Quatre autres rires se mêlent au sien, puis les jeunes commencent à manger, grignotant dans les différents récipients. Le repas se déroule dans la joie et la bonne humeur, entrecoupé de rires, d'anecdotes, de blagues, de potins. Comme ils ne sont pas dans le même lycée, chaque fois qu'ils se retrouvent, ils ont des choses à se raconter, des histoires sur untel ou untel dont ils veulent faire profiter leurs amis.

- Sérieux, meuf ? demande Arthur, au bord des larmes tellement il rie.

- Je te jure, elle s'est plantée devant lui et elle lui a dit ça, mot pour mot, dans les moindres détails.

- Oh non, c'est beaucoup trop drôle, j'en ai mal au ventre, renchérit Maëlle.

- Moi aussi, dit Clara. Gab tes histoires c'est tellement les meilleures, sérieux ! Ça doit être incroyable les dramas dans ton lycée.

- Je vous promets, vous pouvez pas imaginer au quotidien comment c'est croustillant. Je laisse traîner mes oreilles partout, mais c'est pas de ma faute, vous savez. Il faut bien que quelqu'un soit courant de tout ce qu'il se passe, répond innocemment Gabrielle. Et puis vous êtes bien contents que je partage hein.

Les rires repartent de plus belle, face à la franchise de leur amie. L'après-midi semble suspendu dans le temps. Rien ne peut venir troubler l'harmonie qui règne autour d'eux. Le visage baigné dans la chaleur estivale, Clara laisse sa tête tomber sur l'épaule de Thaïs, à sa droite. Cela fait bien longtemps qu'elle n'avait pas partagé un tel moment avec ses amis, sans se préoccuper de rien, juste en se laissant aller à l'insouciance de l'instant présent et en profiter.

Vers quinze heures, bien après le pique-nique et les nombreux intermèdes de rires, Maëlle propose de rentrer.

- Dis le franchement si tu veux pas de nous, la taquine Thaïs.

- Nan, mais c'est pas contre vous, c'est juste que j'ai encore des devoirs à finir. Un devoir de maths après-demain en première heure, je suis pas du tout prête, bref l'horreur, se défend Maëlle.

- Quelle idée de prendre maths aussi ! Moi je me porte très bien sans maths, reprend Gabrielle.

- T'en connais beaucoup des écoles de commerce qui prennent sans maths ? Voilà. Et puis vu mon niveau les autres années, j'avais intérêt à remonter ma moyenne si je veux être acceptée là où je veux dans deux ans.

- Par moment, j'oublie que t'es que en première, intervient Clara. Je me sens tellement vieille moi. Heureusement Arthur a eu dix-huit ans en début d'année, ça resserre un peu l'écart, mais quand même.

- Après, nous on a le bac dans pas longtemps, donc clairement, je te comprend Maëlle, renchérit Thaïs.

- Oulala, stop, m'en parle pas, la coupe Gabrielle. Entre ça et parcoursup qui ouvre la semaine pro, on va essayer de profiter du temps qu'on passe ensemble sans parler des sujets qui fâchent hein.

- On se tient au courant des résultats de nos vœux de toute façon, reprend Clara. Je croise les doigts pour vous !

- Bon allez tout le monde en voiture ! dit Arthur en tapant dans ses mains. D'ailleurs, faites gaffe, c'est celle de mon frère. Déjà qu'il a accepté de me la prêter en échange de plein de trucs que je dois faire à sa place à la maison, donc j'aimerais bien pas que cette liste s'allonge parce que je lui ai ramené la voiture en mauvais état.

- T'inquiète, on va faire attention.

Les cinq adolescents montent en voiture après avoir récupéré leurs affaires. Ils disent au revoir au parc qui les a accueilli pendant la journée, puis se mettent en route. Gabrielle remet en route la playlist de son téléphone et bientôt tout le monde commence à chanter et à s'agiter sur son siège. Cela pourrait être insupportable, un vacarme de chant faux, mais les cinq amis s'en fichent, car cela représente plus un trajet dans la convivialité et la bonne humeur. Les vitres ouvertes, les passagères laissent tour à tour leurs cheveux voler au vent, pour savourer cette liberté singulière qui s'offre à eux.

Après trente minutes de route à s'égosiller sur les paroles des chansons, Arthur s'arrête devant l'immeuble de Clara, la première à être déposée. Cette dernière ouvre la portière, salue ses amis et sort de la voiture.

La blonde se dépêche de taper le digicode pour entrer dans le sas. Elle emprunte ensuite l'ascenseur qui, pour une première fois depuis très longtemps, est réparé. Arrivée à son étage, elle marche jusqu'à leur appartement, sort son trousseau de clés et ouvre la porte.

- Je suis rentrée, s'exclame l'adolescente.

- Coucou, lui répond sa mère en passant la tête par la porte de sa chambre.

Clara la rejoint et trouve une valise étendue sur son lit.

- Alors ? demande t-elle. Qu'a dit le médecin ?

- Je pars lundi, lui répond sa mère tristement. Ils ont une place pour moi tout de suite. Tu vas me manquer, ma puce...

- Toi aussi, tu vas me manquer. Mais c'est pour ton bien.

- Je sais. J'ai envie de guérir, de me sortir de tout ça. De remonter la pente. Et c'est la seule façon...

- Tu es forte, maman. Tu vas être accompagnée là-bas, tu vas réussir à surmonter tes addictions, j'en suis sûre. Je t'aime, maman, je crois en toi...

Brigitte sourit, émue, et serre sa fille dans ses bras. Elle passe une main dans les cheveux blonds de l'adolescente et dépose un baiser sur son front. Elle a envie de se battre pour Clara. C'est la seule pensée qui lui a donné assez de force pour accepter la proposition du médecin et qui lui donnera de la force lors de la thérapie. C'est pour sa fille qu'elle veut changer. Que Clara puisse être fière de sa mère comme cette dernière est fière d'elle.

hello
comment ça va ?

comment se passent vos vacances pour ceux qui sont en vacances ?
vous allez fêter halloween ?

racontez moi un peu ce que vous faites qu'on discute hihi

on se rapproche à grand pas de la fin de TEV (il ne reste qu'un chapitre ainsi que l'épilogue, snif) en même temps j'ai hâte, de l'autre je suis un peu nostalgique de Clara, Roméo et les autres.

j'espère que ce chapitre vous a plu :)
n'hésitez pas à laisser des commentaires hihi, c'est toujours un plaisir d'y répondre.

bon week-end <3
- anaïs.

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