Chapitre 2

406 31 0
                                    

Vers 10h le lendemain matin, John fut réveillé par les rayons du soleil émanant de la fenêtre, aux rideaux qu'il n'avait pas prit la peine de fermer la veille.

Il ne travaillait pas ce jour là et il aurait voulu pouvoir dormir encore quelques heures de plus. Il était d'un naturel plutôt fainéant, et embrassait pleinement ce trait de sa personnalité dès qu'il le pouvait.

Malheureusement, le sommeil l'avait définitivement quitté au souvenir des événements de la veille, et d'un pas engourdi, il se leva pour se rendre au salon.

Alors qu'il y entrait, il fut surpris de ne voir aucune trace de quoi que ce soit qui était arrivé le soir précédent.

Il allait pour prendre son petit déjeuner quand il aperçut la silhouette de son colocataire à moitié allongé sur le divan, les mains ramenées l'une contre l'autre devant son nez, tandis que son regard aux nuances bleues et vertes se perdait dans un vague toujours plus lointain.

Après ce bref arrêt d'observation, il reprit son chemin vers n'importe quelle sorte de nourriture commestible qu'il pourrait trouver, mais sa quête ne fut récompensée que par une bouteille de lait tourné, un œuf, et quelques gâteaux racis qui traînaient parmis les instruments variés de chimie de Sherlock, et parfois quelques organes humains.

Ces derniers le dérangeait au plus haut point, mais malgré ses remarques constantes, il retrouvait toujours au moins un ou deux pouces congelés parmis leurs aliments.

Aliments qui venait souvent à manquer, se dit-il en soupirant. Le peu de temps libre qu'il avait entre les enquêtes et son travail à l'hôpital, il le passait à son passe temps favoris, c'est à dire dormir, et certainement pas au magasin. Même si leur logeuse, Mme. Hudson, leur faisait parfois une faveur en y allant à leur place, elle aimait à le leur rappeller constamment ; elle n'était pas leur gouvernante.

Les grognements que poussèrent son estomac le firent se résigner à enfiler une paire de chaussure et à se rendre au supermarché.

Alors qu'il était en train d'enfiler son manteau, il se retourna vers le détective et dit: "Est-ce que tout c'est bien passé hier avec Lestrade?"

La seule réponse qui lui vint fut un "Mmmh" ennuyé.

Il continua, "Est-ce qu'au moins tu as dormi ?"

À cela, les yeux de son ami rencontrèrent enfin les siens, dans un regard irrité, et rouge. Il avait encore passé une nuit blanche, pensa John.

"Mangé ?", s'enquiéra-t-il exaspéré par le manque de soin que Sherlock se portait à lui même. Cette fois, il ne reçu aucune réponse, mais le plis que formait les sourcils déjà froncés de son colocataire se creusa encore plus.

John leva les yeux au ciel et abandonna la pièce.

Après le tempête d'hier soir, un calme inhabituel régnait dans les rues grises de Londres, les rayons du soleil perçant les nuages donnaient à la scène un aspect irréel. John inspira un grand coup l'air frais de cette fin de matinée et commença à marcher.

Il aurait aimé pouvoir communiquer avec Sherlock, mais ça semblait comme une épreuve ces jours ci. Il savait pourtant bien que le détective pouvait parfois rester plusieurs jours sans émettre un mot et disparaître on ne sait où à faire qui sait quoi, mais John avait l'impression que les deux amis s'éloignaient.

Il n'y a pas si longtemps, il aurait pu répondre avec assurance à celui qui le demandait qu'effectivement il était le meilleur ami de Sherlock, mais désormais il était loin de la certitude. Leur lien de complicité s'était errodé et le docteur en souffrait. Cette affaire le peinait et il ne savait que faire pour y remédier.

Sherlock pouvait sembler inatteignable quand il le voulait.

Il était maintenant dans les rayons d'une épicerie proche et rassemblait de quoi remplir leur réfrigérateur, quand il aperçut les friandises que son colocataire appréciait. Il ne se nourrissait pas souvent, mais Jonh l'avait parfois surpris en train de suçoter ces bonbons au caramel. Il se décida donc à en prendre un paquet, espérant lui faire plaisir.

Alors qu'il passait en caisse il aperçu un couple qui se tenait la main en faisant leurs courses.

L'un était un homme de grande taille aux cheveux noirs et courts, il arborait sur son visage une expression de pure affection tandis qu'il regardait, les yeux pleins d'amour, son compagnon. Ce dernier était un jeune homme aux boucles auburn et aux grands yeux bruns. Il parlait rapidement, pris dans son récit, ignorant du regard aimant et amusé de son partenaire, posé sur lui.

Les deux semblaient dans le début de la vingtaine, des étudiants sûrement.

Le début d'un jeune amour, se dit John, captivé par cette vision.

Bien que plus courant, il était encore rare de croiser des couples du même sexe exposer ouvertement leur relation au monde, et Jonh se trouvait fasciné et étrangement captivé par cette vision.
Les deux tourtereaux avaient l'air si heureux ensemble...

Il s'était déjà posé des questions, bien sûr, comme beaucoup de gens, mais il en était toujours venu à la conclusion que l' hétérosexualité lui convenait mieux.

Et pourtant en regardant ces êtres emplis d'amour l'un pour l'autre, il ne pu s'empêcher d'éprouver une pointe, infime mais présente, de jalousie. Il se surprit d'ailleurs lui même par ce qu'il ressentait, et se trouva figé sur place, les yeux grands ouverts. Etait-il possible que-

"-sieur? Monsieur!", il fut subitement sorti de sa trance par la voix haut perché de la vendeuse.

Il dirigea son regard vers elle "Oui ! Bien sûr ! Excusez moi, j'étais perdu dans mes pensées."

"Non ne vous en faite pas ! Est-ce que vous désireriez un sac ?" repondit-elle, un léger sourire sur ses lèvres fines.

Jonh fit plus attention à son apparence, elle était plutôt petite, il le supposait en tout cas vu qu'elle était assise. Elle avait de longs cheveux blonds savament bouclés, qui encadraient son visage oval, et une paire d'yeux azur soigneusement maquillés.

Ils étaient d'un bleu qui lui semblait beaucoup plus terne que celui des yeux d'un certain détective qui l'attendait  dans son appartement.

Il fronça légèrement les sourcils à cette pensée et s'empressa de rassembler ses articles dans le sac qu'il avait accepté, et lança un faible "Bonne journée".

Avant de s'éclipser, il jeta un dernier coup d'œil à l'emplacement où le couple se tenait plus tôt, mais ils avaient disparu. Jonh sortit en vitesse et refit la route jusque chez lui.





Regarde-moi encore Where stories live. Discover now