III - Ange et démon

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La sensation d'avoir une corde autour du cou,
Avec chacun de tes mots en guise de coups,
Ta violence n'a jamais été physique  même soûle,
Elle était psychologique, je la ressens encore après tous ce temps, c'est fou...

Tu étais à la fois l'ange et le démon,
Ma seule dose d'amour à la maison,
Mais aussi le dard et son poison,
Heureusement que le temps et la raison s'accordent avec le pardon.

Ne pas avoir réussi à te soigner me laisse un goût amer,
Mais après tout je ne suis que ta fille, pas ta mère,
Je ne guérirais jamais le mal qu'elle a pu te faire,
Et je ne remplacerais jamais l'absence meurtrière de ton père.

Je n'enlèverais pas ces idées suicidaires qui trottent dans ta tête,
Ces pensées noires, que chaque soir tu te répètes,
Celles qui te plonges dans tes jours les plus sombres,
Celles qui te ronges en ne laissant derrière toi que ton ombre.

Oui je sais que tu songes parfois à quitter ce monde,
Pour détruire à jamais ces souvenirs immondes.
Oui je sais que je suis la seule à comprendre le monstre,
Qui se cache derrière le mal que tu nous montres.

Je cherche toujours la lumière derrière ta noirceur,
Je cherche toujours la douceur à travers l'horreur.
Même lorsque l'amour te donnait des envies de meurtre,
Et qu'à la maison on vivait avec le peur.

Ton instabilité a failli nous tuer,
Ton manque de lucidité nous a fait sombrer,
Mais ta fragilité m'a permis de te pardonner,
Et ta paternité est peut-être la seule chose qui t'as sauvé.

Mais avec toi, tout a toujours été paradoxal, jamais normal,
On oscillait entre le bien et le mal, c'était devenu banal.
Il y avait ces soirées apaisantes, passées à parler et jouer ensemble,
Et il y avait les autres moins amusante, où l'atmosphère était si pesante...

Ma vie, mon videWhere stories live. Discover now