Mutante - Tome 4

Chapitre 14 : Conflit

– Tiens, il te faut des énergies, me pria-t-il en collant sa main contre ma bouche.

Mon instinct ne mit pas un quart de seconde à réagir. Mes canines poussèrent brusquement, douleur vive mais futile comparée au froid intense que je ressentais. Je plantais mes dents dans la chair d'Adam, aspirant le plus de sang que je pouvais.

En quelques secondes, mon corps retrouva une chaleur naturelle bienvenue, si bien que je ne sus pas m'arrêter. Mon côté Mutant et survivaliste s'était emparé des commandes de mon corps. Submergée, je ne pouvais qu'assister à la scène.

– Amy, stop ! m'ordonna Law.

– Papillon, il faut que tu arrêtes, me supplia Adam.

Liz ne perdit pas son temps en mots, et tira mes cheveux en arrière pour m'obliger à m'arrêter. Je grondais, furieuse qu'on m'ait retiré ma source de nourriture. Mes deux mains agrippèrent les épaules d'Elizabeth, nous faisant basculer toutes les deux au sol. Je pouvais distinctement entendre son pouls battre sous sa peau, et voir la course des énergies dans son corps avec le fluide. D'elle-même, ma bouche voulut avoir plus de sang.

Adam et Law voulurent intervenir, mais une simple bourrasque de vent de ma part les éjecta contre le mur. Ça enfonça aussi Liz un peu plus dans le sol, et je l'entendis retenir un gémissement.

– Amy ! hurla Adam, paralysé par le vent.

– Putain, mais reprends-toi ! s'écria Liz.

Je ne l'écoutais pas, n'ayant qu'un seul objectif. Juste sous mes mains, je sentais toute la puissance qui émanait de ma cousine. J'avais repris des forces, et donc le contrôle sur les énergies extérieures. Elizabeth ne se laissa pas effrayer pour autant. J'essayais à nouveau de planter mes dents dans sa peau, mais elle réussit à m'en empêcher.

Son regard changea, et une nouvelle force lui permit d'inverser nos positions. Mon dos contre le sol, elle bloqua mes mains derrière, gardant ma tête aplatie sur le parquais. Je pouvais clairement distinguer les énergies augmenter leur course dans ses veines. Comme si elle s'apprêtait à utiliser le fluide.

La curiosité me sortit brutalement de ma soif. Mes canines se rétractèrent, tandis que ma vision redevenait normale. Je papillonnais des yeux, essoufflée par le contrôle soudain que j'avais repris. Liz finit par me lâcher, épuisée. Elle se releva, toujours méfiante. Adam s'approcha de moi avec précaution, puis m'étreignit en voyant que j'avais recouvré mon contrôle.

– Tu m'as fait si peur ! s'exclama-t-il.

Je saisis sa main, inquiète. Au moins, je ne la lui avais pas déchiquetée. Il arracha un morceau de sa chemise et entoura sa paume avec. La culpabilité m'assaillit comme une poutre tombant sur mes épaules. J'étais encore soumise à mes instincts mutants. Même si la situation était particulière, ça ne justifiait rien.

– Je vais bien aussi, pour ce que ça t'intéresse, railla Liz.

– Pardon, m'excusai-je. Mais comment... comment tu as fait ça ?

Elle m'afficha un sourire espiègle. Elle ne semblait pas traumatisée par mes actions, ce qui allégea un peu mon cœur.

– Tu n'es pas la seule à avoir testé l'élixir.

J'écarquillais les yeux, stupéfaite.

– Tu maîtrises tes crises ? m'exclamai-je, éberluée.

– Maîtriser est un grand mot. Disons qu'avec l'aide du grand dadais ici présent, je peux accéder à une partie de leur force.

Law se rapprocha d'elle, mains sur les hanches.

– « Grand dadais » ? Vraiment ? Un peu de respect pour les plus âgés ! sourit-il.