🧚🏻 Fée de l'espoir

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Ce petit texte a été écrit grâce au "Queertober", un challenge journalier qui incite à créer en s'inspirant d'un mot.

Vous l'aurez deviné... le mot ici est fée.

***

Plus qu'un.

J'adorais traverser les chênes un à un pour me transporter d'une contrée à l'autre. Le dernier arbre que je devais emprunter se dressa devant moi et sans attendre, je me fondis en lui, chuchotant prière et vénération pour qu'il m'accepte.

Ma nature de dryade me conférait un pouvoir issu de la terre et les arbres étaient mes fidèles compagnons.

Celui-ci avait près de 900 ans, son tronc était si large qu'il aurait fallu plusieurs de mes sœurs pour en faire le tour. Il m'accueillit avec confiance et nos magies fusionnèrent afin que je me retrouve ailleurs, dans un autre arbre, à mille lieux d'ici.

M'extirpant de cet autre tronc, un nouveau paysage s'offrit à moi. Une clairière de fleurs, cachée au cœur d'un sous-bois et délimitée par de hautes pierres calcaires.

—   Ah ! Voilà notre Caïssa ! Bienvenue ! claironna Épi, un satyre.

—   Toujours en retard, mon amie, plaisanta Ashleaïd, une elfe végétale.

—   Bonjour à tous, dis-je en me plaçant à côté de mes quatre camarades.

—   Le voyage a été difficile ?

Avant que je ne puisse répliquer à la boutade de Pan, le Dieu Faunus nous rappela à l'ordre :

—   Nous sommes réunis pour une affaire sérieuse.

Je hochai la tête en direction du Dieu, respectueuse. Il avait raison, notre rendez-vous du jour était important.

Placés autour d'un autel rocheux, nous formions une ronde prête à la cérémonie d'appel.

—   Voici comment cela va se dérouler, expliqua Faunus. Je vais déployer ma magie et réciter l'incantation, puis lorsque la coupelle s'élèvera jusqu'à vous, versez un peu de votre sang à l'intérieur en répétant mes mots.

—   Compris, répondis-je à l'unisson avec mes acolytes.

Faunus commença, sa voix suivit le vent pour donner une mélodie harmonieuse. Son aura dorée aux reflets verts se déploya au-dessus de l'autel et très vite, la coupelle, ainsi que la dague de Gaïa, arrivèrent vers moi.

Je fus donc la première à m'entailler le poignet et faire couler mon sang.

—   Oh Gaïa, Divinité Suprême de la Vie et de la Création. Puisse ta magie nous apporter un présent. Permets-nous d'appeler l'être qui nous manque cruellement. Oh Gaïa, entends-nous et offres-nous le renfort pour Ta protection.

Chacun reproduisit le même rituel, les mêmes paroles et à mesure que la coupelle se remplissait, la magie au-dessus de l'autel devint plus opaque. Ce fut comme un nuage doré qui, après notre incantation, laissa place à une merveille de Gaïa.

Notre Mère Nature nous avait entendu ! Cette espèce avait disparu depuis trop longtemps et nos forêts souffraient de son absence, d'où notre initiative aujourd'hui.

Une petite créature, pas plus grande que le creux de ma paume, se déploya enfin et dévoila ses ailes translucides et irisées.

Une fée.

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