One Piece : La Huitième Grand Corsaire

Chapitre 32

Je regarde les bébés escargots s'amuser devant moi. Cela fait plus d'une semaine que je suis à Zo et j'ai découvert énormément de choses. Tout un écosystème s'est développé au fils des siècles sur le dos de Zunesh. Ma plus belle surprise a été de tomber sur une colonie d'escargots servant à faire des escargophones. C'est seulement la deuxième fois que j'en vois des sauvages malgré toutes les îles que j'ai visitées, la première remontant à mon enfance. Je dois ma vie à leur espèce. Depuis que je les ai rencontrés je ne peux m'empêcher de les observer. Leur mode de vie est assez simple mais ils ont une société hiérarchique plus complexe qu'on ne croit.

En ce moment j'observe comment les adultes enseignent aux plus jeunes. C'est fascinant. Au début ces petits êtres étaient méfiants à mon égard, cependant après les avoir sauvés de ces insectes que les Minks appellent Vampiguèpes ils n'ont plus voulu me lâcher. Trois jeunes escargots me grimpent lentement dessus, je souris en les regardant faire. L'un d'eux, plus rapide que ses congénères, arrive à atteindre mon épaule en quelques minutes contrairement aux autres qui sont toujours sur mes jambes croisées en tailleur. Le plus haut me regard en faisant un grand sourire que je lui rends. Son corps est bordeaux tandis que sa coquille est cyan. L'association de ces couleurs n'en fait pas le plus discret des gastéropodes mais ça lui va bien. Je l'appelle Cyeaux. Il ne me quitte presque jamais au grand dam de sa mère, un lien fort s'est créé entre nous.

Une sensation humide au niveau de mon coude droit attire mon attention vers les deux camarades de Cyeaux. Le premier, de couleur verte et jaune se nomme Vaune quant au second, noir et violet a pour nom Nolet. Les deux ont un regard déterminé en fixant mon épaule tout en zieutant jalousement leur ami déjà arrivé sur mon autre épaule. Tous trois font à peu près dix centimètres de haut, ce qui me laisse à penser qu'ils font partie de la même génération. Ils sont aussi de super compagnons de jeux, inséparables comme les doigts de la main. Une fois que tous furent arrivés près de ma tête ils firent la fête avant d'entreprendre de rentrer dans ma capuche. Je les repose au sol.

« -Désolée les enfants, mais dans cette capuche il y a juste de la place pour ma tête. »

Ils me lancent un petit regard déçu et retournent vers leurs parents non loin. J'inspire un grand coup et regarde le ciel. Le soir teinte le ciel d'une lueur orangée apportée par le soleil déclinant. Zunesh ne devrait pas tarder à prendre sa douche. Il ne le fait jamais à heure fixe mais on a le temps de le voir venir avec tous les tremblements qui se produisent le temps que sa trompe se lève. Zunesh... Je suis retournée le voir quelquefois, jamais de nuit pour éviter de croiser les gardiens et à force de discuter nous en sommes venus à nous considérer mutuellement comme des amis. C'est un honneur pour moi de le compter parmi mes amis.

Des oiseaux passent au-dessus de moi, je me mets à soupirer en les regardant. Je ne suis pas impatiente, du moins je ne le pensais pas jusqu'à maintenant, cependant je commence à trouver cette attente longue. Je pensais que le Chapeau de Paille arriverait seulement quelques jours tout au plus après une partie de son équipage, mais cela fait plus d'une semaine et toujours rien. Je n'ai pas pu m'empêcher de demander à des Minks que j'ai croisés dans la forêt s'il était arrivé, ils m'ont répondu que non et que nous saurions quand il sera là car la cloche de l'amitié sonnera pour annoncer leur arrivée. J'attends donc le son du glas en visitant l'île ainsi qu'en discutant de mes découvertes avec les habitants que je croise pour voir si je n'ai pas perdu la main. J'ai beau faire cela depuis des années, il est important de se remettre en question de temps en temps.

Pendant mes réflexions les escargots sont revenus vers moi et recommencent à me grimper dessus. J'en rigole doucement en fixant le coucher de soleil quand soudain des secousses étranges font trembler la peau de Zunesh.