Troisième section

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_ No', regarde ! Il y a des dates et des numéros gravés sur ce canon.

Je m'approche pour y lire ce qu'il y a d'inscrit sur la plate-bande de culasse.

_ "1785, N°140" mais oui, c'est forcément la date et le numéro de série d'un des canons !

On se tape dans la main parce que nous sommes persuadés que nous sommes sur la bonne voie mais, des canons, il y en a pleins.
Nous revoilà en train de parcourir les remparts, en courant, malgré le vent qui nous arrive en pleine face. Les passants nous regardent d'un œil curieux, surtout quand on s'exclame sur les différentes dates.
À bout de souffle, je trouve enfin celui qu'il nous faut, le numéro 139.

Max se baisse vers la bouche du canon et fronce les sourcils en voyant qu'il n'y a rien dedans. Mais on ne se décourage pas, on fouille l'arme jusqu'aux moindres recoins. Et c'est derrière une des roues que nous retrouvons un papier de scotché. Je laisse l'honneur à mon ami de le prendre et de le déplier. On se lance un regard complice avant qu'il ne lise.

_ "Un grand écrivain français a voulu reposer ici pour n'y entendre que la mer et le vent. Passant, respecte sa dernière volonté".

Cette fois-ci il s'agit d'une citation.
Max se tourne vers moi en me donnant le papier.

_ Tu connais un écrivain mort qui repose en Bretagne ?

_ Bah, je suppose qu'il y en a beaucoup... Comment peut-on savoir ? Est-ce qu'il parle d'un écrivain ancien, ou plus moderne ?

Max sort son téléphone, encore une fois et je pose ma main sur la sienne pour le stopper.

_ Tu ne crois pas que c'est trop facile si on utilise nos téléphones ?

Il me regarde, l'air surpris avant d'esquisser un petit sourire.

_ Tu as raison, ce n'est pas marrant si on utilise Internet.

Je lui rends son sourire. Moi, ça m'amuse de devoir utiliser notre tête pour résoudre cette énigme. Pour une fois, je veux me connecter à la réalité, d'une manière complète et vraie.
Parce que si nous utilisons nos téléphones, il n'y a plus cette sensation de poursuivre une quête.

_ Alors, qui est ce fameux écrivain ?

_ Je pense qu'il ou elle doit parler d'un écrivain célèbre, et que la date de sa mort n'est pas loin de celle qui est inscrite sur le canon. Et, je pense qu'il est enterré ici, à Saint-Malo.

Max hoche la tête en réfléchissant. Je dois l'avouer, je ne suis pas très calé sur les noms des auteurs avec leurs dates. En fait, je suis même très nul.

_ Et si on demandait de l'aide aux passants ? Peut-être qu'ils en savent plus que nous.

Je fais les gros yeux face à la proposition de mon ami, me disant qu'il pouvait très bien aller le faire lui-même. Moi, il en est hors de question. Je sens que je vais bégayer au premier mot si je pose la question à quelqu'un que je ne connais pas.

_ Je peux envoyer un message à ma sœur, ou à mon père pour savoir ce qu'ils en pensent !

_ Non, tu as dis pas de téléphone.
Je lui lance une grimace et ce dernier se met à rigoler bêtement. Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle, surtout qu'il sait comment je suis.
_ No', va demander.
_ Non, toi vas-y. Je t'accompagne.
_ Je croyais que tu voulais faire des efforts. C'est le moment, personne ne va te manger. Allez, je sais que tu peux le faire.
Max marque encore un point. Je veux faire des efforts et réussir à être comme lui un jour.
Je lui dis que je vais le faire, mais qu'en même temps je ne lui promets rien. S'il me voit partir en courant, il saura pourquoi.
Enfin, gentil comme il est, il décide tout de même de m'accompagner mais il me prévient qu'il sera muet comme une tombe. Je suppose que c'est déjà ça.
On décide de demander à un couple, sûrement des visiteurs. Au début, je bafouille mes premiers mots mais j'arrive tout de même à poser la fameuse question ;

Rouge flamboyantWhere stories live. Discover now