A la Croisée des Destins - Sirius et Regulus Black/Meredith Lestrange Tome 3

30 La Caverne Aux Inferis

Regulus réapparut dans le parc aux fées.
Il se sentait perdu.
Il avait du mal, à réaliser ce qu'il venait de faire. Le rire d'Aiden le poursuivait.

Il tomba à genoux, et se prit la tête dans les mains.
Il la relèva et hurla.

Il s'effondra, se recroquevilla sur lui même, en larmes.
Il demeura ainsi, jusqu'à l'aube, jusqu'à ce que les sanglots se tarissent  et qu'il cède au sommeil

La rosée du matin, la fraîcheur humide  le réveillèrent.
Pendant quelques  minutes il se demanda ce qu'il faisait là, trempé, et frigorifié, puis il se souvint.

L'horreur et la douleur lui coupèrent le souffle.
De nouveau, les larmes menacèrent de se déverser, sans qu'il ne puissent les arrêter.

Puis, c'est la haine et la rage qui l'emportèrent.
Il se sécha d'un coup de baguette.

Il allait les faire payer.
Il rentra chez ses parents.
Il n'avait aucune envie de voir  les Lestrange.
Il n'était pas sûr de pouvoir se contenir s'il les croisait.

Il prit une douche, longue  et chaude. Il s'habilla rapidement.
Kreattur proposa de lui préparer un plateaux qu'il refusa.
Il transplana dans l'allée des embrumes, entra dans un pub, s'installa au fond de la salle, et commanda une bouteille de Whisky.

Il s'ennivra jusqu'à tomber, ivre mort. Le patron le jeta dehors, et il resta dans la rue, inconscient.

Il en fut ainsi pendant une semaine. Il ne dessoulait plus, dormait sur un banc, sous la pluie froide  de l'automne.
Il ne voulait plus penser, plus entendre la voix suppliante  d'Aiden, il voulait mourir,pour ne plus ressentir le vide béant dans son coeur.

La culpabilité le rongeait.
Il avait tue Aiden, parce qu'il avait eu peur de mourir, par pur égoïsme,  par lâcheté.
Il se dégoûtait.

Ce matin là, il se réveilla sous la brûme matinale.
Il était trempé et grelottait.
Il avait de nouveau bu jusqu'à l'inconscience.
Mais il était en vie, encore.

- Ça va mon gars ?
Regulus leva la tête.
- Oui. Oui, ça va.
- Bein t'en as pas l'air.
Regulus soupira.
- Je sais.
Il se leva, et transplana.
Il déambula dans les rues de Londres, sans même chercher à se protéger de la pluie glacée, qui s'abattait sur la ville.
Le col relevé, la tête baissée, il errait sans but.

Et c'est alors qu'il les vit.
Abrité sous une porte cochère, un couple de jeunes hommes s'embrassaient sans aucune gêne.

Il resta immobile, fasciné.
- T'as un problème ? Lui demanda l'un des jeunes gens.
Regulus secoua la tête et s'éloigna, la rage au coeur. C'était si injuste.

Il alluma une cigarette, et   laissa la colère l'envahir.

Elle aurait du le tuer. Bellatrix.
En le laissant partir, sûre de l'avoir suffisemment blessé pour l'avoir brisé, et lui avoir ôté toute velléité de vengeance, Bellatrix avait commis une erreur.
Un Black ne pleure pas, il se venge. Il avait failli l'oublier.
Il n'était plus temps de pleurer. Il était temps d'agir.

Il entra dans un pub, et commanda un café.
Il avait besoin d'avoir les idées claires.
Il ne viendrait pas à bout des Lestrange, mais il pouvait jeter un coup fatal à Voldemort.
Il en avait les moyens.
Et peut être même, pourrait il trouver la paix, enfin.

Il avait pris sa décision, rien ne l'en empêcherait à présent.
Il  rentra chez ses parents, profita du dîner copieux. Il mourrait de faim. Depuis combien de temps, n'avait il pas pris, un repas correct ?

Comme toujours, l'ambiance était feutrée,et silencieuse.
Orion et Walburga se tenaient chacun a un bout de la table, et ne s'adressait pas la parole.
Quel contraste, avec la table des Malefoy, autour de laquelle Bellatrix et Narcissa monopolisaient les conversations.