Chapitre 1, le corbeau

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Je me réveillais encore essoufflée et trempée de sueur, pas très charmant en soit, heureusement qu'aucun garçon n'était endormi à côté de moi. Je crois que l'habitude avait prit le dessus car je n'étais même plus étonnée de voir que j'avais énormément bougé pendant mon sommeil, oreillers et draps s'étaient retrouvés par terre.

J'avais l'impression de ne pas avoir dormie de la nuit, comme si dans mes rêves j'étais consciente et réveillée. Ce qui n'allait pas du tout ! Face à mon miroir je ressemblais plus à un zombie qu'à une adolescente de 17 ans. Les cernes sous mes yeux creusaient mon visage pâle, d'ailleurs elles prennent toute la place sur ce que l'on peut appeler un visage. Soupirant de lassitude je lâchais l'anti-cerne qui ne fonctionnais décidément pas. Et en plus le maquillage ce n'était pas mon truc.

Même l'anti-cerne est contre moi ! pensais-je en grimaçant

Je regardais le tube avec mon plus beau regard noir, comme si ça allait changer quelque chose. Ne pas dormir ne me convenais vraiment pas.

Je montais à bloque la radio qui jouait un super morceau de rock, ce qui m'a valu un hurlement de ma mère, puis deux, puis trois... Et la harpie qu'était ma mère rentra dans ma chambre, violemment. Je fus surprise de ne pas voir la porte se décoller.

- ANDREA !

- C'est Andy maman, pas Andréa.

Elle me regardait d'un air très agacé, je la voyais qui se dirigeait vers mon poste de radio pour l'éteindre. Ma mère était comment dire quelqu'un de très stressé dans la vie, un rien la rendait anxieuse et la minute d'après elle n'avait plus d'ongles. C'est en outre pour ça que je ne lui ai jamais parlé de mes rêves.

Sa chevelure rousse se retournait vers moi, aie aie aie...

- A ta naissance j'ai choisis Andréa alors je t'appellerais comme ça, un point c'est tout.

Elle avait dit ça sur un ton tellement froid et glacial que je n'allais même pas tenter de lui répondre. Elle et moi on ne parlait jamais de ma naissance. Un jour trop tragique pour ma mère, pour moi je ne sais pas vraiment... Mon père est décédé ce jour là, accident de voiture. Je dis que ce n'est pas tragique pour moi car je ne l'ai pas connu et ma mère ne voulait pas en parler alors j'ai comment dire.... Oublié ? Je faisais avec.

Elle sortit de ma chambre avec ses talons aiguilles supers bruyants, comment faisait-elle pour marcher avec de telles machines de torture ? J'avais beau dire... Elle est vraiment élégante, ce que je ne suis pas, je suis tout l'inverse, mes cheveux bouclés tournaient vers le blond-roux, ceux-ci étaient indomptable, je l'ai compris très tôt. Les cernes... On a déjà parlé d'elles. Mes yeux sont très clair, je les tiens de mon père, je crois. Mon corps lui est rempli de tâches de rousseurs, ce qui m'a valu de nombreux surnoms comme poil-de-carotte, sachant que mes cheveux n'aidaient pas.

La harpie me criait qu'il était l'heure de prendre mon bus. Affolée -oui je n'aime pas le retard- je pris mes grosses bottes noires et les enfilai en essayant de descendre les escaliers, évitant de justesse la chute. Par miracle je suis très habile.

Ma mère me jetait un regard stressé, étonnant, non ?

- Maman, ça va aller, je ne m'en vais pas à l'abattoir. C'est juste une rentrée. Dans un nouveau lycée, soufflais-je.

- C'est pour ton bien ma chérie.

- Pour mon bien ? Mais j'étais très bien dans mon lycée d'avant ! Tu m'y as juste inscrite dans un plus cher, qui n'est sans doute pas mieux, pour que je devienne médecin comme toi, sauf que maman, je ne suis pas comme toi.

Eyes on fireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant