SURVIVOR - sɪʀɪᴜs ʙʟᴀᴄᴋ.

𝒏𝒆𝒖𝒇

— C'est le genre de proposition qui ne se refuse pas, approuva la jeune femme tandis qu'une liqueur chaleureuse lui embaumait le cœur à l'idée que Sirius lui propose sa compagnie.

— Alors, ces vacances ? Tu ne m'as envoyé qu'une lettre, j'espère que tu as honte, enchaîna Lily avant même que Gwendolyne ne puisse attraper le moindre cookie.

— Ton hiboux avait déjà bien assez de boulot comme ç–....commença James avant d'être coupé net par le regard noir de la rousse.

L'échange passa inaperçu dans le brouhaha des conversations, mais Gwendolyne se nota l'allusion avec une rictus à l'égard de Lily, qui s'appliqua ostensiblement à l'ignorer. Elle se garda de rebondir sur le sujet, mais la sorcière rousse en entendrait parler pas plus tard que le soir même, pour sûr.

— Mmh, c'était...reposant, dit-elle finalement, évasive.

La question la ramena tout droit entre les griffes de ses contorsions morales des deux semaines passées. Elle jeta un coup d'œil à Sirius et l'aboutissement de ses flagellations sembla tout d'un coup relever de l'absurde le plus total. Newt avait raison dans la théorie : son ami était l'espoirs d'un regard neuf, celui de quelqu'un apte à comprendre et à solutionner de par ses propres expériences. La plus prometteur des exutoire grignotait des biscuits à sa gauche. Tout proche, et pourtant, jamais elle n'oserait.

Elle avait pu se permettre de l'imaginer, loin des faits et du danger, mais maintenant qu'on la confiait à la réalité, il était tout bonnement ridicule de s'abrutir à croire qu'elle parviendrait à lui parler. Sortir de sa zone de confort après tant d'années à y être enlisée représentait un obstacle que sa volonté ne pouvait renverser. Et pourtant, Gwendolyne ne parvenait à annihiler l'idée salvatrice, la chérissant quelque part entre son cœur et ses espoirs de parvenir à cesser d'étouffer ses propres miracles.

Elle s'appliqua à repositionner un sourire sur ses lèvres. Quelque soit l'ampleur du chaos qui régissait son esprit, il valait mieux qu'il demeure indétectable.

— C'est tout ? s'étonna Peter, tout en se servant un verre de jus de pomme.

— Du repos ! C'est déjà bien assez, si tu veux mon avis, enchaîna Remus.

— Et vous ? relança Gwendolyne tout en piquant un de ses biscuits à Sirius, ce qui lui valut un coup de coude amusé.

— Remus m'a parlé de la tradition moldu d'Halloween. La 'chasse au bonbon', cita Peter en mimant des guillemets. J'ai voulu tester dans mon quartier. Je te jure, c'était incroyable. Je leur disais 'des bonbons ou un sort ?' et ils me donnaient des friandises, gratuitement ! Les moldus ont mis sur pieds des stratagèmes fascinants.

— 'Ou un sort' ? s'étonna James. Ce n'est pas censé être interdit par le Ministère de menacer les moldus de magie ?

Lily s'étouffa avec sa salive, tandis que Remus et Gwendolyne explosaient de rire. Les Sang-Pur ne finiraient jamais de les étonner.

— La plupart du temps, le sort se résume à un lancer de papier toilette sur la maison du maudit, renchérit cette dernière.

— La vrai question, dit Sirius avec un air entendu, c'est est-ce que tu as apporté ton butin avec toi ?

Peter fit brièvement danser ses sourcils, les traits sculptés d'un air conspirateur.

— Nous allons marquer cette fin de vacances d'un grand festin.

— Parfait. Parfait ! déclara Sirius en frappant dans ses mains d'un geste grandiose. Nous allons empêcher Gwen de regretter sa solitude.

— Je n'oserais pas, répliqua la jeune femme.