54| Possibility

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Mes larmes coulent abondamment sur mes joues alors que mes jambes traversent la pièce sans ralentir la cadence. 

Je ne me retourne pas, je ne peux pas voir leurs visages, c'est trop dur, trop douloureux intérieurement. 

J'ai pendant de longs mois subis des attouchements, des coups violents, des insultes et des viols, mais pourtant, aujourd'hui la douleur à l'intérieur de ma poitrine est plus forte que n'importe laquelle que j'ai déjà pu vivre. 

Et si elle est si douloureuse, c'est parce que je leur faisais une totale confiance, je les aimais et, jamais, je n'aurais pu imaginer une telle trahison. 

Ils voulaient me vendre dans les mains d'un autre monstre ?

Mais qui suis-je réellement pour eux ? 

Un objet ?

Ma respiration est difficile, chaque bouffée d'air est insupportable et endommage ma poitrine déjà brisée. 

Je n'en peux plus, je ne veux plus repenser à ce qu'ils m'ont fait. 

À chaque fois, cela me rend un peu plus faible, j'ai mal au ventre, les mots de Daemon m'ont anéanti, ils m'ont coupé en deux. 

"Ce n'est qu'un jeu."

Je ne sais pas ce qui va se passer par la suite, j'ai peur. 

Avec eux, c'était simple, je me sentais en sécurité malgré tout ce qui se passait autour de nous. 

Mais maintenant, j'angoisse, je n'arrive pas à calmer la douleur qui me submerge, je ne sais même pas si c'est possible. 

Je leur ai laissé la possibilité de s'expliquer, mais le silence était leur seule réponse. 

Je crois que j'ai compris maintenant. 

Le mieux pour moi, c'est de quitter cet univers, retrouver ma vie d'avant en faisant comme si tout ça ne s'était jamais passé. 

Je ferais semblant et sourirais en tentant de les chasser de ma mémoire et de mon cœur. 

C'est ce que j'aurais du faire depuis toujours. 

J'ai simplement été aveuglé par l'amour et la confiance que je leur portais. 

Des sentiments qui, apparemment, n'allaient que dans un sens. 

Mais heureusement, maintenant, je peux tourner la page, en réalité, Daemon m'a facilité la tâche. 

Je le hais. 

Et l'oublier et le rogner complètement de ma vie est plus simple en le haïssant qu'en l'aimant.

Je continue de marcher en me faufilant entre les personnes, essayant d'agrandir ma foulée pour quitter cet endroit le plus vite possible, ne sachant pas où aller mais voulant juste m'éloigner de tout ça.

Personne ne fait attention à moi, personne ne remarque la jeune femme de 20 ans où les larmes ont gâché tout son maquillage. 

Et c'est mieux ainsi. 

Mais juste avant que je n'atteigne la porte principale, je sursaute brusquement quand une nouvelle fois, une attaque éclate. 

Ils sont nombreux, armés, masqués, ils entrent en ayant un but précis : tuer toutes les femmes de la vente. 

Aussitôt, mon cœur s'affole dans ma poitrine, mes pieds restent ancrés au sol sans savoir quoi faire. 

La panique bloque mon cerveau et je n'arrive plus à réfléchir convenablement. 

POSSESSIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant