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Bienvenue dans ce petit coin de terre, où règne folie, peur et crime.

Les points forts de notre hymne sont insécurité, banditisme, corruption.

Quelle belle dissonance forme l'accord des cris désespérés des familles des défunts ou des victimes, au chant des balles de ce doux instrument appelé arme.

Les plus aisés vivent au dessus de tout, le stricte milieu se fait bouffer par le stress, le fake et les faux semblants. Alors que le bas de l'échelle, ne se voit accordé, pas même le plus minime des privilèges.

L'anormal devient pour nous l'habituel, le mal nous enserre les chevilles et nous fait tous couler lentement dans cette obligation de fermer les yeux sur ce qui nous détruit.

Fallen angels : anges tombés, anges déchus.

Mais avons nous jamais été au paradis même ?

Sur la rive de notre parcours les morts sont pluriels au composé.

Des atrocités subies par nos ancêtres, nous sommes passés à une revanche sanglante, cette digne "bataille de Vertières", pour enfin aboutir à cette honte suprême, où on se hait dans la peine, se jalouse pour la poussière, et se tue pour flatter un orgueil qui n'a pas lieu d'être.

Autrefois c'était nos soi-disant "maitres" qui violaient nos sœurs.

Mais à présent une nouvelle entreprise s'est instaurée, avec comme point fort l'inceste. Où on paye pour que soit déchirée sa dignité.

Profitons de cette occasion, pour passer saluer avec de faux sourires réconfortants ces femmes qui se sont faites violées dans leur demeure, celles qu'on a attaquées à plusieurs, où celles qui se sont faites utiliser devant un être cher, père ou mari le soir de leur tant attendu lune de miel.

Ne négligeons pas toutefois, ces hommes qui sont dans l'incapacité de protéger et de subvenir aux besoins de leur famille, qui voient leurs frères mourir en tas ou leur faire des abus, alors qu'ils devraient les uns les autres se soutenir.

Rares sont les événements qui arrivent à nous tirer une sincère peine. Nous sommes tous concernés sans trop l'être, espérant juste que plus tard ce ne sera pas notre tour.

Entre ados, notre jeunesse tâtonne un avenir qui se fait flou. Nous essayons tant bien que mal de nous sortir de la réalité par divers moyens.

Nous nous efforçons de profiter pleinement des petites joies qui nous restent encore, car à tout moment cet ouragan de violence peut passer nous prendre.

Fallen angels aux ailes découpées au couteau de poche.

On se ballade dans cet enfer sur terre.

On regarde de loin le paradis nous faire de l'œil.

On contemple notre d'échéance mise sur slow mode.

Mais quand le "Est-ce que tout va bien" se demande, on répond bien sûr par l'affirmative, car toujours pour faire bonne figure l'un à l'autre on se ment.

Et puis de toute façon, les noirs ne tombent pas en dépression.

Fin.

Ballad of fallen angelsWhere stories live. Discover now