L'aventure

L'arrivée

Lundi 20 juin

Cher journal,
Je viens tout juste de récupérer mon carnet ! Et devine quoi ; terre en vue ! Nous allons bientôt arriver à destination ! La traversée a été longue, et ça y est, nous sommes arrivés. Lorsque je le pourrais, je t'expliquerai ce qui va se passer en détails !

Jeudi 11 août

Cher journal,
Voilà un bon moment que je ne t'ai pas écrit de nouvelles choses. Des choses, ah ! J'en ai vécu.
La dernière fois que je t'ai parlé, le 21 juin, je t'avais promis de t'expliquer ce qui s'est passé. C'est donc ce que je vais faire ;
Lorsque nous sommes descendus du bateau, nous nous trouvions dans une ville magnifique avec beaucoup de monde. Il y avait des adultes qui parlaient et riaient ensemble, des enfants qui jouaient dans les rues, des sans-abris qui essayaient de garder le sourire malgré leur vie difficile. Je voulais tellement les rejoindre. Malheureusement, avant que je puisse faire le moindre pas, on m'a attrapé par l'épaule et on m'a placé dans une sorte d'enclos. Je me sentais comme un animal qu'on regardait. Lorsque d'autres personnes pénétrèrent à l'intérieur, ce fut un bazar total. On ne s'entendait plus, on ne se voyait plus... On m'attrapa de nouveau pour m'emmener hors de cet endroit. La personne qui m'avait attrapé ne me regardait pas, comme si je la répugnait. D'un sens, c'est un peu normal, je venais de sortir d'à peu près deux mois de bateau. Alors qu'elle m'emmenait vers une grande maison blanche, je ne pus m'empêcher de poser des questions auxquelles elle refusait de répondre. Arrivé là-bas, on entra dans cette maison, j'entendis la personne crier « Chérie, j'en ai ramené un ! »
Suite à cela, on me donna des vêtements convenables, me fis visiter la maison et me montra ma chambre, qui était je l'admet quand je suis arrivé : horriblement sale.

Je l'ai nettoyé au fil des jours. Ces derniers devinrent compliqués jusqu'à aujourd'hui, et je sais que ça va continuer et j'ai le sentiment que le pire est à venir.

Mardi 25 octobre

Cher journal,

Aujourd'hui, j'ai enfin compris quelle était ma place dans la société. À force d'entendre ma famille d'adoption me donner le surnom de nègre, je sais désormais à quoi se résumera ma vie. Je suis esclave.