Chapitre 43 Lara

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Je n'entend pas Eli me demander ce qui se passe. Je prends mon casque et me précipite hors de mon appartement. Il y a eu un problème, l'hôpital vient de m'appeler. Ça y est, le cauchemar recommence. Je me fou de dépasser les vitesses. J'arrive en un temps record et demande immédiatement où ma mère a été transférée. Une fois l'info dévoilée, j'entends à peine la dame me dire qu'il faut attendre l'avis du médecin. Je m'en fou. Je fonce en direction de l'ascenseur et, arrivée au premier étage, je cours jusqu'à la chambre de ma mère mais elle est déjà dans le couloir sur un brancard, ils la transfèrent dans une autre aile. Je ne comprends pas ce qui se passe. Des aides soignants tentent de me calmer mais je les envoie chier et je suis le brancard. Je reste près de son corps froid. Elle est tellement pâle que je me demande ce qui a bien pu la rentrer dans cet état. Je n'ai jamais vu ça.

- Maman..

les larmes me brouillent la vue et je les essuis furieusement, énervée d'être incapable de me montrer forte devant elle, pour elle. Le brancard s'arrête devant une immense porte. Je profite de ces instants jusqu'à ce qu'un molosse me dise qu'il ne veut pas employer la force. Je ferme les yeux, je respire fort. Calme toi Lara. Ne fais rien de stupide. Il va pas me faire chier celui là.

- Je veux juste rester près d'elle, ça lui fait du bien. Docteur svp.

Je me tourne vers le docteur Roland qui vient d'arriver.

-Mademoiselle je sais que c'est difficile mais votre mère à besoin de..

- Je ne comprends pas, dites moi ce qui se passe ? Je commence à perdre mon sang froid sans m'en rendre compte, le molosse me prend par les épaules et quand je commence à résister il me serre les deux bras refermer.

- Lâchez- moi !!

Je me met à hurler de colère.

- !

Éli arrive de nul part. Il a l'air calme mais c'est un leurre. C'est la tempête à l'intérieur.

- Lâche la. Vite.

Le molosse regarde Eli sans broncher d'un poil et il me lâche.

- Sort la d'ici, sinon c'est la camisole.

- Eli je vais casser quelque chose..

Je m'attrape les cheveux et tire jusqu'à me faire mal.

Éli regarde autour de lui, il ne veut pas de conflit je le sais.

- Laissez la voir sa mère au moins 10 minutes.. svp.

- Je suis désolé mai...

À ces mots je pète un câble. Toujours des mais mais mais. Mais rien du tout!

Je me précipite dans le couloir et prise d'une colère que je n'arrive pas à contrôler, je vomi. Éli sort des mouchoirs de sa poche et m'essuie le visage. Je suis tellement mal que j'ai l'impression de ne pas être là. Je suis mentalement ailleurs. Je me dirige vers l'escalier que je dévale à grande vitesse suivi d'Eli. Il faut que je sorte d'ici tout de suite ou je vais tuer quelqu'un. Arrivée en bas, je suffoque. Je ne sais pas comment me calmer, je n'arrive plus à respirer, je me sens perdue, piégée, énervée, triste, étouffée.. tout est trop fort.

L'effondrement est inévitable. Mon corps s'accroupit et se plie en deux. J'ai mal. J'ai mal au cœur. Je veux donner mes restes de force à ma mère. Je veux qu'elle puisse avancer.

- Ça va aller mon amour..

- Non c'est trop dur.

Il s'agenouille avec moi, me prend contre lui et m'enlace. Son étreinte me réconforte mais ne me calme pas assez.

- Ça va aller, je te laisserai jamais. Même si je dois crever.. je serais là pour toi..

Il se cajole le visage dans la main que je viens de poser sur sa joue rugueuse. Je l'embrasse. C'est un besoin à présent. C'est comme respirer. C'est logique, vital, il n'y a plus à se poser la question. Mais mon cœur se serre quand je comprends que je ne veux pas de cette vie là pour lui. Sa mère a raison : Eli est devenu un homme. Un magnifique homme. Il mérite mieux que toute cette merde. Je prend conscience que je suis trop abimée et je refuse d'être un boulet pour lui. Je suis en train de réaliser que j'ai besoin d'Eli mais il est clair qu'il se porterait bien mieux sans moi. Je ferme les yeux et savoure ces lèvres que j'aime tant. Ce visage qui met du baume à mes cicatrices. Cet homme qui m'a permis de connaître le bonheur ne serait-ce qu'un temps. Ça me suffit. Maintenant je vais le laisser partir.

- Je t'aime.

Sur ces mots je le pousse et enfourche ma moto.

Les larmes me brouillent la vision mais je m'en moque. J'ai envie de repousser mes limites. Plus rien n'a d'importance. Je me retrouve rapidement sur la route en ligne droite et j'entends une moto me suivre. Il ne comprend pas. Je ne veux pas le mêler à ça, tout va mieux pour lui. Alors j'accélère. Si je n'avais pas eu des larmes plein les yeux, j'aurais sûrement vu arriver la voiture en face.

BOXING HEART (En réécriture)حيث تعيش القصص. اكتشف الآن