𝔑𝔲𝔦𝔱 04

3 0 0
                                    

 Je n'arrivais pas à surmonter ça et j'en doutais être, un jour, capable finalement. C'était comme si mon esprit avait volé en des milliers d'éclats de verre et que j'essayais désespérément d'en recoller les morceaux pour en reformer un miroir, sans succès. J'ai dû rester longtemps enfermer dans la salle de bain, à baigner dans mes pensées, dû moins, suffisamment pour que l'eau devienne froide et que cela puisse inquiéter Bast, qui après avoir frappé plusieurs fois à la porte et m'avoir demandé si tout allait bien, se permis d'entrer. Même à cet instant, j'avais du mal à émerger, à vrai dire, je suis sorti de mes songes qu'au moment où sa main entra en contact avec une de mes épaules, me faisant sursauter et quelque peu paniquer sur le coup. Mon esprit, n'arrivait pas à se détacher de mes souvenirs et j'avais beaucoup de mal à revenir à la réalité des choses alors, dans un mouvement affoler, j'ai resserré mes bras autour de ma poitrine pour me protéger, tout en essayant de me relever sans grand succès.

Son visage m'apparaissait totalement flou, lui donnant un aspect inhumain et sa voix mit beaucoup de temps avant d'être à nouveau clair dans mes oreilles. Sentir ce simple contact, cette simple main sur mon épaule m'angoissait tellement et lentement, j'arrivais à me remémorer. C'est vrai, le cauchemar était fini maintenant, j'avais été recueilli dans ce petit appartement, je n'étais plus seule. J'ai pris de longues inspirations, comme sa voix me le demandait, je pouvais sentir mon cœur reprendre progressivement un rythme quelque peu convenable grâce à cela. Mes yeux jaunes se sont alors encrés dans le rouge incandescent de ses prunelles, alors que je séchais mes larmes du revers de la main.

- Ça va mieux ? Demanda-t-il d'une voix douce.

- Je... Je ne sais pas trop...

- Je vais te rincer les cheveux et je t'aiderai à sortir, d'accord ?

J'ai simplement acquiescé d'un léger hochement de tête, tandis que mon corps était totalement tendu à présent. Je l'ai laissé faire malgré tout, basculant lentement la tête vers l'arrière tout en fermant les yeux alors que je sentais l'eau ruisseler le long de ma chevelure de jais. Mes bras restaient fermement enrouler autour de ma poitrine, alors que mes jambes étaient rapprochées le plus possible de cette dernière afin de cacher au mieux les zones intimes de mon corps. J'étais totalement exposé à ses yeux, mais pour autant, je ne ressentais aucunement le poids pesant de sa présence sur moi, comme s'il s'efforçait de regarder autre part afin de ne pas me mettre trop mal à l'aise. La prévenance dont il faisait constamment preuve, était l'une de ses qualités qui m'avaient poussé à commencer à lui accorder ma confiance. Avec lui, je me sentais à nouveau bien et en sécurité malgré notre très ressente rencontre et les circonstances très particulières de cette dernière également.

- Tu as besoin d'aide pour sortir de la baignoire ? Demanda-t-il tout en détournant quelques instants le regard.

- Je... Non, ça devrait aller, merci Bast...

- Bien.

Un petit sourire se dessina au coin de ses lèvres, tandis qu'il se redressait et entreprenait de faire quelques pas en arrière pour me laisser la place nécessaire afin de me permettre de sortir de l'eau. Il a agrippé la serviette aux teintes brunes qui reposait sur le bord du lavabo avant de la détendre et d'attendre que je sorte, ses yeux rouges se fermant pour que je puisse me relever sans crainte. Mon corps commença à se détendre lentement et à trembler à nouveau devant la frayeur que m'avait procuré la remontée de ses souvenirs, mais pour autant, je me suis efforcé de me redresser, m'accrochant au bord de l'évier pour y arriver, pour ne pas qu'il se sente obligé de m'aider une fois de plus, pour ne pas que je sois un poids pour lui. J'ai difficilement passé mes jambes par-dessus le bord de la baignoire, soufflant légèrement après y être arrivé en ressentant un réel soulagement, mais tandis que je soupirais, heureuse d'être sorti de cette eau par moi-même, je sentis la sensation cotonneuse de la serviette se poser sur mes épaules, me faisant quelque peu rougir. J'ai remercié une fois de plus Bast, avant d'enrouler correctement l'essuie autour de mon corps afin de pouvoir cacher autant que possible les parcelles de ma peau blanche. Avec tout ça, j'avais encore un peu de mal à tenir debout et j'avais sans doute dû me relever un peu trop vite, car je sentais ma tête légèrement tournée.

𝕃𝕖 𝔻𝕚𝕒𝕓𝕝𝕖 𝕖𝕥 𝕞𝕠𝕚Unde poveștirile trăiesc. Descoperă acum