Chapitre 22 Eli

3.5K 169 3
                                    

Avant ce qui s'est passé cette nuit, je n'avais jamais fait l'amour. J'ai baisé. Et je croyais que ça ne pouvait être que comme ça, ça avait l'air de convenir à toutes mes anciennes partenaires. Cette nuit, j'ai donné plus que de simples coups de reins. Je lui ai tout donné. Je la regarde, elle et ses cheveux en bataille. Elle dort profondément. Je remets ses mèches en place pour mieux voir son visage. Elle soupire dans son sommeil et se blottit contre moi. Je la serre et lui embrasse le front, puis je me couche.

- Umm ... déjà finies, les papouilles ?

Je ris, surpris.

- Si tu voulais des câlins, fallait me le demander directement au lieu de faire semblant de dormir.

Elle se cache derrière la couette et fait la moue.

- Ça n'aurait pas été drôle.

Je la regarde quelques instants. Et je me mets sur elle en l'immobilisant.

- Profite, tu ne vas pas rire longtemps.

J'embrasse doucement son cou, ses seins, et son ventre ou je m'attarde un peu plus. Je la sens déjà s'agiter. La vision de Lara en train de partir en vrille... Je suis un putain de chanceux. Je ne pensais pas la faire jouir la première fois pour plusieurs raisons : stress de la première avec moi, circonstances de merde avec l'autre connard... Quand elle a commencé à trembler, j'ai cru que c'était moi qui étais en train de jouir. Et c'était le cas. Regarder Lara avoir un orgasme a été au-delà de tout. J'ai tellement envie d'elle que c'est douloureux. Je déchire en vitesse la capote, l'enfile, et je sens ses mains se plaquer dans le creux de mes reins. J'attrape ses poignets d'une main ferme et commence à la caresser avec l'autre. Elle se tortille et murmure quelque chose que je ne comprends pas.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- ... arrête ça.

- Arrête de ?

Je continue de la torturer encore un peu parce que c'est trop bon. J'adore voir ses lèvres s'entrouvrir.

- Ça me rend folle... viens s'il te plait.

- Où ça ?

J'y vais de plus en plus lentement volontairement. Elle commence à respirer comme une asthmatique et peine à me répondre.

- En moi.

À ces mots, je mets fin à son supplice et j'entre profondément en elle. Je ferme les yeux un instant. Puis je la fixe. Les yeux mis clos, elle est tellement excitante que j'ai envie de la prendre par derrière. Mais j'ai aussi envie de voir son visage, ses yeux, sa bouche... je l'embrasse et ne lui laisse aucun répit. Chaque coup de reins est profond et intense. Comme le tango. On fait du tango horizontal. Ses seins se durcissent. Je plaque ma main contre le mur en face de moi pour prendre plus d'élan. Si je n'étais pas à fond sur elle, j'aurais dit que j'étais en train de la défoncer. Mais là, je suis juste en train d'essayer de lui donner tout le plaisir possible. Elle mérite de savoir ce que ça fait. Et autant que la première fois, je veux qu'elle ait envie de recommencer, encore et encore.

Elle s'agrippe à mes bras. Je lui attrape la jambe droite et la colle contre ma hanche pour gagner un peu plus en profondeur. Elle lâche un gémissement de plaisir, ça me rend fou, et j'y vais de plus en plus fort, de plus en plus rapidement. Son visage à quelques centimètres du mien, je la regarde droit dans les yeux. Je n'ai pas peur. Je continue de la pénétrer et ses yeux commencent à se fermer un peu plus à chaque coup de hanche. Je sens son corps trembler et ses ongles s'enfoncer dans mon dos. Putain. Elle jouit en mordant mon doigt dans sa bouche et je la rejoins quelques secondes après. J'aime attendre qu'elle prenne son pied. Ça rend mon orgasme deux fois plus puissant. Je m'effondre la tête contre sa poitrine. Les draps sont trempés.

Après cette nuit de malade, retour à la réalité. Le matin, Lara et moi devons retourner au camping. Je me demande comment on va affronter la bande, je vois déjà mes potes se foutre de ma gueule, mais ce que je crains le plus, c'est que Laetitia pète un câble et gâche notre dernière journée. J'essaie de ne pas y penser. Surtout que sur le chemin, Lara a un sourire qui ne quitte plus son visage. Elle ne doit pas s'en rendre compte. Parce que je sais qu'elle ne veut pas qu'on voit cette partie-là de sa personnalité. Elle veut qu'on la voie forte et dure. Je souris. Mon petit pitbull.

Qu'est-ce qui te fait rire ?

Je ne réponds pas. À la place, je l'attire à moi et l'embrasse.

- En quel honneur ?

- Franchement, il y a besoin d'une occasion pour faire ça ?

- Pas faux.

Elle m'embrasse de plus belle. C'est encore une nouvelle sensation. J'ai l'impression de redécouvrir une partie de moi que je croyais morte. Nous arrivons enfin au camping. Tout le monde est levé et est en train de déjeuner. Paul et Nelly sont les premiers à lever la tête vers nous. Ils s'échangent un regard complice, ramènent leur attention vers Lara à et moi, et ils se mettent à hausser des sourcils en souriant. Tout le monde essaie de camoufler son sourire, mais c'est peine perdue. Il n'y a que deux personnes qui semblent sur le point de se suicider.

BOXING HEART (En réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant