BONUS 8 - Amortentia

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— Hé, arrête de te plaindre, ce n'est pas toi qui as failli perdre ta main dans cette histoire !

— Et toi, arrête de faire ton malin, répliqua Henry en se dirigeant vers leurs places. Tu es vraiment insupportable quand tu t'y mets !

— Je ne fais pas mon malin, c'est toi qui ne me prends jamais au sérieux, dit sèchement Aloys.

Henry laissa tomber son sac sur la table devant lui, puis il répondit d'un ton rageur :

— Je te prendrais peut-être plus au sérieux si tu n'avais pas cette coiffure ridicule ! Franchement, c'est quoi ton obsession pour cette potion capillaire ? Tu en mets trois fois trop à chaque fois, on ne sent que ça dans tous les cachots !

— Oula, souffla Lorcan. Si Henry s'attaque aux cheveux d'Aloys, ça va mal finir...

Lily hocha la tête, sans savoir si elle devait rire de la situation ou s'inquiéter. Aloys avait l'air tellement vexé par la remarque de son ami qu'il ne répondit même pas, se contentant de s'asseoir à sa place en croisant les bras. Tous les autres élèves les regardaient avec des airs amusés, mais aucun des deux ne sembla le remarquer.

— Pourquoi Henry dit que ça sent la Potion Lissenplis dans tous les cachots ? demanda Lily en se tournant vers Lorcan. On dirait que tout le monde sent quelque chose de différent !

— Oh, mais bien sûr, dit-il en écarquillant les yeux, comme s'il avait eu une révélation.

Avant que Lily puisse l'interroger davantage, le professeur Harflor entra dans la pièce en disant :

— Bonjour tout le monde ! Désolé pour mon retard, je devais apporter une potion à l'infirmerie.

Il posa ses affaires sur son bureau en continuant rapidement :

— Aujourd'hui, nous allons étudier l'Amortentia, donc le cours sera essentiellement théorique. C'est le philtre d'amour le plus puissant au monde, alors nous préférons éviter d'apprendre aux élèves à en faire...

Il souleva le couvercle d'un chaudron qui se trouvait au bout de l'allée et leur montra la potion à l'intérieur, qui avait une couleur nacrée et dont la vapeur s'élevait en spirale.

— Vous l'avez sûrement remarqué, mais vous sentez tous quelque chose de différent en fonction de ce qui vous attire le plus ! C'est ce qui nous permet de reconnaître facilement cette potion.

Sans le vouloir, tous les élèves se tournèrent au ralenti vers Henry, qui vira au rouge en comprenant ce que ça signifiait. Tout le monde l'avait entendu dire qu'il sentait la potion capillaire d'Aloys dans tous les cachots... Il s'empressa de sortir ses affaires de cours pour avoir l'air occupé, mais on aurait dit qu'il voulait plonger dans son sac pour y rester caché. À côté de lui, Aloys écoutait toujours le professeur Harflor d'un air un peu absent, n'ayant pas l'air de se rendre compte de ce qui se passait autour de lui.

— Voilà qui explique beaucoup de choses, murmura Lysander avec un sourire en coin, les autres ayant du mal à se retenir de rire.

Le professeur avait commencé à écrire au tableau, alors ils se mirent à prendre des notes à leur tour. En jetant à nouveau un regard à Henry et Aloys, Lily s'aperçut que Loran Finnigan l'observait du coin de l'œil. Elle se pencha de nouveau sur ses notes, mal à l'aise. Pourvu qu'il ne sente rien lié à elle ! 

Le professeur Harflor était en train d'expliquer que les personnes qui n'étaient pas amoureuses sentaient tout de même des odeurs qui les attiraient, liées généralement à des souvenirs heureux. Cela expliquait pourquoi elle sentait de la cire à balai comme Lorcan ! En y faisant plus attention, elle se rendit compte qu'elle distinguait aussi une odeur d'herbe coupée, ce qui lui rappela les jours qu'elle avait passés en Grèce chez les jumeaux. La veille de l'arrivée de Hugo et Elizabeth, ils avaient fait un pique-nique dans leur jardin et ils y étaient restés presque tout l'après-midi alors qu'un voisin moldu avait tondu sa pelouse le matin même. Ils avaient passé un super moment tous les trois, même si Lysander avait lu une grande partie de l'après-midi pour ne pas penser à l'arrivée proche d'Elizabeth. Ça n'avait pas empêché Lily et Lorcan de s'amuser et de discuter de leur côté !

— Dis, tu sens le chocolat, toi aussi ? lui demanda soudain Lorcan à voix basse. Ça me donne trop faim !

— Non, je n'ai pas cette chance, répondit-elle avec un sourire. Ou malchance, si ça te fait encore plus souffrir... En revanche, je crois que je sens des pommes de terre...

— Quoi ? Trop de chance, dit-il en écarquillant les yeux. C'est encore mieux que le chocolat !

— Tu plaisantes, j'espère ? Il n'y a rien de mieux que le chocolat !

— Si, les pommes de terre !

— Waouh, tu baisses énormément dans mon estime, là...

— Nous n'avons qu'à faire un sondage, alors, mais tu verras que les pommes de...

— Excusez-moi d'interrompre votre petite conversation, Mr Dragonneau et Miss Potter, mais certaines personnes essayent de travailler, ici, les coupa soudain le professeur Harflor en les regardant sévèrement. Ce n'est pas parce que vous avez des facilités que vous n'avez pas à écouter le cours !

— Pardon, monsieur, répondirent Lily et Lorcan d'une même voix, ce qui fit rire certains élèves de la classe.

Le professeur soupira d'un air exaspéré avant de reprendre :

— Cinq points en moins pour Gryffondor, et plus si vous continuez vos bavardages !

Lily eut la mauvaise idée de jeter un regard à Lorcan à ce moment-là, qui adoptait un air faussement sérieux. Elle dut prendre son manuel de Potions pour se cacher derrière, ayant du mal à se retenir de rire. Dès que le professeur Harflor cessa de les regarder pour reprendre son cours, Lorcan murmura :

— À la fin de l'heure, je vais lui demander s'il préfère les pommes de terre ou le chocolat.

Et Lily dut replonger la tête dans son livre pour cacher son fou rire.

T7 Lily Potter et Hugo Weasley - La Bataille FinaleWhere stories live. Discover now