T'aimer En Vers

32| seconde chance

— Peut-être qu’à son retour, tu devrais lui parler, au moins que vous mettiez les choses au clair.

— Je verrais. Merci en tout cas…

★

Deux semaines plus tard

La porte de l’atelier s’ouvre et une dame s’avance vers le comptoir.

— Bonjour, madame.

— Bonjour, je viens chercher une commande d’un tirage de photos.

— Oui bien sûr, c’est à quel nom ?

— Halman. H-a-l-m-a-n

— Je vais voir ça, je reviens.

Roméo se dirige vers l’arrière-boutique et en revient avec une grande enveloppe blanche qu’il tend à la cliente.

— Voilà pour vous, madame.

— Merci beaucoup, bonne journée.

Un peu nostalgique, l’adolescent regarde la femme sortir de la boutique. C’est son dernier jour de stage, et ce soir, il prend le train pour Paris. Monsieur Costas et son atelier de photos vont lui manquer.
Même s’il est heureux de retourner dans la capitale, il appréhende un peu ses retrouvailles avec Clara. La dernière fois, leur échange ne s’est pas déroulé pour le mieux, il espère que l’adolescente acceptera d’écouter ce qu’il a à lui dire.

Le brun a l’impression que le mois qu’il a passé dans le sud s’est écoulé à toute vitesse. En plus de voir sa famille, il a profité de son séjour pour filmer quelques plans de paysages qu’il incorporera au montage de son court métrage. Des images de l’endroit où il a grandi qu’il mêlera à des séquences de la capitale, où il vit. Un condensé de souvenirs qui signifient beaucoup pour le jeune homme, tant pour Cannes que pour Paris.

— Roméo ? Tu peux venir s’il te plaît ?

La voix de monsieur Costas tire l’adolescent de ses pensées.

— J’arrive.

Il s’exécute et rejoint le propriétaire dans la chambre noire pour l’aider. Même si cette technique de développement de photos est un peu abandonnée au dépens du numérique, monsieur Costas a choisi de privilégier cette méthode pour la faire ou refaire découvrir à ses lecteurs.

Le reste de l’après-midi se déroule à toute vitesse et bientôt, il est l’heure pour Roméo d’aller à la gare. Lorsqu’il repasse par la maison de ses parents pour prendre sa valise, le brun est arrêté par les embrassades de sa famille, qui lui souhaitent tous un bon voyage.

Ensuite, le cœur léger, l’adolescent monte dans le taxi qu’il a commandé. La ville de Cannes défile par la fenêtre de la voiture lorsque le chauffeur le conduit à la gare.

Une demie heure plus tard, le train démarre et, les écouteurs dans les oreilles, Roméo ferme les paupières, bercés par le bruit des rails.

Lorsqu’il ouvre les yeux, il reste moins d’une heure de trajet et finalement, à 20h30, le train arrive à destination. Roméo étire ses membres engourdis puis se lève, empoigne sa valise et descend sur le quai. Alors qu’il s’apprête à franchir la sortie, une voix qu’il reconnaîtrait entre mille l’interpelle.

— Roméo !

Il se retourne et voit Clara arriver en courant vers lui. Il s’arrête et la blonde arrive à sa hauteur.

— Tu as fait bon voyage ?

— Oui oui, super. Qu’est-ce que tu fais là ? demande t-il surpris.

— Je… je devais venir m’excuser. Alors j’ai cherché les horaires des trains Cannes-Paris de la journée pour pas te louper, dit-elle gênée. Fin, je comprendrais que tu veuilles pas me voir. J’ai aucune excuse à mon comportement de l’autre jour. J’étais à cran ces derniers temps. Ma mère à l’hôpital, mon père qui redébarque soudain, j’ai pas su gérer, je… je suis désolée. Voilà, c’est tout ce que je voulais te dire. Passe une bonne soirée, salut !

L’adolescente tourne les talons, mais Roméo la retient par le bras.

— Clara, attends !

Elle se remet face à lui et plonge ses iris bleus dans les prunelles brunes de Roméo. Leurs regards se croisent, leurs doigts s’entremêlent, le temps s’arrête.

— Lorsque tu as appelé, il y a eu un malentendu. Nawell était chez moi, c’est vrai. Elle m’a prise de court, je n’ai pas pu la renvoyer. Mais je t’assure que je ne ressentais plus rien quand elle m’a parlé. Elle a eu le culot de se pointer pour un problème avec Théo, mon ancien ami. Elle venait de se faire quitter et tu as appelé avant que je n’ai eu le temps de la faire partir. Je suis désolé si tu as cru qu’il y avait quelque chose entre nous.

Il s’arrête un instant et se mord la lèvre.

— Malgré les disputes, les passés chaotiques, c’est toi que je choisirai, Clara. Toujours. Je suis prêt à reprendre le risque de t’aimer s’il reste des sentiments chez toi. Une seconde chance. C’est avec toi que j’ai envie d’être. Pas avec Nawell. Je te le promets.

Le baiser que Clara pose sur ses lèvres est assez explicite pour Roméo, qui comprend que l’adolescente accepte ses explications et le croit. Ils s’embrassent dans le hall de la gare, et ferme la parenthèse de leur dispute.

★

hello !
comment ça va ?

j'espère que le chapitre vous a plu hihi, il signe le retour de Claméo :)

par contre, il reste 3 chapitres + l'épilogue avant le fin, je suis trop triste de quitter les personnages mais bon j'ai hâte de vous partager tout ça !

à la semaine prochaine pour la suite <3
— anaïs.