— merci bébé.

Nous quittons la cuisine main dans la main. Il tient sa tasse dans une main et de son autre main libre, il tire sur la mienne pour que je finisse assise sur ses cuisses.

— aller dis moi, dit-il d'une voix douce.

Son pouce caresse le dos de ma main.

— mon père ne m'a jamais abandonné ou du moins pas volontairement.

— comment ça ?

— j'ai découvert des lettres qu'il a écrite mais que mes grands-parents ont cachés pour que je ne puisse y avoir jamais accès. En fait, il les écrivait quand il était en camp de désintoxication. Il est resté là-bas trois mois et il est sorti juste avant que ma mère ne décède.

— c'est chaud ! J'aurai jamais pensé à tout ça, il dit choqué. Comment tu te sens maintenant ?

— je me sens trahie et désorientée. Toute ma vie on m'a mentit en me faisant croire que mon père ne m'a jamais aimé alors que c'est faux !

Je rigole faussement.

— tout ce qu'ils ont trouvé à me dire c'est qu'ils ont fait ça pour me protéger. Je les déteste tellement !

Ma gorge se noue et les larmes me montent. Moi qui n'avait pas encore laisser les émotions m'atteindre, je crois qu'aujourd'hui est le moment. Toute la peine qui était dissimulée au plus profond de moi, surgit.

— a cause d'eux je n'ai jamais pu profiter de l'enfance que j'aurai dû avoir ! Les larmes coulent sur mes joues. En plus d'avoir l'impression d'avoir tuer ma mère, j'ai grandi en pensant que je ne méritais pas mon père. Je pensais qu'il m'avait abandonné parce que j'étais trop nulle !

Ken me prend dans ses bras. Je mets automatiquement ma tête dans son cou. L'une de ses mains glisse sous mon sweat et mon t-shirt pour caresser ma peau. Ses caresses m'apaisent aussitôt.

— shhh, t'es pas nulle. T'es loin de l'être. Je suis sûr que s'il avait eu la chance de te connaître, il t'aimerait, me chuchote Ken. T'es quelqu'un d'extraordinaire May, crois-moi.

Je reste encore de longues minutes dans la même position jusqu'à mes larmes cessent.

— ça va mieux ? Me demande-t-il.

— oui, je souffle.

Ses pouces essuient les coulées de larmes sous mes yeux quand je relève la tête.

— je pense que mon père habite en banlieue parisienne. Ses lettres provenaient du Val-de-Marne et mon grand-père m'a dit que ma mère habitait en banlieue aussi.

— tu veux le retrouver ?

— oui. J'ai déjà perdu trop de temps loin de lui.

— t'as raison, il sourit. Je vais t'aider à le retrouver, ok ?

— c'est vrai ? Je demande bêtement.

maintenant les problèmes on les affronte à deux bébé. Je te l'ai promis.

Je lui embrasse la joue. Mon regard se perd dans le sien. Je prends conscience d'un truc. Je me rends compte que je tiens beaucoup trop à Ken. Je crois même que je suis amoureuse de lui. Il a une force surnaturelle pour m'apaiser et me calmer, il m'aide dans tout ce que je fais et il veille toujours à ce que je sois bien. Sans compter que quand je l'embrasse ou que nos peaux se rencontrent, je ressens un milliard de sensations inexplicables ! J'ai toujours pleins de frissons qui glissent sur ma peau, mon cœur qui s'emballe et mon ventre qui se noue.

To Be Young » NekfeuWhere stories live. Discover now