Wilbur Soot

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Chaque fois qu'il fermait les yeux, Wilbur revoyait l'horreur que lui, avait su commettre.

Cette nation qu'il avait bâti, cette indépendance qu'ils avaient obtenu après une guerre. Sa famille, ses amis, tout ce qu'ils avaient construit...partis en fumée par sa propre faute alors qu'ils étaient sensés vivre heureux.

Il repensait encore à ce moment précis, ce moment où sa raison se perdit, ce moment où sa folie venait enfin le consumer de l'intérieur, la sensation le rongeant comme si de l'acide s'était amusée à désintégrer chaque particule de son corps dans la plus horrible des douleurs qui soient.

Rouvrant ses paupières, il observa lors d'un court instant ses mains, blanches tel un brouillard, transparentes telle une illusion...tout comme le reste de son physique, d'ailleurs. Ses yeux de saphir s'attardèrent tout particulièrement sur la plaie carmin et béante en plein milieu de son torse, provoquée par la lame de fer qui l'avait transpercée lors de son ultime combat. Combat perdu contre son propre père, qui avait libéré leur nation de son emprise, à la suite de toute la souffrance qu'il avait laissé derrière chacune de ses actions, la flamme ardente et vive qui brûlait en lui s'éteignant afin de laisser jaillir celle des autres avec le goût de la liberté qui les rendaient alors toutes flamboyantes...

Relevant le regard, il observa les bruits étouffés du jeune adolescent à la tignasse rousse qui cachait son visage entre les manches de son long manteau. Ce manteau qui était le sien auparavant, lui arrachant un maigre sourire à la vue de celui-ci quand il vit qu'il était bien trop grand pour celui qui le portait. Celui qui était son fils.

Reprenant conscience, il observa la pierre de marbre gravée à son nom, les roses jaunes et blanches, ses favorites, décorant sa tombe comme si celles-ci semblaient rendre cette pierre significative encore plus belle. Comme si, ces fleurs que le jeune vivant avait déposé comme chaque mois pouvait lui faire penser que sa mort n'aurait point qu'un goût amer faits de regrets, mais d'une pensée qui lui offrait que de la douceur, celle de laisser croire qu'il pourrait alors partir en paix.

La douceur de sa propre liberté, différente de celles des autres, mais qu'il méritait tout autant.

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Funfact : J'ai présenté ce texte à un de mes partiels lorsque que j'étais à la fac encore...j'ai eu 17. :P

Quelques petits textes... [MCYT - One-Shots & Cie]Where stories live. Discover now