MARK

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J'étais intoxiqué par l'amour.

Yoongi, sublime sous les lumières agitées du bar, bougeait sensuellement contre moi au rythme de la musique. Les basses faisaient vibrer mon corps et mes doigts étaient fébriles. La musique nous enveloppait tel un cocon, nous protégeant du méchant monde extérieur. Je resserrai ma prise autour de ses hanches avant d'enfouir mon visage dans son cou. Il rit doucement dans mon oreille. Je déposai un simple baiser dans son cou immaculé, toutefois marqué, même si je savais que c'était un jeu dangereux. Je me foutais des corps mouvant autour de nous. Yoongi rit seulement plus fort. C'était un son que je voulais entendre à jamais.

Je lui souris, puis me penchai pour attraper le derrière de ses genoux, et me releva avec Yoongi dans mes bras. Il glapit de surprise avant d'éclater de rire. Je fus tellement admiratif de sa beauté que je chancelai légèrement, déstabilisé par le poids supplémentaire.

«Mark!», s'écria Yoongi en agrippant mes épaules, mais je distinguais son bonheur total dans ses yeux légèrement voilés.

Bon, j'étais aussi intoxiqué, tout court. Avant de partir de son appartement, nous avions trouvé une bouteille de vin, que nous avions divisée en deux, buvant tranquillement, assis sur le plancher froid avec Yoongi sur mes cuisses. J'avais trouvé un tempo idéal qui consistait à boire une gorgée avant de l'embrasser. Yoongi souriait délicatement. En étirant ma main dans une armoire pour trouver une autre bouteille, mes doigts s'étaient refermés sur une petite boîte de métal. À l'intérieur se trouvait un joint solitaire.

«Je pensais que Namjoon avait pris les derniers», avait murmuré Yoongi, les joues rougies par le vin.

Mon amoureux m'avait alors lancé un regard malicieux et joueur, et j'étais si subjugué que je restais immobile. Sous mon regard émerveillé, il avait inspiré, le rouleau allumé coincé entre ses lèvres, avant d'exhaler sensuellement contre les miennes. Nous avions continué cet échange jusqu'à ce que le joint soit terminé. Ce n'était pas la première fois que je fumais, mais ça faisait longtemps, et Yoongi brillait de mille feux, désormais.

Une fois les ressources finies, nous avions embarqué dans le premier taxi pour ce bar dans Itaewon. Les lumières de la ville, toujours éveillée, se reflétaient dans les yeux de Yoongi, les rendant encore plus hypnotisant. Chaque endroit que je visitais avec lui m'étais nouveau et excitant, comme si on leur avait appliqué un vernis reluisant.

Ou peut-être que c'était la drogue qui parlait.

Quoiqu'il en soit, j'étais heureux. Tellement que je ne pouvais me retenir de toucher Yoongi, que ce soit sa bouche sur la mienne, ou mes doigts sur sa peau. Arrivé à destination, j'avais commandé de la tequila dans mon engouement, plusieurs fois, et maintenant je mourrais d'envie de la goûter sur la langue de mon amoureux. Je savais que j'allais aussi savourer la liberté sur ses lèvres.

Nous étions irresponsables, oui, mais nous l'étions pour la première fois de notre vie, et c'était merveilleux. Le monde autour de moi flottait agréablement, l'alcool n'avait plus d'arrière-goût amer et faire rire Yoongi était plus facile encore. La liberté était à portée de nos doigts, ou du moins, l'illusion l'était. Je voulais simplement vivre dans cette bulle avec lui quelques moments encore. Je ne savais presque plus où nous étions, parce que tout ce qui comptait, c'était comment Yoongi me regardait. À ma connaissance, nous étions toujours dans le même établissement.

Pour être honnête, je m'en fichais un peu, parce qu'à ce moment-là, je déposai Yoongi sur une chaise au bar avant de pouffer de rire contre sa clavicule.

«Mark», geigna-t-il, ses syllabes légèrement entremêlées ensemble. «T'as failli m'échapper, connard!»

Je gloussai à nouveau en déposant un dernier baiser sur son épaule. Il était tellement magnifique, tellement irréel, que je peinais à maintenir le discours amoureux dans ma bouche. Je voulais énumérer tous les adjectifs mélioratifs de chaque language contre sa peau, mais je n'arrivais pas à trouver d'autre chose que magnifique. Car c'était ce qu'il était, tout simplement.

«Je suis désolé, baby, vraiment», murmurai-je en apercevant sur son épaule droite une bretelle blanche. Yoongi avait refusé de l'enlever avant de partir. «Comment puis-je me faire pardonner?»

Yoongi releva ses pupilles énormes vers moi en léchant ses lèvres rosies. Ses cheveux étaient ébouriffés, noirs comme les miens, et il rayonnait de beauté sous les spots. Il se retourna vers le comptoir, commandant deux derniers shots. J'avalai le mien sans même le goûter, concentré sur mon amoureux, qui m'entraîna rapidement vers la salle de bain la plus proche. J'entrevoyais déjà la dentelle blanche, qu'il avait gardé avec insistance, sous son chandail ample.

Je voulais que cette soirée ne finisse jamais.



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*saupoudre un peu de drama*

Septième RoueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant