Chapitre 2 : "Des étoiles pleins les yeux"

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Le lendemain, en cours de potion...

Malefoy observa discrètement la rouge et or prendre place près de Ron pour la potion demandée par le Professeur Slughorn. Ce dernier, un mouchoir à la main et le nez rouge, se tenait derrière son bureau, et expliquait les dernières instructions de la potion. Il questionna la classe à propos du temps, et de la façon de faire chauffer cette potion, avant d'éternuer brusquement. Sans surprise, Hermione Granger leva sa main, aussi vite qu'un boulet de canon, et se dandina sur sa chaise. Le professeur lui donna la parole d'un mouvement de tête et se moucha.


    - La potion d'Amortentia, du latin « amor » qui signifie amour et de « tentamen », dit effort ou tentative. Je crois qu'on peut dire, que c'est le plus puissant filtre d'amour au monde. Pour autant, elle ne crée pas un sentiment amoureux, car c'est impossible en magie, on ne peut pas créer ce sentiment. Enchaina t-elle, sans le moindre problème respiratoire, sous les yeux ébahis des élèves, toujours pas habitués. Mais, elle produit une forte attirance chez l'un pour une personne. Cette potion nécessite une très grande maitrise de la magie, car elle est très difficile. Et pour cause, dans le chaudron il faut attendre plus de 20 minutes, pour qu'elle atteigne une température brulante, et la tourner en même temps, de deux sens différents, pour dégager au fur et à mesure, les vapeurs qui permettent ensuite d'identifier les odeurs qui nous tiennent particulièrement à cœur.

Moqueur, le Serpentard aux cheveux blonds fit signe de bailler à son ami Blaise installé à côté de lui. Ils pouffèrent discrètement, Hermione se retourna brusquement, et leur lança une œillade meurtrière. Malefoy amusé, ne put s'empêcher de la provoquer un peu plus, en lui adressant un regard particulièrement hautain, digne de son père, pensa t-il. Pour toute réponse, elle eut une moue pincée, en fronçant les sourcils, comme mécontente, et se retourna pour accepter les félicitations du professeur sur sa tirade. Le travail commença, et Serpentard comme Griffondor durent aller chercher leurs ingrédients dans la réserve. Blaise se dévouât,  se leva empressé, et sous l'œil interrogateur de son ami, il rejoignit Hermione.

Malefoy haussa un sourcil, surpris, et s'adossa sur son dossier en croisant les bras. Il observa la réaction de Granger, qui papillonna des yeux en remarquant que le Serpentard s'adressait à elle, d'un sourire sincère. Elle semblait hésiter entre l'ignorer, et passer son chemin, ou, être conciliante et ne pas se montrer trop froide. Blaise la poussa légèrement du coude, et lui fit signe de regarder vers le professeur Slughorn, qui s'emmêlait les pinceaux entre ses mouchoirs usés et nouveaux, en faisant une petite mimique humoristique. Elle pouffa légèrement de rire et lui mit une petite tape sur sa main, en secouant la tête et retourna dans la réserve.  Son ami se retourna légèrement, et lui fit un signe victorieux auquel Malefoy répondit par un sourire narquois. Blaise essayait donc de draguer Hermione.... Intéressant.

Il se demanda pendant encore combien de temps, Hermione finirait par lui mettre une droite, aussi mémorable que celle qu'elle lui avait administrée. Il posa son coude sur la table, et mit sa joue dans sa main droite, l'air pensif. La fin de la guerre avait été un soulagement pour tout le monde. Notamment pour lui. Les idéaux qu'il prêchait naguère lui semblèrent loin, et terriblement effrayant. Ce qui lui avait semblé juste et honorable s'était révélé au fur à et à mesure que la guerre faisait son chemin, abject et de non-sens. Mais, il n'avait pas pu, ni peut être voulu, changer de camp. La peur l'avait paralysée. Littéralement.  La peur de perdre ses parents, de perdre le contrôle, la peur de se perdre. Il soupira, son cas est similaire a tant d'autres Serpentards qui avait combattu sous la bannière de Voldemort. Mais certains étaient toujours enfermé dans les paroles de celui dont-on ne prononce pas le nom, et croupissaient désormais à Azcaban.

D'ailleurs peu de Serpentard avaient voulu refaire leur année, la moitié seulement était revenue. Lui et Blaise avaient voulu tirer un trait du passé, et faire désormais bonne figure et affronter les regards suspicieux des autres élèves, toujours traumatisés par la grande guerre. Evidemment, l'entente entre les Griffondors et les Serpentards restait toujours houleuse, mais, les insultes fusaient moins, l'indifférence faisait son chemin. Pour autant, cela restait une première, de voir un rapprochement aussi significatif entre ces deux ennemis d'hier, Hermione et Blaise. Il faut croire, que même Hermione voulait enterrer la hache de guerre. Pour autant, cela ne s'étendait pas à ses deux meilleurs amis, remarqua t-il, ils fixaient d'un air méfiant l'échange entre leur amie et Blaise.

Granger tenta de se hisser du bout de ses pieds, pour atteindre un petit bocal, posé en haut de l'étagère. Elle souffla bruyamment, frustrée d'être trop petite, et s'apprêta à utiliser sa baguette magique, mais fut stoppée par Blaise la dépassant de deux têtes, qui posant une main sur sa taille, attrapa l'objet de ses convoitises. Elle plissa ses yeux et le remercia prudente, en s'échappant de l'emprise du Serpentard, et retourna à sa table. Son ami fit de même, et revint avec un sourire triomphal, digne d'un héros revenant vainqueur d'un très long périple.

Le syndrome de Cendrillon [Dramione]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant