Au sourire réchauffant de cet homme de ménage.
A sa voix profonde et grave comme une brise du Sahara qui traverse le désert.
A ses gestes fluides et limpides lorsque, d'une main, il caresse et nettoie
Cette table sombre, tâchée où se sont posés bien avant plusieurs doigts.
Au sourire timide de cette boulangère,
A ses doigts qui ont modelé et sculpté une pâte rude pour faire naître des douceurs,
A ses mains qui n'ont jamais cessé de créer et construire une enseigne,
Qui éclot, phénix de rue, sur les cendres d'une ancienne boutique.
Au sourire bienveillant de ce professeur,
A ses paupières, en soirée danseuses de reggae, qui ne se sont jamais baissées pour corriger,
A ses inflexions mi-douces mi-dynamiques, petits pétards pour des élèves petits têtards,
Qui bâtissent un monde à partir d'un simple sujet, pour faire briller des pupilles.
Au sourire amusé de cette bibliothécaire,
A ses oreilles, ouvertes pour recueillir les demandes sur un fond de rock metal,
A ses pieds, qui n'ont jamais cessé de pointe-demi-pointe-tourner, et valser de livres en élèves,
Assise à son bureau, elle semble garder les clefs d'un Paradis terrestre.
Gardez ces précieux sourires.
Je les ai tour à tour découverts, au coin d'une rue, dans les détours d'un couloir.
Ils m'étaient tous inconnus.
Gardez ces précieux sourires,
Seuls le coeur et la mémoire les saisissent pour les graver en nous-mêmes,
Parmi les si chers sourires que nous côtoyons chaque jour.
Gardez ces précieux sourires,
Saisissez les prochains que vous croiserez,
Et vous-mêmes, souriez.
Car un sourire peut en faire émerger des milliers.
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La Lanterne
RandomNouvelle, poésie, haïku qui (je l'espère) vous redonneront assez de lumière pour combattre les nuits obscures qui vous étouffent. (Credit : l'image de la couverture n'est pas de moi mais de iris-bleu.centerblog.net)
