14 - Séraphine

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En arrivant de le hall de l'hôtel je m'apprête à parler à la réceptionniste quand il me précède. Il lui demande une chambre pour la nuit. Ambitieux sachant qu'elles se réservent à l'heure ici...
Il paye. Hum, je lui rembourserai la moitié. Je n'aime pas devoir quoi que ce soit zic hommes que je fréquente. Ils pensent que j'ai profité d'eux pour leur argent sinon, incapables de supporter que je puisse simplement pas vouloir les revoir. Les hommes...
La femme lui donne une clef et il posa alors sa main sur la taille pour m'inviter à avancer jusqu'à l'ascenseur.
Chambre 435. Quatrième étage donc.
A peine les portes de l'ascenseur refermées sur nous il me dit:

-Tu as du cran?

Je hausse un sourcil et lui réponds du tac au tac:

-Je ne serais pas là sinon.
-Bien. Retire ta culotte.

Wahou. Quoi?!

Je reste bouche bée une seconde.

-Nous sommes déjà au deuxième étage. Tu préfères attendre de croiser quelqu'un dans le couloir pour t'exhiber?

Il me provoque ouvertement. Et je ne peux le nier, cela m'excite, même si ma fierté me donne également envie de l'étouffer avec la culotte qu'il veut tant que je retire.

Je prends un air faussement sûre de moi et je glisse mes mains sous ma robe pour attraper mon tanga et le faire glisser le long de mes jambes. Je lève les pieds l'un après l'autre pour l'enlever totalement. J'aurais aimé être lente et sensuelle mais l'ascenseur va bientôt s'arrêter. Les portes s'ouvrent en même temps que je fourre ma culotte dans mon sac, le cœur battant. Mais personne dans le couloir. Il a une petite moue moqueuse et condescendante:

-Du cran... et des jambes tremblantes.
-Mes jambes ne tremblent pas!

Elles tremblent. J'essaye de les contrôler en me mettant à marcher dans le couloir jusqu'à m'arrêter devant la bonne porte.
Cet hôtel a beau être principalement connu pour des rendez-vous de ce genre, ou bien avec des prostituées, ou pour des personnes infidèles, il est néanmoins vraiment clean et accueillant. Pas le genre d'endroit glauque où on retrouve un préservatif usagé sous le tapis.

Ce beau -presque- inconnu, glisse la clef dans la serrure et ouvre la porte avant de se pousser pour me laisser rentrer la première. Je le remercie d'un signe furtif de tête. Tout ce qu'il fait me déstabilise, c'est agaçant.
Il entre à son tour et referme la porte.

Je pose mon sac sur la table et me tourne vers lui, nous nous toisons quelques instants. Il a l'air serein et détendu, bien plus que moi. Ou alors il joue vraiment bien. Pourquoi me regarde-t-il avait autant d'insistance? N'importe quel autre mec m'aurait déjà sauté dessus avec toutes les perches que je n'arrête pas de lui tendre... Est-il impuissant? Fétichiste des pieds? Gay? Ça serait bien ma veine... Ou alors, simplement pas réceptif à mon charme. Hum, ça m'étonnerait, pourquoi serait il monté sinon? Une réservation pour toute une nuit... j'espère qu'il n'a pas l'intention de me raconter ses problèmes, je ne suis pas psy bordel. Bon qu'est ce qu'il attend?! La situation commence à devenir gênante, le silence s'éternise, et le pire dans tout ça c'est que j'ai l'impression qu'il s'en délecte. Est-ce c'est moi qui débloque ou bien prend-t-il plaisir à me voir me démener pour essayer de garder l'impression d'être sure de moi?

Menottes et Panache (en pause) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant