Chapitre 7 Lara

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Au moment de grimper sur ma bécane, j’ai le cœur qui bat tellement fort qu’il est à deux doigts de sortir de ma poitrine. Eli à l’hopital est deja une info à assimilier. Mais Eli avec une fille qui se jette sur lui pour lui baiser la bouche. Ça c’est une autre image que je vais devoir tenter par tout les moyens d’effacer de ma mémoire. Je n’ai meme pas entendu ce qu’il lui a dit aprés l’avoir repoussé. Je pars de l'hôpital et prends la route en tentant de me sortir cette scene l’esprit. Je vais être en retard au travail, encore une fois. Quand j'arrive, je n'ai pas le cœur à l'ouvrage. Mais je m'y colle. Pas le choix.

- Ça va ? me demande Nelly en essuyant un verre.

- Oui, je reviens de l'hôpital…

- Oh… 

Elle n'en dit pas plus. Elle sait. C'est l'une des rares à savoir. Mes heures effectuées sans enthousiasme, je rentre chez moi déprimée et toute la soirée, je range et nettoie mon appartement.

“ tu veux que je vienne ? On se fait soirée sushis !” Je souris tristement en lisant le texto de Nelly. J’aimerais, mais je ne serais pas de bonne compagnie ce soir, je le sens.  J'ai besoin d'action. Besoin d'oublier ne serait-ce qu'un instant toute cette merde, ces visions d’horreur… Je prends mon casque, dévale les escaliers de ma résidence et je grimpe sur ma moto. Je roule pendant au moins deux heures car l'un des seuls moyens pour me vider la tête quand elle est trop pleine. Je sens l'adrénaline me traverser tout le corps, et je profite de ce sentiment unique que seule la moto m'apporte. L'illusion de la liberté. De ma liberté. Je m'arrête au lac avant de rentrer. Il fait quasiment nuit et j'ai envie de hurler. Je m'apprête sérieusement à le faire, mais je suis coupée net quand je vois quelque chose d'inhabituel. Je dois rêver. Quelqu'un est assis sur le grand rocher en hauteur. En 25 ans d'existence, je n'ai jamais vu personne d'autre que moi se poser dessus. Je m'approche d'abord méfiante, et jusqu'à ce que la personne me remarque, je reste silencieuse.

- Salut ?

Je blémis. C'est lui. Fais chier. C’est Eli. Assis les mains en arriere et le visage à la merci de mes yeux.

- Salut. T’es sur mon rocher.

Mais qu'est-ce que je dis putain...

Il hausse les sourcils aussi surpris de me voir ici que moi. Il se releve legerement et s’aprete à dire quelque chose et je suis quasiment sur que ça concerne ce qui s’est passé à l’hopital. Je redoute à la fois son explication mais aussi ses questions sur ma présence la bas… Je n’ai pas envie d’en parler. Et clairement, il le voit. A mon grand soulagement, il se ravise. A la place, ses yeux passent du rocher à moi puis il se met à chercher activement quelque chose.

- Qu'est-ce que tu cherches ?

Il relève les yeux vers moi.

- Ton prénom.

Intéressant, il change de sujet via des blagues douteuses. Son rictus diabolique commence déjà à m’horrifier et à me donner des frissons en même temps. 

- Non, enfin, je m'y installe tout le temps et...

- En général, on marque son territoire quand quelque chose nous appartient, affirme t’il sur de lui.

Cette phrase sonne étonnement comme une menace (ou une promesse?). Et je ne peux pas m’empecher de marmonner dans ma barbe. 

- J’ai pu constater ça… 

Je repense à cette fille et la façon dont elle s’est accaparé Eli comme si sa vie en dépendait. Je fronce les sourcils. N’ayant pas entendu ma remarque il attrape un caillou et commence à graver quelque chose à coté de lui. Il est concentré. Ses traits parfaitement dessinés me font me sentir toute petite. Je me prends à fixer ses cicatrices : je voudrais connaitre leurs histoires. Eli me fait alors signe de venir.

BOXING HEART (En réécriture)Where stories live. Discover now