27 | Tout ira bien

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Mardi 31 Mai,

Temps de lecture : 19 minutes

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Temps de lecture : 19 minutes.

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𝐌on pied tape contre le sol sans pouvoir s'arrêter tandis que je garde mon regard posé sur la porte de ce café dans lequel je suis arrivée il y a trente minutes. Avec tout le courage que j'ai trouvé en moi, je suis parvenue à commander quelque chose en l'attendant, mais me voilà à court de thé et il faut donc absolument qu'il vienne bientôt parce que je hais rester ici sans rien avoir à faire.

Je devrais sûrement passer le temps sur mon téléphone, mais pour quoi faire ? Je n'ai personne à qui parler et je ne suis certainement pas d'humeur à jouer à un jeu tout de suite. Ce qui me reste, c'est prétendre que ma tasse est encore pleine tout en ne lâchant pas un seul instant la porte. Il faut aussi dire que c'est ma faute : je suis arrivée toutes ces minutes en avance.

À l'appartement, je ne cessais de penser à ce que je pourrais lui dire. Mon esprit était juste en train d'exploser parce que je ne parvenais pas à le remplir de quoi que ce soit d'autre que ce moment fatidique que je redoute profondément. C'est pour m'éviter trop de réflexions inutiles que je suis arrivée aussi longtemps en avance.


Mais maintenant, je le regrette parce que j'ignore encore combien de temps je resterai à encore patienter.


Venir ici, ça me ramène un an en arrière. Ça me ramène à ce diner dans lequel je m'étais rendue avec Lucas. À tous ces questionnements sur l'avenir que nous avions eus. Que deviendrons-nous l'année prochaine ? Où en serons-nous, tous les deux ? Je suppose qu'il en a aujourd'hui la réponse, et moi aussi.

Je me demande ce qu'il attendait de cette année, de son côté. Espérait-il sincèrement que nous gardions contact ou savait-il qu'un moment ou un autre, les choses finiraient par se dégrader ? Jamais il n'aurait pu être certain que je ne lui fasse pas faux bond, comme je l'ai déjà fait. Face à quelqu'un comme moi, il est difficile de se projeter parce que je ne sais jamais si je ne vais pas craquer ou tout abandonner le moment d'après.

Je n'arrive moi-même pas à déterminer mes propres actions, comment pourrais-je alors attendre des autres qu'ils le fassent ? Comment puis-je espérer que les gens me fassent confiance alors que je ne me fais même pas confiance à moi-même ? C'est une autre chose que je dois régler chez moi parmi la longue liste que j'ai déjà à remplir.


Et pour en avoir beaucoup, il y en a un tas.


Tout de suite, je m'en veux de penser à Lucas quand je suis sur le point de retrouver Nathan. Je m'en veux parce que je sais que l'une des raisons pour lesquelles je fais tout ça, c'est parce que j'ai réalisé que je ne m'étais pas remise de lui.

Philophobie II : L'Amour TransitoireWhere stories live. Discover now