Chapitre 1 - Nouvelle vie à Eel

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La ville était déjà active à cette heure, les habitants et les marchands animaient la place du marché. Moody évitait soigneusement chaque personne présente pour se faufiler vers les boutiques des Purrekos. Purreru l'attendait pour une nouvelle journée en compagnie des familiers. Un faible sourire étira les lèvres de la demoiselle à cette simple idée. Elle appréciait la compagnie de ses petites et grosses bêtes autour d'elle. Ses yeux se levèrent sur la devanture de la boutique de Purrery, observant la nouvelle collection envieusement.

Moody se demanda, le temps d'une réflexion, ce qui lui irait mieux que sa tenue affreuse du jour. Elle aurait pu pleurer tant cette dernière ne la mettait en valeur et la rapetissait. Déjà qu'elle n'était pas très grande du haut de son mètre cinquante-cinq. Moody fit la moue. Quand pourrait-elle troquer ses vêtements pour d'autres ? Un félin se plaça à côté d'elle, caressant ses moustaches d'un air intéressé avant de grogner après la lunienne.

« Eh ma jolie ce n'est pas l'heure de faire du lèche-vitrine ! Je n'ai pas le temps de m'occuper de toi ou de te laisser vagabonder où tu le veux. » Lui dit-il de sa voix rauque. « Purreru t'attend. »

Moody fronça le nez avant de baisser son visage vers Purral.

« Je ne suis pas en retard pourtant. » lui fit remarquer la cendrée.

« Être à l'heure c'est être en retard ! » argumenta le chat roux, en lui offrant un coup de baluchon.

La jeune femme feignit l'ignorance en tournant les talons vers la boutique de l'autre félin qui l'attendait. Elle gravit les trois marches avant de pénétrer dans le bâtiment avec Purral. Purreru vint à leur rencontre, tenant entre ses pattes un œuf fraîchement pondu. Moody eut un tendre sourire, enfin la maman pimpel avait mis bas. Purreru offrit un rictus aux deux autres en déposant l'œuf dans un incubateur.

« B-bonjour P-purral. Mo-ody. Bégaya-t-il.

- Salut l'ami ! Leiftan n'a pas l'air de vouloir récupérer son fardeau, alors je te confie une nouvelle fois cette jolie demoiselle. Je viendrai la récupérer dans trois heures pour le déjeuner. »

Moody leva les yeux au ciel, croisant ses bras sous sa poitrine.

« Purral. Je ne suis pas une prisonnière de guerre. » lui dit-elle.

« C'est pour ça qu'il faut te cacher. » rétorqua le roux. « Si tu n'étais pas une prisonnière, penses-tu que tu serais ici à travailler avec nous ? »

Un point pour le félin. Moody serra les dents en abaissant sa capuche en se dirigeant vers le fond du magasin sans rien ajouter de plus. A vrai dire, ses mots l'avaient contrariée. Et puis, elle n'avait jamais demandé à être sauvée. Elle soupira en pénétrant dans son lieu de travail : une pièce où plusieurs familiers l'attendaient pour une toilette. Des grands, des petits, à plumes, à poils, à écailles. Moody eut un léger rictus en les regardant un par un.

« Qui veut passer le premier à la toilette ? » Questionna jeune femme en se laissant approcher par un Sabali.

- M-Moody. Intervint Purreru. T-tu n'es p-pas une pri-prisonnière à mes yeux. »

La demoiselle lui adressa un faible sourire en s'agenouillant près de la cuve à eau, remontant ses manches sur ses bras opales après avoir retiré sa cape verte.

« Ne t'en fais pas Purreru. C'est ainsi. » le rassura-t-elle.

Ce dernier réprima un miaulement triste et s'approcha de la cendrée pour lui adresser une caresse sur le haut du crâne.

« A-après la toilette, rejoins m-moi au stock que je t'ap-prenne les nourritures de chacun de nos comp-compagnons. »

Moody lui offrit un sourire chaleureux en hochant la tête positivement, enjouée d'apprendre quelque chose de nouveau durant cette nouvelle journée à être cachée. Ne voulant pas plus affecter l'humeur du félin avec la sienne, elle porta sa concentration sur sa première tâche de travail : mouiller, laver, rincer, sécher le familier. Ses yeux améthyste se posèrent sur le Sabali qui l'avait suivi.

𝕷𝖆 𝕱𝖆𝖈𝖊 𝕮𝖆𝖈𝖍𝖊́𝖊 𝖉𝖊 𝖑𝖆 𝕷𝖚𝖓𝖊Où les histoires vivent. Découvrez maintenant