...𝚒𝚗 𝚢𝚘𝚞𝚛 𝚊𝚛𝚖𝚜 ?

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▹▹Numb Little Bug - Em Beihold
▹▹Are You Satisfied - Marina
▹▹Mr Sandman - SYML
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Une forte odeur de grains de café. Il s'avança vers la machine et inséra une pièce de deux-cents yen. C'était son cinquième triple expresso de la soirée. La machine se mit à vrombir et le liquide noir s'écoula dans un gobelet de carton. Il avait tellement mal au crâne. Il n'avait même plus l'impression qu'en boire l'aider à se tenir éveillé. Même plutôt que sa santé mentale en patissait à chaque fois mais il se décida à ignorer cette pensée. Il n'avait pas le temps de réfléchir à autre chose. Il devait finir son devoir pour la semaine prochaine. C'est en effet pour cela qu'il avait décidé de rester aux dortoirs au lieu de rentrer chez lui. Il s'était avancé sur tous ses devoirs de la semaine comme chaque week-end, car on ne sait jamais si les professeurs décident d'en ajouter au cours de celle-ci. Ça et car il n'arrivait juste pas à penser à autre chose tant que ses exercices n'étaient pas faits, tant que chaque leçon n'était pas imprégnée dans sa mémoire. Actuellement il était vingt-trois heures et il était bloqué sur une évaluation de physique. Il n'arrivait juste plus à se concentrer à force de manquer de s'endormir d'où son périple jusqu'à la machine à café du dortoir. Il somnolait en sirotant la boisson amère juste assez pour ne pas la renverser sur le magnfique tapis rouge de la pièce. Il passa devant la fenêtre d'où l'on voyait les étoiles ainsi que la lune scintiller dans le ciel obscur. Il se sentait nauséeux tandis qu'il empruntait les escaliers alors il se teint à la rembarde. Il arriva à la dernière marche du deuxième escalier lorsque il aperçut une silhouette au bout du couloir. Elle était en train de toquer à une porte. Sa porte.
- Monsieur Aizawa ?
Le dénommé se tourna vers lui. Il avait l'air fatigué, comme toujours mais plus que d'habitude. Il avait cependant les cheveux attachés, ce qui rendait son visage plus lumineux. Qu'est-ce qu'il pouvait bien venir faire devant sa porte à cette heure-ci ?
- Midoriya, ta mère m'a téléphoné pour que je m'assure que tu ailles bien, apparemment tu ne réponds pas à ses messages et ses appels.
À ces mots il sembla le détailler de haut en bas, suivi d'un froncement de sourcils. Izuku ne comprit pas pourquoi. Il avait cependant en effet négligé de répondre à sa mère à cause de toute la charge de travail qu'il avait eu.
- Oui je vais bien, désolé. Je n'ai juste beaucoup regardé mon téléphone et j'ai oublié de lui répondre.
Il prit un sourire penaud. Effectivement il avait à peine fait autre chose que de réviser, d'étudier, de travailler. Les seules pauses qu'il s'était accordé c'était pour aller chercher du café et seulement pour du café. Beaucoup de son argent y était passé d'ailleurs.
- Je vois. Je me demandais justement ce que tu pouvais bien faire ce week-end pour ne pas être rentré chez toi. Tu es le seul de la classe à être resté aux dortoirs.
Son ton était comme soupçonneux. Et quelque part cela coïncidait avec la sensation étrange qu'il avait de devoir cacher la vérité. Comme s'il faisait quelque chose de mal.
- J'étudie, avec tous les devoirs qu'on a la semaine prochaine j'ai trouvé plus judicieux de rester aux dortoirs pour travailler.
Il faut dire qu'ils avaient excessivement plus de devoirs que d'habitude pour la semaine.
- Depuis quelle heure étudies-tu ?
Il ne comprit pas pourquoi cette question lui fut posée mais mentit en essayant d'en déchiffrer les aboutissants.
- Depuis quelques heures seulement...
Il réalisa lorsqu'il le dit qu'en fait cela faisait depuis la matinée qu'il travaillait sans arrêt.
- Izuku je vais être honnête, j'ai l'impression que tu te surmènes un peu. On dirait que tu n'as pas dormi depuis des jours- et je sais de quoi je parle.
Il s'exprima d'une voix fatiguée et fixa sa main qui tenait le café.
- Je ne sais pas si tu l'as déjà remarqué mais tu trembles.
Surpris, Izuku suivit son regard et vit en effet que sa prise sur le café était tremblante. Il prit conscience que son corps entier était parcouru de micro-spasmes. Puis sa douleur au crâne et sa nausée lui revinrent en pleine figure. Il porta une main à son front.
- Allez, donne-moi ça, je pense que tu en as eu assez pour aujourd'hui.
Il lui prit le gobelet des mains et Izuku ne résista pas à le lui laisser. Au moment où il n'était plus en sa possession, toute la fatigue et la caféine qu'il avait accumulé l'assomèrent. Il chancela en tentant en vain de trouver appui sur le mur. À la place des bras le rattrapèrent.
- Oh la, doucement.
Son professeur l'aida à s'agenouiller au sol.
- Ça va gamin ?
Il sous-entendait sûrement physiquement parlant mais à cette question quelque chose sembla se briser en lui. Est-ce que ça allait ? Toute la pression, toute l'anxiété, le stress, la fatigue. Est-ce que ça allait vraiment ?
- Je- je ne sais pas...
Les larmes commençaient à perler au coin de ses yeux, venant brouiller sa vision. Il s'entendit murmurer.
- Je suis tellement fatigué.
Il se mit à pleurer à chaudes larmes quelques temps sans réponse verbale de la part de son professeur. Izuku le prit comme un signe d'agacement.
- Je suis dé-désolé.
En plus il haïssait pleurer devant les autres. Il commençait à bégayer en plus, chose qui ne lui arrivait que lorsqu'il était stressé ou fatigué. Vraiment il était stupide de s'être laissé aller comme- Une main vint alors se poser sur son épaule.
- Ne t'excuse pas, je suis là pour ça. Prends le temps qu'il te faudra.
Il releva la tête, stupéfait, comme pour s'assurer ce qu'il avait entendu. Il vut le visage de son professeur, les yeux fermés, attendant patiemment. Comme s'il avait deviné qu'Izuku détestait être vu en train de pleurer.
- Merci.
Quelques dizaines de secondes lui suffirent à se calmer. Ses pensées redevinrent plus claires, une question lui vint alors à l'esprit.
- Mais en fait, qu'est-ce que vous faites au dortoirs le week-end ?
- Je suis obligé de rester ici tant qu'un élève y réside.
Il se sentit pris de culpabilité. S'il n'était pas resté étudier son professeur aurait pu rentrer chez lui tranquillement.
- Oh, je suis désolé.
- Je te l'ai déjà dit, ne t'excuses pas, c'est mon travail.
- Déso- d'accord.
Il se retint juste à temps de s'excuser une nouvelle fois. Il savait qu'il s'excusait facilement, trop facilement. Mais c'était une habitude difficile à défaire.
- En fait je vous ai menti, ça fait depuis ce matin voire hier soir que j'étudie.
- Comment se fait-il que tu sois encore dessus dans ce cas ?
- Eh bien...je voulais tout faire en avance et je-
Il se stoppa, sentant la nausée s'intensifier. Il se poussa rapidement de son enseignant et vomit le dernier café qu'il avait ingéré. Il sentit des petits cercles réconfortant être tracés dans son dos. Il reprit sa respiration essoufflé.
- Je me demande bien combien de caféine tu as bu mais je préfère ne pas poser la question.
Izuku se sentit honteux, comme s'il était grondé. Des images du passé commençaient à résonner en lui.
- Ce n'est pas pour te réprimander que je dis cela.
Il semblait vraiment lire dans ses pensées. Est-ce que son visage le trahisait à ce point ?
- Je me dois de te demander.
Izuku leva les yeux vers Aizawa. Il n'aimait pas ce genre de formulations.
- Est-ce que tu vas bien en général ? Est-ce que j'ai raté des signes ?
Il n'arrivait pas à y croire. Un professeur étant aussi gentil, il n'en avait pas l'habitude, c'est peu dire...Il ne pouvait pas abuser de sa gentillesse, ce serait trop. Et puis de par ses expériences passées il se sentait anxieux à l'idée de se confier à un enseignant. Même si c'était Aizawa. Il n'était pas prêt.
- Non non pas du tout! C'est juste passager.
Aizawa regarda dans ses yeux comme pour y déceler une quelconque trace de mensonge. Il sembla réfléchir quelques secondes. Izuku se tendit.
- Bien je te crois.
Izuku relâcha sa respiration, soulagé. Mais il n'aimait pas mentir, surtout aux personnes pour qui il avait de l'estime.
- Tu devrais aller dormir maintenant, je pense que tu as assez travaillé pour aujourd'hui.
- Mais je dois étudier- et nettoyer-
Nettoyer le vomi dégoûtant par terre. Mon dieu ce qu'il était répugnant, il avait honte.
- Laisse, je m'en occupe. Toi, va dormir. Et les devoirs attendront.
Il était surpris que son professeur ne soit pas dégoûté mais ne se sentit pas d'émettre une quelconque objection.
- Tu penses être capable de te lever ?
Il tenta de se mettre sur ses jambes tant bien que mal mais vacilla à nouveau.
- Oh la, non, laisse-moi t'aider.
Aizawa le soutint pendant qu'il ouvrait la porte avec ses clefs passe-partout, puis l'aida à arriver jusqu'à son lit. Izuku s'installa sous les draps.
- Tiens, repose-toi maintenant. Je ne veux plus te voir dans les couloirs jusqu'à demain matin. Sinon je retire la machine à café. Essaie de dormir même avec les litres de caféine que tu as ingurgité. Mais sache que tu peux venir me voir si ça ne va pas.
Il fut touché, réellement, par tout ce qu'il s'était dit. Il n'avait pas l'habitude de toute cette bienveillance, en particulier venant d'un enseignant.
- Merci beaucoup monsieur, je ne sais pas comment vous remercier.
Vraiment il ne savait pas.
- Tu n'as pas besoin.
Et avec un léger sourire, il éteint l'interrupteur et clot la porte.

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[ note de l'auteur : les récits que j'écris sont purement du réconfort pour moi-même, j'espère malgré tout que celui-ci vous aura plu si vous avez lu jusqu'ici :) j'ai eu beaucoup de mal à poster sans retirer mon récit, j'appréhende le fait que certaines personnes trouvent cela «cringe» ou simplement mal écrit. De plus ceci est mon tout premier essai qui aboutit. Tout commentaire constructif, positif ou «like» sera donc le bienvenue! ]

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