𝟻𝟾 - 𝚄𝚗𝚎 𝚙𝚒𝚎̀𝚌𝚎 𝚊𝚙𝚛𝚎̀𝚜 𝚕'𝚊𝚞𝚝𝚛𝚎. 𝙿𝚊𝚛𝚝𝚒𝚎 𝙸𝙸.

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𝐓𝐢𝐭𝐚̀𝐧.

Comment ?

Les mâchoires difficiles à décrisper pour ouvrir la bouche et faire sortir ce qui est coincé dans ma gorge, je ne peux que recevoir le prochain uppercut qui va me sonner un peu plus et vient de Jude tandis qu'il pointe un autre portrait :

— L'ado, là, c'est Austin ou je rêve ?
— Le programme de reconnaissance faciale l'a confirmé, oui, opine Marcus. C'est lui sur toutes les photos, en fait.
— Comment Austin peut-il être avec Aya...

Non, ce n'est pas ça, la vraie question, putain !

Je coupe Luka en parlant par-dessus lui, d'une voix d'outre-tombe suintant mon état second :

— C'est Rose.
— Quoi ? scandent-ils en même temps.
— C'est pas Aya, c'est Rose... répété-je alors qu'un sale vertige me saisit.

Les bras tendus en appui sur le rebord mais sans dégrafer mes iris sombres des siens, lumineux et piquetés d'ambre. Du mini elle qui fait cogner mon cœur comme un forcené dans ma cage thoracique, je ne doute pas. C'est bien mon indocile, la tigresse sauvage qui a commencé à apprivoiser le lion que je suis, jour après jour. Je suis pris d'une bouffée de chaleur à cause de mon cerveau qui fuse pour accrocher les wagons les uns aux autres. Je relève le menton pour croiser les regards de mes gars : ils me scannent tous, cherchant à entendre ce qu'il se passe sous mon crâne. Je crois même qu'ils doivent les entendre, ces alarmes stridentes qui me trouent le bide et les tympans.

— Qu'est-ce que tu racontes ? lance Lenny.

Le sang en pleine ébullition, je me redresse pour crier, parce que je ne sais plus faire autrement :

— C'est Rose ! C'est son grain de beauté. Et... Putain ! cette photo était chez elle à Paris, dans son entrée et...

Je me tais avant même que Jude gronde d'un ton interloqué :

— Comment ça, Paris ?
— Bordel mec, t'es grave ! se gausse Diesel, son hilarité tranchant radicalement avec ma colère et l'ambiance dans la Chapelle. Tu l'as suivie à Paris ?
— Ton anniversaire, réplique Lenny, sur le cul. C'était ça ta retraite Titàn ? Et pourquoi Choco n'est pas aussi choqué que nous ?

Si l'heure n'était pas aussi grave, moi aussi, je pourrais me foutre de ma gueule.

— Parce que ce connard m'a boxé quand il a cru que j'avais passé la nuit avec elle après notre sortie à Spring City, et que j'ai compris illico qu'il avait oublié de nous avertir que Rose est chasse gardée, tout simplement. Ils s'entendent bien mieux qu'on ne le croit, si vous voulez tout savoir. Tiens, raconte-leur un peu quel jour tu as fusionné avec miss Frenchy, qu'ils comprennent l'ampleur du truc.
— Ta gueule Diesel, c'est vraiment pas le moment, là. Et puis qui t'a dit ça ? Rose ?
— Minute, beugle Papi, vous vous êtes tapés la gamine tous les deux ?
— Non, je ne l'ai pas touchée. Calamity c'est le Président, qu'elle voulait. Elle doit être un peu maso.

S'il avait commencé par ça sur le ring, il n'aurait pas goûté à mon crochet.

Non mais sérieux, c'était pas si compliqué, non ?

— Désolé mon frère, mais j'ai plus peur d'elle que de toi. Tu sais qu'elle m'a demandé mon flingue pour te trouer la peau, quand je lui ai expliqué que tu venais de m'imprimer ton message d'enfoiré possessif sur la tronche ? Non sérieux, ta nana est aussi dérangée que toi et elle sait se servir d'un scalpel. Je prends pas le risque, refuse-t-il en secouant ses dreads. Les Esprits ont bien bossé, remarque...
— Explique-toi Boss, réclame Jude, sérieux mais suspicieux. Rose connait Austin alors ? Tu le savais ? Mais comment ?

SAUVAGESWhere stories live. Discover now