Avant goût

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22 février 2015 - New York - Quartier riche - ...

"je t'aime", j'avais entouré la phrase dans une petite bulle que disait mon personnage que j'avais dessiné sur mon livre. Notre professeur d'histoire tournait dans la classe, passant entre les bancs pour parler de la guerre mondiale... Au début de l'année je le suivais du regard et j'écoutais. Mais les jours passants, m'avaient définitivement ennuyée de ce cours et je ne m'y intéressais plus du tout. Alors au lieu de suivre, je dessinais des petits personnages sur les coins de ma feuille, le regard tourné dehors. Je ne pouvais pas voir en-dehors de l'école : d'épaisses murailles (ou barrières selon le point de vue) entouraient l'école, faisant de celle-ci une prison pour gosses de riches.
Je poussais un petit soupir en me rappelant que j'étais moi-même une de ces gosses de riches. Je tournais mon regard dans la classe et le posais sur Gladys, Habillée en rose style petite fille parfaite, elle limait discrètement ses ongles, écoutant en même temps le prof expliquer les conditions de vies de ces pauvres soldats.
J'espérais quand même ne pas ressembler à « ça ».
Mon crayon tourna entre mes doigts pour dessiner une espèce de petit monstre ressemblant étrangement à Gladys.
Un rire se fit entendre par dessus mon épaule et je levais mon regard vers la personne qui riait un petit sourire mesquin sur les lèvres.

- T'as reconnu ?
- Et comment ! Tu devrais faire des toiles humoristiques, elle replaça sa mèche. T'as du talent.
- Pas envie... Tu sais très bien que si mon père apprend que je sais dessiner, je vais devoir suivre des cours aux beaux-arts et le violon me prends déjà assez de temps.
- Pauvre enfant ! Elle a un emploi du temps de ministre !
- Arrête, Caroline ! dis-je en lui tapant l'épaule, tout ça m'énerve. (Je plaçais ma tête entre mes mains sur le banc.) Pourquoi les parents veulent-ils qu'on soit parfait ?

Caroline haussa les épaules et me fit un petit sourire désolé. Je lui souris en retour et regardai distraitement le dessin.
Je reposai finalement mon crayon dans ma trousse et attendis les dix dernières secondes avant la fin des cours.

- N'oubliez pas votre objet pour lundi !

Je notais dans ma tête qu'il fallait absolument que j'aille à la cave récupérer ce pendentif, il appartenait à ma grand-mère, pour l'apporter au prochain cours d'histoire.

22 février 2015 - New York - Quartier pauvre - ...

J'écrasai ma cigarette du pied et rentrai dans les bâtiments délabrés qui me
servaient d'école antérieurement. Les bandes étaient formées, chacun avec sa famille comme on disait ici. Les noirs avec les noirs, les chinois avec les chinois, les miens et tout les autres.
Moi, je faisais partit des américains pur souche. Ceux qui dominaient cette école, celle que je dominais..
Je sentais les regards braqués sur moi, mais je n'en avais strictement rien à foutre... Les filles me regardaient accoudées sur le mur... Leurs jupes étaient tellement courte que je me demandais réellement à quoi elles servaient... Je leur lançais un petit sourire auquel elles répondirent par des petits soupirs . Perso j'appelle ça des putes.

Arrivé dans la classe je tchekais chacun de mes potes assis sur les bancs de cours... J'attrapais le joint qui passait de main en main et me l'appropriais.

- Alors mec tu viens juste pour la dernière heure ?

Je soufflais la fumé et laissais le joint à Matt.

- J'passais juste vous voir. J'repars direct, des trucs à faire. J'ai fini les cours moi.

Je descendais du banc pour ressortir de la classe quand Houston m'attrapa le bras, je tournais la tête agressif. Il n'avait en aucun cas le droit de me toucher.

- Excuse mec. (Il se pencha vers moi.) Mais, n'oublie pas la transaction de ce soir.
- T'inquiètes je serais à l'heure avec la cam, comme d'hab.

Il sourit et repartit vers Matt et Dean.

Je passais mes mains dans mon Jeans taille basse et refaisais le chemin inverse pour revenir chez moi.

La porte était défoncée et l'intérieur de la maison n'était pas tellement mieux... Rien n'était peint, rien n'était propre, rien n'était potable dans cette maison.
Je descendais à la cave pour rejoindre ma chambre, la cave était devenue ma chambre pour être plus exact. Elle se trouvait loin du dessus de la maison car elle était reliée à elle par un long couloir que les anciens occupants avaient construit pour se cacher, si la guerre recommençait un jour.

" Que des cons " pensais-je.

Assis sur mon lit, j'allumais une cigarette prenant une bouffée je laissais tomber ma tête sur le mur...

Mon père arrivait quelques minutes plus tard, les poings serrés. Il était prévu qu'il arrive... Je le sentais et puis nous étions mardi. Aujourd'hui je n'y échapperais pas et, au fur et à mesure du temps qui passait, ses coups ne m'effrayaient plus. J'avais grandis et j'attendais simplement que ça passe. Je crachais ma fumer sur sa tête qui s'était rapprochée de moi ce petit sourire sadique sur le visage... Il cria et me porta un coup sur la joue... Je tombais sur le matelas qui me servait de lit et je crachais du sang sur le sol posant un doigt sur ma joue.
- Connard ! -
Il repartait fière tandis que je me hissais sur mon lit m'asseyant sur le rebord, la haine engourdissait mes membres et je me tapais la tête sur le mur, énervé d'être si faible face à lui.

- grrrrr -

Ca bouge ?

22 Fevrier 2015 - New York - Quartier riche - ...

Je déposais mon sac Guess à l'entrée et me dirigeai vers la cuisine pour attraper une pomme. Croquant dedans, je retournais jusqu'à mon sac pour commencer mes devoirs dans la cuisine.
Les maths ne me passionnaient vraiment pas et je jouais plus avec mon crayon que je faisais d'exercices... Mon esprit divaguait et je regardais les maisons délabrées qui se trouvaient de l'autre côté du jardin. Malgré tout les arbres plantés par mon père pour cacher ce triste spectacle les maisons étaient toujours voyantes ce qui le faisait grogner à chaque fois qu'il regardait par cette maudite fenêtre.
Je divaguais encore quand je me rappelai que je devais toujours aller chercher cet « objet ancien ». Je descendais prudemment les escaliers de la cave avec ma lampe torche et commençais à chercher ce collier ridicule... Je poussais toute les boîtes cherchant dans tous les recoins, quand je m'aperçus d'un léger passage entre les deux grands miroirs.
Je les poussais légèrement et continuais ma recherche. Cet endroit me fichait la trouille. Arrivé à la fin du tunnel je ne trouvais rien, une impasse. Je m'apprêtais à faire demi-tour quand...

- grrrrrr -

- Il y a quelqu'un ? (nerveusement)

I knew you were troubleWhere stories live. Discover now