Les toits de New New-York

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Après quelques déambulations dans la multitude de couloirs, Ils montèrent une sorte d'échelle bricolée de barres de fer qui sortaient du béton et sortirent par une trappe. Ils étaient sur le toit d'un ancien gratte-ciel de New-York, qui était entouré par la mer. Thomas était stupéfait par la vue : des tas de ruines de buildings émergeaient de l'océan, donnant un spectacle qui montrait que malgré toute l'ingéniosité de l'homme, la nature arrivait toujours à reprendre ses droits. L'air était frais, le vent marin les fouettait. Thomas n'avait jamais senti pareil courant sur lui, bien frais, et inspira à pleins poumons. Il continua à observer le paysage qui l'entourait et remarqua rapidement de la verdure qui poussait sur les toits des vieux bâtiments. Mais cela ne semblait pas être naturel, et en observant attentivement, il constata que ces endroits étaient utilisés pour faire pousser des légumes et fruits. C'était le potager de New-New York, qui permettait à tous ces hommes libres de subsister. Il remarquait aussi des mécanismes sur ces toits et se demandait à quoi ils pouvaient bien servir. Cela devait être certainement une sorte de toit. Il se tourna ensuite vers Aria, qui ne pouvait empêcher les larmes de couler sur son visage.


-Comment est-ce possible ? Comment les hommes ont-ils été si aveugles ? Je ne comprends pas Thomas. Est-ce qu'on pourra échapper à tout cela ?


Il prit Aria, la serra contre lui. Il aimait cette sensation, de l'avoir près d'elle comme cela. Aria se laissa faire, et se logea confortablement dans ses bras. Elle abandonna d'un coup toutes ses réticences envers les hommes. Cette sensation lui fit un bien fou, se sentir soutenue dans les bras d'un homme, cela faisait tellement longtemps ! mais les larmes ne cessèrent pas. Pendant tout un temps, ils ne dirent pas un mot, chacun perdu dans ses pensées, se laissant bercer par la douce mélodie de l'océan.


Au bout d'un petit temps, Aria partagea le fruit de ses pensées à son compagnon.


-Je ne sais plus quoi penser. Sommes-nous considérés comme du bétail, comme des outils ? Je ne peux pas croire que les hommes soient si aisément corruptibles. Mais lorsque je vois tous ceux et celles qui vivent leur petite vie sans se poser de question, je me demande si ce n'est pas tout ce que nous méritons ! Sommes-nous condamnés à vivre de cette manière ? Eux en esclave et nous en petite minorité pourchassée ?


-Rien n'est une fatalité dans ce monde, Aria. Tant qu'un être humain ne s'avouera vaincu, tant qu'il gardera espoir, rien ne pourra être une fatalité. Car je suis persuadé que l'être humain peut, avec de la volonté, soulever des montagnes. Et si ce n'est pas nous, d'autres se lèveront et tenteront de faire bouger les choses. L'éclaircie vient toujours après la pluie, alors il ne faut pas désespérer. Nous devons au contraire faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éveiller le plus de conscience possible. Si les barreaux d'une prison dorée sont visibles, la personne enfermée fera tout pour en sortir.


-J'aimerais que ce soit vrai.


-Regarde-moi


Elle tourna le regard vers l'ancien éliminateur qui lui parla avec beaucoup de sérieux et une voix qui dégageait une certain autorité, tout en étant douce.


-Écoute-moi. Je me suis éveillé il n'y a pas si longtemps, non ? Et regarde, depuis que j'ai ouvert les yeux, je ne demande qu'à découvrir la vérité, et je suis sûr que si cela m'a éveillé, ce sera le cas pour les autres. Je veux sincèrement que toutes ces conneries s'arrêtent. Et je ferai n'importe quoi pour ça. En plus, j'ai découvert autre chose, quelque chose en moi que je ne soupçonnais même pas.


Ils se regardèrent intensément dans les yeux. Thomas rapprocha ses mains du visage de la jeune femme, et en profita pour sécher ses larmes. Mais ils n'arrivèrent pas à détacher leur regard. Il s'approcha de plus en plus de son visage, ses lèvres arrivèrent à quelques centimètres des siennes. La respiration d'Aria sembla se couper, puis s'accéléra, attendant le moment fatidique ou les lèvres de Thomas la toucheraient. Mais alors qu'ils étaient sur le point de s'embrasser, la voix de Genghis se fit entendre derrière eux.


-Hum ! Bon Euh, désolé de vous interrompre, mais le vieux demande à vous voir. On a trouvé quelque chose qui va pouvoir bien foutre le bordel !



Opération Bombe Humaine (En pause, reprise indéterminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant