Chapitre 1

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J'ai déménagé, il y a un mois. Ou peut-être est-ce un peu plus ?

En France, j'avais deux amies, rigolotes et intelligentes, gentilles et loyales.

On partageait tout. Les rires, les anecdotes, les hobbies, les délires, inventés au détour d'un couloir...

Je dois dire que je n'ai jamais été très proche de mes parents. Mon père est comme un tortionnaire pour moi depuis que je suis toute petite. Et ma mère... Bien qu'elle soit plus 'gentille' de mon point de vue, elle reste comme même assez stricte. Je sais qu'il 'font cela pour mon bien'. Ça ne m'empêche pas de les haïr, par moments. Plus je grandis, plus ils me lâchent du lest, et plus ils en attendent de moi. Ces dernières années, ils commencent à s'intéresser plus à mes petites sœurs qu'à moi, je pense qu'ils considèrent que je suis plus 'mature'.

Je ne l'ai pas dit ? J'ai deux petites sœurs. Elles dorment dans la même chambre. Cela accroisse le nombre de leurs disputes, mais cela les rapproche aussi. Elles jouent ensemble, font leurs devoirs ensemble, ont les mêmes horaires (lever, départ à l'école, douche...), elles dorment ensemble (par ensemble, j'entends ici dans la même pièce et à la même heure)...

Je me sens seule.

Ces mots blessants, qui te poussent à te recroqueviller sur toi-même.

Ces petits riens, qui creusent un trou toujours plus profond et douloureux dans ta poitrine.

Ces choses, auxquelles on se rend compte qu'on dépendants que lorsqu'on les a perdues.

L'amour. La haine.

La paix. La guerre.

La vie. La mort.

Le temps qui passe, s'écoulant à la fois trop vite et trop lentement.

Comme les grains d'un sablier qui coulent inexorablement, un sablier qu'on voudrait pouvoir retourner jusqu'au temps où rien de tout cela n'existait, un temps où tout n'était qu'insouciance et bonheur, à une heure qui a sonné il y a des années de cela...

Il suffit d'un petit rien pour que les barrières cèdent.

Le Noir est Bleu MarineWhere stories live. Discover now