Une petite pincée d'amour [COLIFER]

Chapitre 12 :

Quand Colin apprend que Sebastian est ici et qu'il est venu chez moi par surprise, il semble heureux. Oui, il semble heureux pour moi.

— Je te l'avais dit, Jennifer. Sebastian a réalisé que tu es une merveilleuse personne et qu'il ne fallait pas te laisser tomber. Tu mérites un bel avenir avec lui, dit Colin.

Je ne sais pas quoi répondre face à celui qui fait battre mon cœur et qui me dit que je mérite d'être avec Sebastian. Est-ce que je le mérite vraiment ? J'ai des sentiments pour Colin et je n'ose pas le révéler à mon petit-ami, je n'ose pas arrêter ma relation et je n'ose pas avouer ce qui me tracasse à Colin. Qu'est-ce qu'il pourrait dire ? Que je devrais rester avec Sebastian et oublier mes sentiments pour lui, qu'il ne m'aime pas et que je suis stupide d'être tombée amoureuse de lui alors qu'il est marié, qu'il m'aime et qu'il va rompre avec Helen tout de suite. Qu'est-ce que je raconte ? Le champagne me fait perdre mes esprits. J'ai déjà bu trois verres et Colin a arrêté de parler. Je pense que je suis stressée. Colin attend sûrement une réponse de ma part.

— Oui, c'est super.

Je m'apprête à me servir une nouvelle fois mais Colin éloigne la bouteille de mes mains, inquiet.

— Jennifer, tu viens de boire trois verres à une rapidité que je ne te connaissais pas. Je pense que ça suffit pour le moment. J'ai une question : est-ce que tu vas bien ? Depuis quelques jours, tu me parais différent, tu n'es plus la même.

J'ai envie de pleurer. Les effets de l'alcool sont rapides, à ce que je vois. Ma tête est engourdie. Il est normal que je ne me sente pas bien, ce n'est pas comme si j'avais ouvert mon cœur et que Colin l'avait fait battre plus fortement que Sebastian.

— Je vais très bien, je réponds.

Sans que Colin ne puisse réagir, je prends son verre et je le vide d'un trait. Le liquide me brûle la gorge. Je pose le gobelet et je m'approche du milieu de la pièce qui s'est métamorphosé en piste de danse. Lana est en train de danser avec Ginny, Robert et Emilie font une chorégraphie parfaite, Josh s'improvise en parfait danseur et Sebastian est assis sur le canapé en train de discuter avec une fille rousse aux cheveux courts. Je ne la connais pas. C'est une amie de Lana, cela m'importe peu, mais la façon dont elle se conduit avec Sebastian, me rend jalouse. C'est le vin, j'en suis sûre. Ils finiront ensemble et ma relation sera détruite. Mais quand la fille pose sa main sur celle de Sebastian, Sebastian l'enlève. Je parle trop vite. Je me fais des idées. Je réalise que je n'ai pas confiance en mon petit-ami. Sebastian ne me trompera jamais, je le sais. Mais qu'en est-il de moi ?

~

Je crois qu'il est près de minuit. Tout le monde danse. Je suis épuisée. J'ai mal aux pieds à cause de mes chaussures à talons. Je danse avec Ginny. Le patron de Sebastian l'a appelé : il veut qu'il revienne, c'était le meilleur dans son métier. Sebastian m'a rassuré qu'il n'allait pas céder aux compliments de son patron et que tout ce qu'il voulait, c'était rester avec moi et vivre notre plus belle histoire d'amour. Il m'a embrassé, a décroché son téléphone puis il s'est réfugié dans la cuisine pour avoir un peu de calme.

Soudain, la musique est plus douce ; c'est un slow. Les couples se réunissent et je me sens seule. J'aperçois Colin qui est seul aussi. Il boit un verre de vin. J'ignore c'est le combien pour lui mais j'imagine qu'il doit être aussi saoul que moi. J'essaye de trouver la raison. Il s'est saoulé par plaisir ? Impossible. Mais pourquoi alors ? J'essaie de ne pas réfléchir davantage à ça et je m'approche de lui.

— Voulez-vous danser monsieur O'Donoghue ?

Colin sourit et pose son verre sur la table.

— Où est votre cavalier, Morrison ?

— Il a des affaires à régler.

Colin accepte alors ma main et nous commençons à danser. Colin pose sa main sur ma hanche, l'autre serre la mienne. Nous faisons quelques pas en suivant le rythme de la musique. Je pose ma tête contre son torse.

— Tu danses vraiment bien, murmure-t-il.

Je souris et je relève la tête.

— Toi aussi.

Nos visages sont proches. Nos lèvres le sont aussi.

— Ça te dit de rentrer ? je demande.

— Mais la fête n'est pas finie.

— Ce n'est pas grave, allez, on va s'amuser.

Colin acquiesce. Alors, je serre sa main et nous sortons de la maison. Il fait frais et sombre mais cela ne nous dérange pas. J'engage le chemin de mon appartement. Nous tenons la main. On dirait un couple. Soudain, j'éclate de rire.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

Je secoue la tête.

— Rien, je pensais à quelque chose.

— C'est quoi ? insiste Colin.

— En nous voyant, on pourrait penser que nous sommes un couple.

Colin me regarde puis il éclate de rire. Je ris à mon tour. Nous sommes vraiment saouls. Colin propose une course pour pimenter notre marche, j'accepte. J'enlève mes chaussures à talons et quand Colin annonce le départ, nous commençons à courir comme si notre vie en dépendait. J'essaye de le rattraper mais il court plus vite que moi. Arrivé devant la porte du bâtiment, il lève les bras, souriant.

— Félicitations, tu as gagné.

— Quelle est ma récompense ? demande-t-il.

Je réfléchis et je lui demande de me suivre. Nous montons les escaliers en essayant de ne pas faire de bruit mais c'est impossible. Nous sommes tous les deux pris d'un fou rire pour je ne sais quelle raison. Plusieurs portes s'ouvrent et nous recevons des insultes, mais nous nous en fichons complètement, c'est comme si le monde autour de nous avions disparu et qu'il n'y avait plus que lui et moi. Quand nous arrivons à la porte de mon appartement, j'entre et j'allume la lumière. Colin se réfugie dans ma chambre. Je soupire et après avoir jeté mes chaussures dans la pièce, je le suis. Il est assis sur le lit.

— Tu as dit que j'aurais un cadeau, il est où ?

On dirait un petit enfant, c'est trop mignon. Les effets de l'alcool me font perdre l'esprit, je ne sais plus vraiment ce que je fais. Je m'approche de Colin et je le force à s'allonger. Je retire l'élastique de mon chignon. Je me place au-dessus de lui et quelques mèches de mes cheveux viennent de lui chatouiller le visage. Il sourit.

— Il est là ton cadeau, je lui murmure à l'oreille.

Et sur ces belles paroles, je fais glisser ma robe le long de mon corps et je me retrouve en sous-vêtements. Colin me regarde, et passe une langue sur sa lèvre. Ensuite, il retire sa chemise qu'il jette sur le sol. Nous échangeons de place ; Colin se place au-dessus de moi et je me retrouve sur la couette. Nous ne parlons pas, nous observons juste le corps de l'autre.

Puis, prise d'une grande envie, je l'embrasse.