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Swann

Carter trace pour rejoindre son frère qui lève les bras en nous voyant au loin.

— On pensait ne plus jamais vous revoir, plaisante-il.

— Qu'est-ce que vous faisiez, vous vous êtes perdus ?

Je jette une brève œillade à Carter.

— Presque. J'ai fait tomber ma casquette et on l'a cherchée, finis-je.

Je leur tends leurs glaces puis déguste la mienne.

— Hmm, meilleur gout m'exclamé-je !

— Je suis désolé mais c'est caramel beurre salé, contredit Carter. Je pourrais en manger pour toute la vie.

— Je suis sûr que c'est parce que tu n'as jamais goûté menthe.

Mon regard se veut espiègle, il ouvre la bouche puis la referme.

— J'en étais sûr ! On ne peut pas juger avant d'avoir goûté.

Je lui tends ma glace. Son regard plonge profondément dans le mien. Ce sont de ceux qui vous déstabilisent, qui vous électrisent tout le corps. Il l'a saisie, puis avec une lueur de défi, il la lèche.

— Hum...

Il fait mine de réfléchir.

— Pas si mauvais que je le pensais.

Il me tend la sienne.

— A ton tour.

Je la prends, puis sans le lâcher du regard, je fais la même chose qu'il vient de faire. Ma langue glisse sur le haut de la glace, pour en cueillir le parfum. Ça doit se lire sur mon visage, parce que je suis surprise. Il a raison. Caramel beurre salé ça envoie du lourd, peut-être plus que menthe.

Je secoue la tête, refusant d'avouer ce que je viens de penser.

— Ça détrônera pas menthe.

Il sourit puis se penche vers moi, pour venir me murmurer dans l'oreille.

— Tu mens.

Je frissonne. Je ne quitte pas du regard ce que je tiens dans la main. Son doigt vient toucher mon nez pour y déposer de la glace.

Je prends un air offusquer.

— Eh ! Rends-moi ma glace !

Je tends le bras, mais il m'esquive.

— Grade-là, je sais que tu la préfères.

Il lèche donc mon ancienne glace tout en me scrutant.

Il m'a cédé sa glace. Que vient-il juste de se passer ? Tout mon être est chamboulé. Je ne sais pas quoi en penser. Avec lui, on peut faire deux pas avant, comme un bond en arrière et inversement. Il est imprévisible, c'est appréciable et détestable à la fois. Ça serait tellement plus simple si on pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert.

Il est en apparence extraverti, ouvert aux autres, mais ce n'est qu'une illusion. Il ne laisse transparaître que rarement le vrai Carter qu'il est. Et pendant ces courts instants, il faut en profiter.

Je détourne le regard la première pour le poser sur Kena, qui sourit d'un de ses sourires qui veulent tout dire. Et Derek lorgne son frère, ne sachant pas quoi penser de la situation.

Ce qui est certain, et ce que tout le monde voit, c'est qu'il y a quelque chose qui se passe entre Carter et moi. Mais quoi, de quelle nature ? Peu importe. Je me sens bien, alors je ne veux pas ruiner ça en essayant de poser des mots.

Espoir d'ÉtéDär berättelser lever. Upptäck nu