One Piece : La Huitième Grand Corsaire

Chapitre 67

Sur les mots de la relique, l'espace change pour m'amener sur un navire à trois mats assez imposant. Le vent balaie mon dos en faisant gonfler les voiles que des hommes manient savamment pour le faire avancer à vive allure. En face du bateau se trouve une immense montagne, plus grande que tout ce que j'ai déjà vu, sauf peut-être Zunesh. Je reporte mon attention sur le bateau et ce qui me surprend en premier lieu est l'apparence de celui-ci. Il est entièrement noir de la coque au drapeau. Puis vient le silence qui règne sur l'embarcation. Les gens bougent frénétiquement sur le pont, mais à part le bruit de leurs pas et de leurs actions ils ne parlent pas. En plus de ça ils sont entièrement noirs, pas juste la peau mais aussi leurs vêtements, leurs yeux, leurs cheveux... Ça ressemble à...

« -Te voilà encore. »

Me fait sursauter une voix grave dans mon dos. Je lève les yeux vers le pont supérieur où je ne vois rien. C'est à peine si je distingue une vague silhouette diffuse. L'énergie de la relique semble venir de cette chose.

« -Ne reste pas plantée là. Viens me rejoindre. »

M'ordonne-t-elle en s'éloignant de la balustrade. Ne sachant quoi faire d'autre, je monte les escaliers non loin jusqu'au pont supérieur, à la place où se trouvait l'être. Après avoir admiré l'activité du pont inférieur, je me retourne surprise par un coup dans le sol appliquée par un homme armé d'une lance. Il encadre une porte ouverte avec un autre type équipé de la même armure et de la même arme. L'intérieur est obscur, un air frais chargé de l'énergie de la relique s'en échappe. La voix caverneuse résonne depuis ce lieu.

« -Entre, ne sois pas timide. »

J'obéis lentement, me méfiant des gardes sur les côtés. Une fois entrée la porte se referme, me laissant dans le noir et le froid. Le pouvoir de la relique m'entoure comme un linceul. Mes yeux s'habituent à la pénombre, me permettant d'appréhender l'endroit où je me trouve. C'est une grande salle plus longue que large dont je peine à voir le bout. Des objets décoratifs divers sont disposés prêt des murs et un tapis épais mène vers une chose massive au fond. J'avance sans me presser jusqu'à cet endroit, qui est en fait une estrade sur laquelle est posé un imposant trône, la chose qui m'a interpelée semble, si je plisse les yeux, vautrée un coude retenant sa tête pendant que ses pieds reposent sur l'accoudoir. Il émane d'elle un haki plus grand que le mien. Je ne serais pas surprise qu'elle puisse terrasser un Empereur sans mal.

Au dessus d'elle se trouve quelque chose ressemblant vaguement à une arme. La relique d'après l'énergie s'échappant d'elle. Cependant un truc me semble étrange. La chose et elle ont une énergie très similaire, je dirais même identique. Je reporte mon attention sur la chose dont je sens le sourire dans sa voix lorsqu'elle s'adresse à moi.

« -Tu as pris ton temps ! Aurais-tu peur ?

-Non.

-Het ! Het ! C'est bien. Les êtres comme nous ne ressentent pas la peur. Laisse-moi t'observer de plus près. »

Des torches s'allument soudainement me permettant, après que mes yeux se soient habitués à la luminosité, d'observer l'être devant moi qui est devenu tangible. Il maîtrise très bien son haki de l'armement. C'est un homme faisant ma taille environ, habillé avec des vêtements et une cape noirs richement brodés. Son visage, encadré par de longs cheveux bruns est semblable à celui d'un ange, sans aucune imperfection. Ses profonds yeux marrons me transpercent. J'ai déjà vu ces yeux... Il prend la parole d'un ton inquisiteur provoquant ma perplexité.

« -Je te pensais plus impressionnante. En réalité tu es banale.

-Qui êtes vous ?

- Je t'ai déjà vu au chevet du cadavre qui me servait de frère. J'ai senti le haki venant de toi, il est semblable au mien. C'est rare tu sais. »