Les Ombres du Passé ~ Tome 2 ~ Apprivoise-Moi

Chapitre 7.2 ~ Anna

Soudain, j'entendis une voix familière qui me fit instantanément du bien et me redonna le sourire, malgré mes idées noires :

— Ma chérie, tu m'as fait une de ces frayeurs ! Ne me refais plus jamais un coup pareil, tu m'entends ? Sinon, c'est moi qui t'envoie à l'hôpital la prochaine fois !

Inès ! Ma pétillante et surprenante meilleure amie. Elle entra en trombe dans ma chambre et se rapprochant de mon lit à grands pas, elle courrait presque. La revoir me fit énormément de bien et un grand sourire fendit le rideau de larmes qui n'arrêtaient pas de couler depuis que j'essayais en vain d'appeler Alexandre. Elle me prit dans ses bras et me fit un gros bisou sur chaque joue.

Je me sentais déjà mieux. Elle me garda un long moment serrée contre elle et je savourai cet instant de réconfort si important pour moi. Je fermai les yeux en remerciant Alexandre de m'avoir sauvée de cet enfer. J'aurais pu ne jamais revoir Inès et mes parents. C'était grâce à lui si j'étais encore en vie. Les larmes menaçaient de nouveau. Inès finit par me lâcher et elle s'assit sur le bord de mon lit, un sourire attristé sur les lèvres.

— Anna, je suis tellement contente de te revoir ! Je suis sérieuse hein, ne me refais plus jamais ça ! Promis ?

— Moi aussi je suis très heureuse de te revoir ma belle, si tu savais ! Je suis vraiment désolée pour tout ça, je...

— Tais-toi, enfin, tu ne vas pas t'excuser à cause de ce cinglé !

— Oui, tu as raison...

— J'ai paniqué grave quand j'ai reçu ton texto avant que tu partes dans les quartiers Nord. Tu sais, j'ai vraiment pété un câble. A cause de l'accident qu'il y avait sur la route, je suis restée bloquée des heures. Mais comme tu m'avais envoyé l'adresse, j'ai fini par arriver sur les lieux. J'ai croisé un policier qui était en train d'inspecter les alentours de l'immeuble et j'ai eu un mauvais pressentiment.

Je lui ai demandé ce qu'il s'était passé, mais il n'a rien voulu me dire. J'ai encore plus flippé. J'ai insisté et il a fini par me donner les coordonnées du Capitaine Floresti, en me disant qu'il pourrait certainement me donner plus d'informations.

— Inès, dis-moi qu'Alexandre est toujours en vie, je t'en supplie...

— Oui, il est juste légèrement blessé au bras, me répondit-elle avec un air étonné. Mais, je croyais que tu le savais ?

Tout mon corps se détendit lorsque j'appris qu'Alexandre était toujours en vie. Merci. Merci. Merci. Les larmes, de joie cette fois-ci, recommencèrent à couler sur mon visage et je les accueillais avec gratitude et bonheur. Je pris les mains d'Inès et les serrai très fort. J'avais envie de sauter partout, j'avais envie de rire, j'avais envie de courir. Mais je ne fis rien de tout ça. Je laissai les larmes couler en regardant ma meilleure amie dans les yeux et en lui disant d'une voix enrouée par l'émotion :

— Merci Inès, merci pour cette bonne nouvelle. Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureuse d'apprendre qu'il va bien !

— Comment cela se fait-il que tu ne sois pas au courant ?

— C'est une longue histoire. Quand je suis sortie du coma, je n'avais aucun souvenir de tout ce qu'il s'était passé. L'équipe médicale avait dit à mes parents de ne pas me raconter, que c'était important que je me souvienne seule, quand ça serait le moment, des événements qui m'avaient conduit à l'hôpital.

— Ah, OK. Mais je pensais que tu savais quand même qu'il allait bien. Enfin bref ! Et maintenant, comment tu te sens ?

— Physiquement, beaucoup mieux.

— Je suis contente de l'entendre ! Et ta mémoire ?

— Je me suis souvenue de tout un peu plus tôt dans la journée, quand ma mère m'a rapporté mon portable et que je suis tombée sur notre échange de textos. Tout est revenu comme un boulet de canon. J'ai fait une crise de panique. L'infirmière a été obligée de me donner un calmant.