Chapitre 5| Adrian

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CHAPITRE 5:

En entrant dans notre appartement j'essaie d'éviter au mieux le regard scrutateur de ma mère. Je me sens juger et je ne supporte pas ça, pas du tout. Putain, je comprend rien aux filles. Je pose mon portable sur la table et file sous la douche. J'ai besoin de réfléchir calmement. L'eau est froide et je ne change pas la température. Je reste bloqué sur ce que m'a dit Emmy. Qu'est-ce que je lui ai fait, bordel? J'ai besoin de la voir, de lui parler, qu'elle m'explique. Je revois encore son regard emplie de haine à mon égard. Putain, je pensais pas que ça pouvait faire autant mal. Je croyais qu'en nous revoyant on allait se sauter dans les bras, au lieu de ça elle m'a repoussé comme un sale torchon. Comme l'homme brisé que je suis et que j'essaie vainement de reconstruire. En sortant de la douche j'attrape une serviette et la mets autour de ma taille. Sans m'en rendre compte je me trouve devant le miroir et j'aperçois cette chose immonde sur mon corps. Cette cicatrice que j'avais tout fait pour oublier. La réalité m'a vite rattraper, on oublie pas quelque chose qui nous a marqué au plus profond de notre peau. Apeuré par ce que je vois et par la culpabilité qui refait face je me retourne de sorte à être dos à ce miroir. J'ai les tempes qui cogne dans ma tête comme si j'étais au bord de l'implosion. Je reprends une grande inspiration pour essayer de calmer les battements de mon cœur qui s'accélère dangereusement. Jamais je n'y arriverais, ce que j'ai fait est gravé en moi et y restera à jamais. Elle sera toujours là pour me rappeler le mal que j'ai fait. Pour me rappeler le monstre que je suis. En sortant de la salle de bain je trouve ma mère assise sur le canapé et avant que j'ai le temps de faire demi tour pour enfiler un tee-shirt elle se lève en voyant toutes les marques sur mon corps.

- Oh mon dieu!

Ses mains vienne se mettre devant sa bouche et les larmes lui montent aux yeux. Putain, c'est la dernière chose que je voulais qu'elle voit. Je file dans ma chambre pour enfiler quelque chose et cacher toute ces cicatrices mais elle me suit.

- Adrian!

Je pousse un profond soupire en sachant que c'est trop tard pour fuir. Je vais avoir droit à un interrogatoire.

- C'est quoi tout...(elle désigne mon torse) ça?

- Rien.

- Maintenant c'est finis, tu vas me dire où tu étais pendant toute ses années!

J'ai en face de moi la mère inquiète et en colère. Celle qui ne laissera rien passé. Exténuer je m'assois sur mon lit et me prends la tête dans les mains.

- Adrian...

- Maman, j'ai pas envie d'en parler. L'important c'est que tout soit finis.

- Non. Ce n'est pas toi qui décide, n'inverse pas les rôles. Je suis inquiète alors tu vas me répondre!

Emmy m'aurais sûrement laisser tranquille. Mais ma mère n'est pas Emmy. Elles n'ont clairement pas la même patience.

- Et qui est cette fille aussi? D'où la connais-tu?

- Elle s'appelle Emmy. C'est une amie.

- Tu commence déjà à me mentir ? J'ai bien vu comment tu la regardé, comment elle te regardait. Et ce n'est pas seulement de l'amitié.

Elle commence à me prendre sérieusement la tête, là.

- Pense ce que tu veux.

- Tu étais où pendant ces cinq ans?

La tension monte dans la pièce. Elle est à bout de nerf et moi je suis tout simplement au bord de l'explosion.

- ça ne te regarde pas, merde!

- Mais qui es-tu pour me parler comme ça?!

Une grimace de dégoût apparait sur son visage d'habitude si joyeux.

- Ton fils qui t'a sauvé des griffes de ton homme qui te battait.

- Je n'avais pas besoin de toi. Pas si c'était pour que tu devienne cet homme violent et vulgaire.

J'en reviens pas qu'elle ose me faire une leçon de moral et qu'elle n'est même pas foutu de me remercier pour ce que j'ai fait.

- Tu sais ce qu'il te dit ton fils violent et vulgaire? Va te faire voir! Si tu voulais crever fallait me le dire, je serais jamais revenu et ma vie aurait était bien plus simple!

Sur ces mots j'attrape ma veste et mon portable, puis je sors de cet appartement sans un regard pour cette femme qui as trop de fierté pour assumer le fait que sans moi elle aurait continuer à être malheureuse. Merde, si je suis partie cinq ans dans un gang ce n'était pas pour être en vacances. Je l'ai fait pour elle, pour pouvoir la sortir de ce cercle infernal.

***

Je marche dans les rues de New York sans vraiment savoir où aller. Je ne connais personne ici, je suis seul, comme toujours. Je sors mon portable et fait la liste de toutes les personnes se trouvant dans mon répertoire. Ce n'est pas bien long puisqu'il y en a seulement six. Me rendant compte que la rue est pleins de passant je mets ma capuche pour me cacher et fuir tout ses fous. Je hais être acteur, je hais les fans, je hais les journalistes et je hais toute cette merde dans laquelle je me suis entrainé. Sans m'en rendre compte où peut être instinctivement mon doigt a pressé le bouton d'appel pour Bryan. Il faut que je lui demande si il a réussi à suivre Emmy, a trouver l'endroit où elle se cache.

- Allo?

- Salut Bryan, je voulais savoir si tu avais l'adresse du lieu où vis la fille que je t'ai demandé de suivre.

- Oui, je te l'envoie. Et d'ailleurs demain une émission télé veut t'interviewer. J'accepte?

- Non. Tu leur dis que j'ai une vie privé et que j'ai pas que ça à foutre.

- ça marche mais par contre je vais éviter de leur dire que tu n'as rien de prévu en réalité.

Je ris. J'aime bien Bryan. C'est un mec cool et toujours là quand j'ai besoin de lui. Même si c'est un peu son boulot.

- Je te laisse, envoie l'adresse.

Je raccroche sans attendre que ce soit lui qui le fasse. Je vais avoir ma discussion avec la brune, c'est tout ce qui m'importe. Je mets désormais ma mère et ses caprices de côtés.

Je me rends rapidement dans sa résidence plutôt simple. Tout comme elle, ça me surprend pas. Je ne prends pas l'ascenseur, je suis bien trop pressé. Une fois devant sa porte j'essaie de calmer mes nerfs. Son attitude m'a agacée tout à l'heure. Mais elle m'a aussi fait mal, je me suis sentis rejeter. Elle était différente de la jeune fille prisonnière par son père que j'ai laissé au hangar. La brune avait...changer. Elle qui autrefois était si douce, si compréhensive et si à l'écoute. Que lui ont-ils fait?

Fight (En correction)Where stories live. Discover now