Je réponds positivement. Elle quitte mes jambes, je dis aux gars qu'on sort vite fait et on pars. Comme d'habitude, on garde une distance de sécurité pour ne pas que notre couple se fasse cramer. On marche côte à côte mais on ne se touche pas. Je meurs d'envie de lui tenir la main mais malheureusement je ne peux pas.

Lorsqu'on arrive au Mcdo, May commande pour nous deux.

Ensuite on prend la direction des quais de Seine pour se poser. Heureusement, on trouve un coin discret où on est sûr de ne pas nous faire embêter. Il n'y a presque personne autour de nous. Après avoir déballé notre graille, nous nous mettons à manger.

Bizarrement, aucun de nous deux ne parle. D'habitude il y'a toujours l'un de nous pour taper la discute mais là c'est le calme absolu entre nous deux. En observant ma brune, je me rends compte qu'elle est perdue dans ses pensées. Je ne sais pas à quoi elle pense mais je compte interrompre sa réflexion. Je me dis que c'est le bon moment pour lui parler de ma décision.

Sauf qu'au même moment on ouvre la bouche.

— faut que je te parle, disons nous en même temps.

Elle sourit.

vas-y, toi d'abord, je dis.

— ok hmm, je ne sais pas comment te le dire, je fronce les sourcils. J'ai pas envie que tu le prennes mal.

J'avoue je commence à stresser. J'ai peur de ce qu'elle veut m'annoncer. J'espère que ce n'est pas quelque chose de grave.

Je vois bien qu'elle cherche ses mots, ce qui augmente mon stress. Elle s'essuie les doigts dans sa serviette en papier. Puis elle relève la tête. Elle expire avant de me dire ce qu'elle a sur le cœur. Elle commence à parler à toute vitesse.

— de base je ne voulais pas te le dire parce que je ne veux pas paraître pour une égoïste. Je ne veux pas que tu te sentes mal à cause de moi. Je sais que ce n'est pas de ta faute mais je-

Je la coupe en prenant ses mains dans les miennes pour la rassurer. Je vois bien que ça la pèse mais qu'elle ne sait pas comment aborder le sujet. Je le ressens qu'elle a vraiment peur que je le prenne mal.

— déjà détends toi pour commencer, elle souffle. Maintenant dis moi.

— j'appréhende le fait que tu partes encore à Nice. Déjà y'a le fait que tu me manques beaucoup quand tu pars et j'avoue ça me rend triste. Mais je n'aime pas non plus quand tu me tiens écarté de toi, ça me fait mal.

comment ça ? Je demande en fronçant les sourcils.

quand tu quittes Paris tu as tendance à t'éloigner de tout ce qui te lie à la capitale. En soit je le comprends, tu veux faire une vraie detox. Mais du coup tu t'éloigne aussi de moi et ça me blesse. Tu réponds à peine à mes messages et à mes appels. Et puis de ton côté tu me parles pas non plus. Du coup je suis toujours dans l'attente d'un signe de vie mais rien.

J'ai l'impression de me prendre une grosse gifle quand ses yeux tristes me fixent tout en m'expliquant ce qu'elle ressent. Je suis qu'un con. Elle a du croire que je l'aimais moins en la mettant de côté alors que ce n'est pas du tout le cas. La connaissant, elle a dû beaucoup cogiter quand c'est arrivé. Je n'imagine même pas tout ce qu'elle a imaginé à cause de moi.

Je me déteste de la faire sentir aussi mal avec mon agissement. Bien évidemment que je ne le fais pas exprès. Quand je me tiens loin de mon téléphone, je me dis qu'obligatoirement May comprendra que ce n'est pas contre elle si je ne lui réponds plus mais je n'avais aucune idée que ça la blessait autant.

To Be Young » NekfeuTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon