Chapitre 6 Eli

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Je n'arrive pas à dormir. J’ai beau me tourner, et me retourner, pas moyens de fermer l’œil. Je me lève et me dirige vers le balcon, prêt à faire une belle connerie. J’hésite quelques secondes, puis je chope le paquet caché sous la table. Et j'allume une clope. J’inspire à pleins poumons cette merde qui a au moins le mérite de me calmer immédiatement. Il est quatre heures du matin et j'ai encore du mal à réaliser. Quand je l'ai vue arriver à la boxe, je n'y ai d'abord pas cru, j'ai pensé que  j'étais en plein délire, genre, mauvais trip. Mais elle était bien là, comme si cette nana était une hallucination permanente. Une vraie boule de nerf. Pas étonnant qu'elle fasse de la boxe. On est tous des écorchés de la vie là-bas.

Je n’ai eu qu’une obsession pendant toute la séance : aller vers elle et lui demander où et qui frapper pour l’apaiser. Mais j'étais loin du compte. Elle est forte. Le genre de nana qui n’a vraiment besoin de personne. Quand je l'ai vue se battre, j'étais sur le cul, même moi, je n'aimerais pas me frotter à elle. Je crois que jamais de ma vie, je n'ai vu quelqu'un combattre avec autant de niaque, comme si quelque chose de trop important était en jeu. Comme si ce n'était pas un jeu. Je repousse les pensées meurtrières à l’idée qu’il lui soit arrivé quelque chose. À la place, je préfère penser à ses formes à faire bander un moine. Mes dents se font la guerre tandis que je pense à tous ces connards qui ont posé les yeux sur elle. Plusieurs fois, j'ai cru que j’allais en tabasser un. J’ai un putain de probleme… On dirait ces kékés alphas misogyne de merde qu’on voit sur Insta… Je bouge nerveusement ma jambe pendant que j’enchaune avec une seconde clope. Elle avait un jogging noir et un top blanc mais même à travers ça, ils étaient en chien devant elle. Et moi aussi. Je passe ma main dans les meches et les agrippe de frustration. La seule vue de son nombril a suffi à faire durcir ma queue. Elle ne regardait personne, elle ne se rendait compte de rien, elle était juste dans son trip. Elle ne cherchait pas à impressionner non plus. Elle voulait juste se battre, sans vouloir nuire à qui que ce soit. Juste se battre. Et penser à ça suffi à me faire bander comme un porc et à m'empêcher de dormir. Je fume une troisième clope et retourne me coucher. Mais même les deux branlettes ne suffisent pas à me calmer.

                                                                        *

Je passe à l'hôpital voir Mike qui s'est pété la cheville en soirée. Ce con a voulu croire qu'il pouvait voler. Vidéo à l'appui.  J'ai éclaté de rire quand j'ai vu la scène.

- Alors toi, dans le genre trou du cul, t’es au summum. 

- J'avoue. Mais c'était drôle frère, avoue.

Il explose de rire en me tendant son poing. Je le check et lui lance : 

– Tu sors quand ?

– Ils me disent que d’ici 5 jours max ça devrait le faire. Ça va vite me gonfler si ça dure plus longtemps honnêtement. 

Je m’apprête à lui répondre mais quelqu’un pousse la porte. Je me tourne et j’ai envie de crever. Laetitia entre dans la petite chambre blanche. J’ai envie de croire qu’elle vient voir Mike qui est aussi son pote,  mais l’absence de surprise dans ses yeux confirme qu’elle savait que je serais là.  Je lance un regard noir à Mike qui fait mine de ne pas comprendre. Le pire c’est qu’il est sincère. Comment elle a su… 

- Salut Miki. Comment va ta cheville? demande-t-elle en me gardant à l’oeil.

Mike se redresse dans son lit d’hôpital, visiblement mal à l’aise.

- Ça va, ça va, répond-il brièvement. Il y a un énorme blanc et si le malaise se compter en thune je serais déja crésus à l’heure qu’il est. 

BOXING HEART (En réécriture)Where stories live. Discover now