SAUVAGES

𝟻𝟿 - 𝙵𝚒𝚕𝚒𝚊𝚝𝚒𝚘𝚗.

Note de l'auteure. 

Je suis toujours touchée de l'attention que vous portez à mes fictions, du temps que vous leur accordez et des messages que vous prenez le temps de m'écrire. Mais je me vois un peu contrainte de faire cette mise au point : Titàn et Rose sont chamboulés par les évènements, chacun d'eux luttent contre lui-même pour garder la tête hors de la tempête. Mes héros ne sont pas parfaits et c'est ainsi que je les aime. Ainsi, non, Titàn ne va pas tout comprendre en 4 minutes de lecture. Oui, il va merder, cogiter, être paumé et sembler bien con alors que tout est là. 

Je sais que beaucoup de lecteur-rices idéalisent les héros, les bikers et les militaires en particulier. Qu'en un claquement de doigts, vous avez envie que tout se dénoue, que Titàn soit l'homme de la situation avec un QI de 190. Mais Titàn est comme nous : humain, et lorsque les émotions se mélangent à l'adrénaline, ses réactions sont humaines, peu importe ses muscles et son expérience. D'autant plus que c'est inédit pour lui. J'espère ne plus avoir à devoir justifié mes choix scénaristiques.

Je vous retrouve pour un autre petit mot à la fin du tome 2. 

***

𝐓𝐢𝐭𝐚̀𝐧.

En temps normal, on serait tous déjà en train de débriefer la torpille qui vient de péter, dans une confusion presque inintelligible de voix et d'énième coups de poings sur la table. Jusqu'à la voir s'écouler à nos pieds, décortiquant chaque élément pour remonter à la genèse du Big Bang qui nous frappe. Pas là. Rien n'est normal et c'est ça, le plus déstabilisant : se faire coincer par une vérité qui nous explose à la figure et nous laisse léthargiques, plus foutus de quoi que ce soit si ce n'est se demander, dans le chaos de nos consciences ébranlées : comment ?

Mais on n'est moins stoïques qu'on en a l'air, on est juste trop sonnés pour réagir.

Austin est français.
Rose est sa sœur.
Naya le savait, elle a défiguré la vérité avec sa mention « fille unique ».
Leurs parents se sont fait descendre par les Reds à Paris. Maintenant, ils tiennent Austin.
Putain, mais qu'est-ce qu'il a foutu ?
Austin n'est pas celui que l'on croyait.
Mon père et Mato nous ont pris pour des cons.

Ma cervelle va imploser ! Trop d'informations forment une surcharge ingérable. Je me sens proche d'un point de non-retour qui ne sera pas sans conséquences. Pourquoi ne nous ont-ils pas avertis ? On a déjà fourni de nouvelles identités à des gars, ils n'avaient pas le droit de faire ça dans notre dos, bordel !

Mon paternel et celui de Jude ont des comptes à nous rendre.
Rose ne savait pas à qu'elle point elle était proche...
Rose ne sait pas. Est-ce qu'elle va foutre le feu sous le coup de sa colère ?
Rose et Austin, putain !
Jusqu'où est allée la tromperie ?

Le MC est né d'une rencontre fortuite entre deux cultures. D'une amitié presque évidente, écrite, puis d'un besoin de sécurité des Tokela pour faire perdurer leur terre et ses richesses. Les Dark Evil Lions ont vécu plus de cinquante ans en surmontant les épreuves les unes après les autres. Seulement, pas sûr que celle-ci soit oubliable sitôt réglée. Se manger une bombe nucléaire va laisser des stigmates.

C'est la merde ou je ne m'appelle plus Titàn Adamson !

L'étonnement qui nous fige tous dans les limbes de l'horreur ne s'éternise pas. Les éléments commencent enfin à s'imbriquer pour former un truc indigeste mais malheureusement cohérent. Marcus se rappelle à notre bon souvenir à cet instant :

— Bon, je peux parler ? Parce que si vous m'aviez écouté, vous auriez perdu moins de temps. Enfin, c'est vous qui voyez.

Mon poing blanchi à l'extrême par la force avec laquelle je le serre ; sa tronche de premier de la classe. Ou mes boots sur son crâne, plus propre. Ses dents éparpillées sur le sol. Son nœud papillon gris que j'ai comme une envie de serrer jusqu'à ce que ses yeux lui sortent des orbites. J'ai besoin de me défouler et ce fana du clavier que personne ne prendrait pour un hacker est l'objet idéal pour évacuer un tant soit peu l'adrénaline nauséabonde qui se répand en moi ! Mais je ne fais rien, non, je ne peux pas m'y résoudre. J'ai beau être dans un tourbillon qui me retourne dans tous les sens et me colle une rage indicible, je suis encore capable de voir que je suis le seul à blâmer.