7- Rencontre surprise

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Cet homme était t'il capable de ne pas formuler un reproche? Excédée je rengainais mon poignard.

- Si vous pouviez être plus vague dans votre prochain message, je vous avoue que celui là débordait de logique, le raillai je.

Il se contenta d'agiter les sourcils avec amusement.

- Qui êtes vous, demandai je.

- Peu importe, ce n'est pas pour cela que je vous ai fais venir.

La colère commença à monter. Cet individu me prenait de haut malgré le fait apparent qu'il soit prisonnier et qu'il avais sûrement besoin de moi. Je ne faisais pas le déplacement sur son bon vouloir.

- Pourtant je suis là, à votre demande, rétorquais je, et il est facile de deviner que vous attendez quelque chose de moi. Votre libération par exemple. Votre nom. Ou je repars en vous laissant ici, pourrir dans votre cachot.

Il resta silencieux et m'observa. Je remarquai que sa musculature restait très développée. Étrange pour quelqu'un qui ne voyais plus la lumière du jour et qui devait vivre dans un espace clos. Cette constatation me mis d'autant plus mal à l'aise. Je reculai d'un pas en me préparant à tourner les talons. D'ailleurs, pourquoi était il seul dans une partie aussi basse des cachots? Il devait être là depuis un bon bout de temps. Mais il finit par lâcher un soupir sonore:

- Abrax de Vengeria, voleur et espion à la solde du roi pendant près de dix ans. Et arrêté et mis au fer il y a de ça bien trop longtemps pour avoir découvert un lourd secret. Un secret qui pourrai bien vous concerner visiblement.

- Quel secret, fis je aussitôt.

- L'ennui, chérie, c'est que ça ne serai plus un secret si je vous le disais.

Je grinçais des dents. Un secret pouvait être bien des choses. Mais si il concernait ma famille, moi, mes origines ou bien ne serai ce qu'une bribe de cette histoire... Toutes informations étaient capitales dans cette affaire. Et cet Abrax m'avait peut être fais venir pour le libérer.. en jouant de cette information.

- La paysanne, il faudrait accélérer. Je peux voir de là les rouages de votre cerveau qui tentent de se mettre en marche, dit alors Abrax l'air blasé.

Je me tournai brusquement et marchai d'un pas lourd vers lui. Arrivée devant les barreaux de fer, je tendis le bras, le saisis par le col et d'un geste brusque vint le plaquer contre les barreaux de la cellule. J'approchai mon visage du sien et plantai mon regard dans ses yeux:

- Puisque la paysannes ne réfléchit pas assez vite, peut être devrait elle enfin accélérer les choses. En t'étranglant par exemple? De cette manière tu n'aurais plus de problème d'évasion...

Nos visages étaient si proches que je pouvais voir chaque détails de son visage crasseux que ses cheveux ne cachait pas. Ses yeux étaient bien noirs. Et son nez avait sûrement été cassé une multitude de fois. Et son odeur était cent fois pire à deux centimètres de sa tête. Je le relâchai aussitôt et reculai de deux pas. Il n'avait toujours pas prononcé un mot. Il me dévisageait, les cheveux tombant devant ses yeux, un curieux sourire flottant sur ses lèvres.

- Vous avez le sens pratique, me dit il en s'ébrouant et s'accoudant à nouveau au mur.

- Bien, fit je en repoussant mes mèches folles, vous allez, mon cher Abrax, reprendre depuis le début, me dire comment vous connaissez mon existence, comment vous avez put me faire passer un mot depuis votre cellule miteuse et enfin ce que vous attendez de moi. Tout cela sans plus jamais m'appeler « la paysanne » et en étant le plus clair possible.

Il se laissa tomber sur le sol d'un air dramatique:

- Bien mais vous pouvez vous asseoir, on en a pour un moment.

Le Royaume perduWhere stories live. Discover now