deux mondes opposés. [𝒃𝒓𝒊𝒅𝒈𝒆𝒓𝒕𝒐𝒏]

𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 5

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"Quoi de mieux pour rencontrer son âme sœur qu'un bal masqué ? Imaginez, amis lecteurs, une soirée où toute la bonne société ignore votre identité. Vous laissant ainsi vous livrer à quelques folies, frivolités auxquels vous n'auriez jamais osé vous adonner habituellement.. Tout cela à l'abri des regards insistants de la bonne société. Et le plus amusant est que personne ne saura l'ébruiter, pas même votre dévouée chroniqueuse. Si vous voulez mon avis, c'est la soirée idéale pour ceux qui souhaitent dissimuler leur identité, de par leur titre ou même absence de titre. Bien loin du règnes des apparences de la bonne société. Tentant, pas vrai ? Vous êtes tous cordialement invités au bal masqué organisé par Lady Violet Bridgerton, en sa demeure elle-même [...]

𝙻𝙰 𝙲𝙷𝚁𝙾𝙽𝙸𝚀𝚄𝙴 𝙼𝙾𝙽𝙳𝙰𝙸𝙽𝙴 𝙳𝙴 𝙻𝙰𝙳𝚈 𝚆𝙷𝙸𝚂𝚃𝙻𝙴𝙳𝙾𝚆𝙽, 19 juillet 1814"

Théo Sharpe balayait de son regard noisette cette salle de bal bondée. Raclant sa gorge, le jeune garçon ne se sentait définitivement pas à sa place. Le costume du parfait gentleman que lui avait fait secrètement apporter Eloïse jouait certainement dans l'équation. L'imprimeur n'avait pas l'habitude de se vêtir ainsi. Il ignorait d'ailleurs pourquoi il était venu à Bridgerton House. Quelle force inconnue l'avait donc poussée à se rendre ici ? Loin de chez lui, de ses habitudes et sa classe sociale. De plus, le jeune Sharpe ne connaissait personne ici. Et personne ne le connaissait non plus. Quelques regards inquisiteurs étaient tournés vers lui, en particulier des mères curieuses ainsi que leurs filles célibataires. Durant un instant, il regretta d'être venue. Ce sentiment disparut immédiatement la seconde qui suivit, lorsqu'il l'aperçut. Elle était masquée évidemment, néanmoins Théo reconnut la Bridgerton sans tarder. Il n'y en avait pas deux comme Eloïse dans la salle de bal. Sa longue chevelure brune était ramassée en un chignon chic, elle portait une robe bleue tendre et lorsqu'il la vit, son cœur rata un battement. Théo voulut la rejoindre, elle était la seule personne qu'il connaissait ici. De plus, il avait envie de la voir. Cela faisait quelques jours que l'imprimeur était sans nouvelles d'elle, leur amitié lui manquait. Ce soir, ils étaient du même monde, rien que pour la soirée, et il fallait en profiter. Mal à l'aise dans son costume, il traversa la foule d'invités dans l'espoir de la rejoindre.

- Bonsoir Milord, quelle belle soirée. lui lança une dame, le coupant dans son élan et l'obligeant à s'arrêter.

Il se retourna sur une grande dame rousse, habillée de jaune citron.

- Bonsoir. se sentit il obligé de répondre par politesse.

Ce soir il était un gentleman après tout..

- Je suis enchantée de vous présenter ma fille, Pénélope Featherington. continua cette femme, un grand sourire aux lèvres, attrapant le bras de sa fille cadette comme si c'était une poule à vendre aux enchères.