Chapitre 7 - Rejoindre les rangs de la Garde

77 9 25
                                    

NB: Dans ce chapitre, vous avez la possibilité de découvrir les musiques qui m'ont permis de rythmer les épreuves de Garde.  Bonne lecture. ♥



Moody s'était entraînée sans relâche ces derniers jours. Elle avait tenté d'en apprendre un peu plus sur les Olympiades d'Eel, en vain. Rien n'était retranscrit dans les ouvrages de la bibliothèque. Jouant de ses charmes, la lunienne avait approché Keroshane et Yhkar en leur caressant le bras du bout de ses ongles, le même résultat s'était offert à elle.

Ce soir-là, elle s'était affalée sur son lit, épuisée par ses entraînements et multiples plans pour trouver un indice sur ce qui lui permettrait de rejoindre les rangs de la garde, contre son gré. Le regard posé sur la tenue que lui avait confectionné Purriry pour les épreuves, Moody se remémora ses derniers exercices et les paroles de Leiftan. Il ne fallait pas qu'elle se laisse gagner par le stress. Son ami lui avait juste soufflé que les épreuves se divisaient en trois et son instinct lui avait soufflé que cela concernerait une spécialité de chaque garde.

Elle se massa l'arête du nez en fermant les paupières, se remuer les méninges ainsi ne lui apportait qu'une migraine. Mais elle se devait de faire ce point mental: elle avait acquis assez de capacité magique et son combat à l'épée n'avait cessé de progresser. La seule chose qui lui restait à faire était d'être maligne et, dans la logique, de survivre. Un soupir lui échappa, il fallait qu'elle se repose. Elle n'avait pas la capacité de faire avancer le temps. Elle devait attendre, sagement, comme elle en était parfois capable.

On frappa à sa porte. Munin croassa et Moody, rouvrit les paupières. Une mine agacée se dessina sur son visage alors qu'elle se redressait péniblement, ses muscles étaient congestionnés par ses entraînements acharnés. Qui pouvait venir l'embêter à cette heure tardive ? Un amant? Une maîtresse? Elle soupira. Pourquoi les gens ne comprennent pas une règle simple: pas de baisers, une seule nuit. Exaspérée, la lunienne rabattit son kimono sur sa chair voluptueuse et se glissa pieds nus au sol pour se diriger vers la porte en bois. A moins que Nevra ne vienne encore faire l'aumône avant les épreuves. Un sourire amusé se dessina sur ses lippes lorsqu'elle actionna la poignée de porte. Son rictus se radoucit quand elle découvrit la personne sur son palier.

« Leiftan. » salua la lunienne. « Que me vaut ce plaisir? »

Le blond lui offrit son sourire calme en retour.

« Je sens que tu es en train de te ronger les sangs. Allons méditer au bord de la plaine. » proposa-t-il.

Moody hocha la tête.

« Laisse-moi le temps de m'habiller alors. »

Leiftan l'invita d'un geste à le faire, tournant le dos à la porte pour patienter. La lunienne ferma cette dernière le temps d'un instant, troquant son kimono contre une robe et un châle. Elle ressortit et fit tourner la clé dans la serrure avant d'emboîter le pas de l'Etincelant. Moody glissa naturellement la clé de sa demeure entre ses seins. En silence, les deux amis se dirigèrent hors de la cité. C'est une fois au bord de la falaise qu'ils s'asseyaient côte à côte, leurs doigts se frôlant légèrement. Moody leva les yeux vers le ciel pour observer le firmament nocturne. Leiftan la contempla du coin de l'œil. Le son des grillons et du bruit des vagues qui embrassait la roche berçaient le silence entre eux.

« Tu te sens prête? » demanda-t-il à voix basse.

Elle ne détacha pas son regard du ciel. Ses cheveux avaient à moitié blanchi, annonciateur d'une future pleine lune.

« Nous ne sommes jamais prêts à mourir. » lui fit-elle remarquer sur le même ton.

« Tu ne vas pas mourir. »

𝕷𝖆 𝕱𝖆𝖈𝖊 𝕮𝖆𝖈𝖍𝖊́𝖊 𝖉𝖊 𝖑𝖆 𝕷𝖚𝖓𝖊Où les histoires vivent. Découvrez maintenant