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Elle ouvrit la portière de la voiture puis marchait sur le gravier du terrain face à ma maison.
Trop intimidé par la présence de madame Davies et ne sachant pas quoi faire je restais dans la voiture n'osant pas bouger.
Elle contournait sa voiture et ouvrit la portière de mon côté.

-Tu comptes rester là pendant que je visite ?
Dit-elle dans l'incompréhension

-Non, je voulais juste. Rien.
Dis-je en essayant d'articuler le plus possible.
Je descendis de la voiture et elle refermait la portière derrière moi me faisant sursauter au claquement de celle-ci.

Mes jambes étaient faibles et elle tremblaient probablement mais je ne le sentais pas car je marchais en donnant toute mon énergie pour ne pas tomber.
Arrivée devant la porte je pris la clé que je mettais toujours dans la poche arrière de mon jeans.
Les mains tremblantes je faisais de mon mieux pour mettre la clé dans le serrure sans la faire tomber.

-Ça va Alice ?
Demandait Madame Davies en relevant ses lunettes.

-Oui j'ai juste pas mangé ce midi je me sens un peu faible.

Je réussi enfin à ouvrir ma porte.
Ma maison étant rangée comme à son habitude je n'avais pas peur de savoir dans quel état madame Davies allait trouver ma maison.
Elle commençait à retirer ses talons quand je l'arrêta en attrapant légèrement son bras ce qui me procura un vague de papillons dans mon ventre, sa peau était douce et sentait la cannelle.

-Vous pouvez les garder.

-Tu es sûre ?

-oui.
Affirmais-je

Mon salon était plutôt grand, je dirais cent mètre carré environ, on y voyait mon escalier en verre couvert de plantes grimpantes.
Nous avions un grand canapé de chez jean royere il prenait tout le mur et son angle la télé presque aussi grande que le canapé était posé sur un meuble en bois artisanal. La table a mangé était sous la grande véranda à gauche de l'escalier. Notre cuisine elle, était face a l'escalier, c'était une cuisine à l'américaine avec un îlot central et tout le reste.

Madame Davies était impressionnée par chaque meuble, chaque décoration et même par chaque tapis.
Je prenais plaisir à lui montrer ma maison, je passais du temps avec elle en dehors des cours et j'arrivais même à l'impressionner. Rien ne pouvait me rendre plus heureuse que ce moment.

Après avoir finis de lui montrer le premier étage de ma maison, je l'invitais à monter les escaliers avec moi. Je passais devant afin de pas la mettre mal à l'aise car j'aurais une vue directe avec ses fesses.

Le haut de ma maison était très boisé, tous les meubles étaient en bois, le parquet était du vrai et les portes elles aussi étaient en bois.
J'ouvris la première porte à droite de l'escalier, c'était la salle de bain que personne n'utilisais car nous avions tous la notre dans nos chambres.
Madame Davies entrait directement à l'intérieur admirant la douche à l'italienne faite de marbre blanc. Les meubles eux étaient en bois de chaîne pour contraster la couleur de marbre.

-Ta maison est magnifique, bien mieux que mon appartement, non pas qu'il soit laid mais cela change beaucoup de ce que je vois quotidiennement chez moi.

Elle habitait donc en appartement, elle n'était donc probablement pas mariée ou alors son mariage était très récent.
Elle n'a pas non plus de bague à son annulaire ce qui va dans le sens de mon hypothèse.

-Vous habitez en appartement ?

- Oui je l'ai hérité de mes parents, c'est un très bel et grand appartement. Il n'est juste pas aussi moderne.

Je tentais le tout pour le tout, je voulais savoir si elle vivait avec quelqu'un.

-Et vous n'avez pas peur dans un si grand appartement la nuit ?

-Parfois je dois avouer qu'être seule dans le noir dans un grand appartement ça fait peur, j'entends des bruits ou des voix qui viennent de la rue et j'ai l'impression d'avoir des gens chez moi.

Elle a répondu à ma question, elle a peur seule dans son appartement la nuit.

Je lui montrais le reste de l'étage, rien de très intéressant, des chambres d'amis ou des pièces des rangement. Jusqu'à ce qu'on arrive à ma chambre. Je ne savais pas si je devais lui montrer ou si c'était trop personnel. Je restais immobile pendant quelques secondes avant d'attraper la poignet de ma porte et de l'ouvrir.
On voyait mon lit en bois massif, mes draps noirs, mon dressing de l'autre côté de ma chambre et évidemment la grande baies vitrée qui faisait tout le côté gauche de ma chambre.
Elle était fascinée par ma chambre elle regardait partout et touchait même à certaines décoration sur mes meubles. Elle découvrit ma petite bibliothèque et regardait si elle connaissait quelques livres.
Après avoir fait le tour elle remarquait ma guitare et mon piano.

Elle m'interrogeait du regard.

-Oui je sais en jouer.

-joue moi quelque chose.

Je choisis de jouer le solo de Victor dans les noces funèbres.

-Tu aimes Tim Burton ?

-J'ai toujours été fan de lui, depuis petite.

-Cela nous fait un point commun.

Elle était assise sur mon lit et j'étais face à elle, le regardant dans les yeux. Avec cette imagé d'elle sur mon lit je pouvais nourrir tous mes fantasmes. Elle était si belle dans ma chambre.
Je ne sais pas pourquoi je pensais ça.
Mais je me souviens l'avoir pensé.
La lumière de ma chambre lui allait si bien, être de bonne humeur lui allait bien, sourire et se détendre lui allait si bien, me parler lui allait si bien, être avec moi lui allait si bien.
Je la voulais avec moi dans ce souvenir pour toujours. Car je savais que je n'allais plus avoir l'occasion de la voir avec cette bonne humeur et surtout je savais que je n'allais pas avoir d'autres occasions de la voir en dehors de l'école.

J'avais automatiquement parlé pour combler le vide. 

-Vous voulez un café ?

-Non merci je n'en bois que le matin.

J'avais besoin de lui parler, de comprendre d'en apprendre sur elle.

-Pourquoi être si froide avec moi ?

Elle fronçait les sourcils et je regrettais immédiatement ma question.

-Ce n'est jamais contre toi Alice, il faut juste que je m'impose si je ne veux pas me faire marcher dessus.

Madame La Professeur Where stories live. Discover now