Mes yeux s'ouvrent brusquement. J'avais le corps trempé de sueur, le visage trempé par les larmes et je n'arrivais pas à me situer. Pourquoi Ken est là ? Est-il au courant que c'est à cause de moi que ma mère est morte ? Où est-ce que j'étais ?

— t'arrêtais pas de crier alors je suis venu te voir, ça va ?

Je rapprochais mes jambes contre mon buste. Mes bras les encerclèrent et je plongeais ma tête dedans. J'explosais en larmes. Chaque année c'est le même schéma. Quand le cinq aout arrive, je m'effondre et revis mon accident de voiture. Je sens le brun se rapprocher de moi et me prendre dans ses bras. Je fini sur ses jambes alors qu'il passe sa main dans ma nuque. Il fait des petites caresses apaisantes qui me détendent au fur et à mesure. Quand mes pleurs cessent enfin, il se recule.

— ça va mieux ?

— hm.

— tu veux en parler ?

Je secouais la tête de la gauche vers la droite.

— d'accord, acquiesce-t-il. Tu veux que je reste ?

— oui s'il te plaît.

Je me décalais pour lui laisser de la place. Je me rallongeais dans ses bras. L'un d'eux glissa derrière mon corps pour me maintenir contre lui. Ses doigts se mirent à caresser la peau de mon ventre.

— j'ai fais un cauchemar, commençai-je d'une voix faible. C'était à propos de la mort de ma mère. Je revivais la scène comme si c'était hier.

— ne te sens pas obligée d'en parler May, dit-t-il d'une voix douce.

— non ça va. Mes doigts jouent avec la bordure de son t-shirt. On était sensées rejoindre mes grands-parents en Bretagne mais en début de chemin je me suis rendue compte qu'il me manquait mon doudou. Ma mère ne voulait pas faire demi-tour mais j'étais résignée à ce qu'elle le fasse. Une larme coule. C'est de ma faute si elle est morte. Si je n'aurai pas forcé, une voiture ne nous aurait jamais rentré dedans.

— arrête, dit-il fermement. Ce n'est pas de ta faute, May.

— mais si je-

— non, il se relève pour être assis. Est-ce que tu as fais exprès d'oublier ton doudou ? Non. C'est toi qui conduisait la voiture de ce fou ? Non. Alors arrête de te persuader que c'est le cas, d'accord ?

Je détourne le regard mais il redirige ma tête dans sa direction.

— May promet le moi, redemande-t-il. Tu n'étais pas responsable, tu ne l'es toujours pas et jamais tu ne le seras.

Mes yeux se remplissent de larmes à nouveau. Je revois le visage de ma mère en sang. Si c'est de ma faute. Si je n'étais pas un enfant capricieux, jamais ce ne serait arrivé.

Voyant que je ne réponds pas, Ken me reprend dans ses bras. Sa main caresse mes cheveux. Je m'accroche à son cou et laisse mes larmes couler.

— Shhh, j'suis là. Shhh.

Quand je parviens enfin à me calmer, le grecque et moi nous remettons dans notre position initiale. Il recommence ses caresses sur mon ventre. Je n'arrivais plus à me rendormir. Et même si la fatigue finirait par l'emporter, je me forcerai à ne pas m'endormir. J'ai peur de revivre l'accident. J'appréhende déjà de la journée qui va suivre. En plus d'être triste tout le long, je gâcherai celle des gars qui n'avaient rien demandé.

— tu dors ? demande le brun.

— non.

— je pensais à un truc. J'sais pas quoi faire pour que ça aille mieux et je doute de réussir à t'apaiser tout seul. J'pense que rendre visite à tes grands parents te ferait du bien.

To Be Young » NekfeuWhere stories live. Discover now