nec spe nec metu

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Rapport du Major K.

Observation des sujets Alexandre Ernest & Xavier Thiers : Jour 4

Thiers est parvenu à ignorer notre présence et poursuit son enquête comme si nous n'étions pas présents.

Ernest continue à nous jeter des regards pour vérifier si nous sommes toujours dans les parages.

Ils ne parlent plus de notre présence.

Ils n'ont jamais essayé de se soustraire à notre observation.

Parfois, lorsqu'ils font des pauses après une étape de leur enquête, ils viennent au contact direct vers notre jeep. La plupart du temps pour nous demander des cigarettes ou des allumettes. Nous les leur offrons.

Hier matin, Thiers et Xavier semblaient perdus dans les ruelles du vieux port. Ils nous ont demandé, quelle devait être selon nous, la prochaine étape de leur enquête. Nous leur avons indiqué du doigt sur la carte de la zone, l'emplacement de l'hôpital Firestone. Ce à quoi Thiers nous a répondu : "pas tout de suite". Nous ne leur avons fait aucune autre suggestion.

Ernest mange beaucoup, pourtant il tient la ligne.

Thiers tire les rideaux le soir dans sa chambre. De manière ostentatoire. Nous en déduisons qu'il souhaite être isolé lorsqu'il regarde les cassettes VHS. Hypothèse : Thiers ne sait pas si nous avons connaissance ou non du contenu des cassettes.

Nous avons déduit leur mode opératoire pour l'observation des cassettes. Chaque soir, chacun regarde à deux reprises une ou deux cassettes et prend des notes. Puis il les passe à l'autre qui les regarde à son tour. Le matin, lors du petit-déjeuner à l'hôtel, ils confrontent leurs notes et leurs déductions.

Nous pensons que Thiers a donné quelques conseils à Ernest pour maîtriser son langage corporel. Depuis le début de la semaine, il devient de plus en plus difficile de lire sur leurs lèvres ou de lire leur langage corporel. Ernest a très vite appris de Thiers.

Hier après-midi, nous avons tenté une action de déstabilisation à l'encontre de Thiers pour le provoquer. Un de nos agents en civile, la sergent P. (grande, élancée, physique agréable), est entrée en contact avec Thiers et Ernest sous un prétexte anodin. Elle a prolongé la conversation et a incité les deux français à dégrader leurs défenses neuro-linguistiques. Avant de les quitter et de disparaître dans la foule, elle a annoncé à Thiers qu'il ressemblait trait pour trait à son père qu'elle avait bien connu.

L'action a porté ses fruits immédiatement : Thiers nous a adressé un regard courroucé en dressant son majeur dans la direction de notre jeep.

Le Signe JauneWhere stories live. Discover now