais pas le voir.

Le circuit de Monaco est impressionnant, l'ambiance est grandiose, je suis contente de ne pas avoir raté ça. J'envoie énormément de photos à Yann et Manon qui ont dû rester à la maison, qui auraient rêvés d'être là. Je me fais la promesse de les emmener l'année prochaine, peu importe où j'en serais avec George. Je viendrais.

George est à la limite de ne pas passer en Q2, mais il parvient à prendre la quatorzième place de cette première manche.

— Il est en forme aujourd'hui, commente Alex. Ce n'est pas le circuit préféré de la Williams, pourtant.

Je ravale une remarque acerbe. Il me jette un coup d'oeil, tandis que je fixe l'écran, la mâchoire serrée.

Je reçois un message de Manon, qui m'annonce que la caméra s'est centrée sur Alex et moi pendant quelques secondes, avec nos noms à l'écran. Merde, moi qui voulait être discrète, moi qui ne voulait pas faire savoir que j'étais là, c'est foutu.

Si tu avais mis des lunettes de soleil pour qu'on ne te reconnaisse pas, c'est foutu.

Je range mon téléphone et me concentre à nouveau sur l'écran. La deuxième manche démarre. George parvient à améliorer son temps, mais ce ne sera pas suffisant, les autres aussi parviennent à améliorer le leur. Il partira quinzième sur la ligne de départ demain. J'aimerais aller le voir et lui rappeler que son temps viendra, qu'il a le talent qu'il faut, mais je ne digère pas sa soudaine absence, et les rumeurs qui tournent.

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