VIII - Ces choses qu'on ne dit pas

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J'attendais à la maison, seule devant la télévision,
Que tu retrouves la raison, que tu ne sois plus qu'une déception.

J'apprenais mes leçons, le savoir était ma seule arme,
J'écrivais des chansons, j'y noyait toutes mes larmes.

J'étais seule dans ma chambre,
La douleur occupait tout mes membres.

J'étais trop petite pour comprendre la tienne,
Toi aussi tu te te sentais seul avec tes peines.

Je trouvais refuge en allant à l'école,
Tu trouvais le tiens en te noyant dans l'alcool.

Pour autant, je n'ai jamais réussi à te détester,
Avec le temps, j'ai compris ce mal dont tu étais infecté.

Une maladie du cœur, incurable dès la naissance,
Une épidémie de malheur, durable depuis l'enfance.

J'aurais voulu t'aider, qu'on forme une vraie famille,
Mais tu voulais juste fuir et boire avec tes "amis".

Et aujourd'hui...

J'ai mal quand je prie pour toi,
J'ai mal quand j'écris sur toi.
J'ai mal d'avoir grandi avec toi,
J'ai mal de finir ma vie sans toi.

Pourtant, je t'ai accordé mon pardon,
J'ai fait abstraction de ton abandon,
Mais tu n'as toujours pas compris la leçon,
Je t'aperçois toujours loin vers cet autre horizon.

Alors qu'au fond, je sais que tu es un homme au grand coeur,
Qui a seulement perdu la gomme pour effacer ses erreurs.

Tu m'as souvent répété que chez nous: "il y a des choses qu'on ne dit pas",
Mais tous s'écrit et rien ne fera taire les cris du coeur papa.

Même pas le temps sans toi,
Même pas le sang sur toi...

Ma vie, mon videWhere stories live. Discover now